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En réponse à :

Le grabataire en fin de vie / DFT et USLD

, par Michel

Bonsoir, Carole.

Ce qui vous attend est très difficile et très désagréable : il va s’agir de soigner les soignants. C’est un comble, c’est le monde à l’envers, mais c’est ainsi.

La relation soignants-familles est basée sur la peur réciproque, et la réaction normale est l’agressivité mutuelle. C’est ce mécanisme qui est en route, de votre côté parce que vous voyez ce que vous voyez, mais aussi que vous êtes en souffrance ; et du côté des soignants parce qu’ils se sentent mis en échec et qu’ils sont confrontés à leur propre désarroi devant les troubles du comportement du malade. Cette réaction d’agressivité est la même que celle par laquelle j’envoie promener mon gamin qui essaie de m’expliquer comment on paramètre le lecteur de DVD alors que ça fait deux heures que je m’escrime avec la notice.

La seule manière de sortir de cette impasse est que l’un des adversaires accepte de baisser son bouclier, ce qui implique inévitablement qu’il accepte de prendre des coups jusqu’à ce que l’autre, insensiblement, baisse lui aussi son bouclier. Il va de soi que ce rôle est celui des professionnels. Mais quand ils ne le font pas, quelle issue reste-t-il ?

Je tiens à ajouter que dans ma pratique professionnelle ce n’est pas là que j’aurai été le plus performant.

Donc il s’agit pour vous, et avant toute chose, de rassurer les soignants sur vos dispositions. C’est pourquoi la première phase est celle de la rencontre avec la cadre, rencontre au cours de laquelle il vous faudra éluder tout ce qui de près ou de loin ressemble à une réclamation. Ce n’est qu’en cas d’échec que vous devrez passer à l’étape suivante ; cette seconde étape sera rendue nécessaire parce que la première démarche implique que, pendant un temps, vous ne posez pas la question de la maltraitance. C’est éthiquement acceptable si l’objectif est de trouver le meilleur moyen de la faire cesser ; mais si cela ne fonctionne pas, alors la dénonciation de la maltraitance deviendra une priorité : vous leur aurez laissé leur chance.

Bien à vous,

M.C.

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