Bonsoir, Maryne.
Je ne crois pas qu’il soit possible de vous donner des préconisations, tans les choses sont subtiles. Que dire ?
D’un côté il s’agit d’une très vieille personne qui a présenté un accident aigu, a priori résolu. Nous sommes donc dans une phase délicate, où nous ne savons pas si la machine va se relancer ; mais ce qui est certain c’est que si nous attendons qu’elle se relance il y a de fortes chances pour que cette attente soit dangereuse, dans une situation qui est probablement très instable.
J’aurais donc tendance à dire qu’il vaut la peine d’adopter une stratégie agressive, au moins pendant quelques jours, mettons une semaine. Faute de quoi les atermoiements pourraient se payer cher ; et ce n’est pas parce qu’on est centenaire qu’on doit entrer dans la tombe avant le moment opportun.
Mais une stratégie agressive, qu’est-ce ? Perfuser ? sans doute. Mais :
C’est ce qu’on vient de faire. Et le médecin est fondé à penser que, précisément, si les jours passés à perfuser n’ont pas permis de passer le cap, on risquerait en prolongeant cette stratégie d’entrer en acharnement thérapeutique.
Perfuser permet d’apporter de l’eau, mais pas des calories : les apports caloriques du sérum glucosé sont dérisoires, les perfusions d’acides aminés n’ont probablement pas d’intérêt.
Et en fait de stratégie agressive, nous n’avons rien d’autre : j’hésiterais tout de même beaucoup à proposer une alimentation artificielle.
Il y a cependant quelques points à examiner :
La situation actuelle peut-elle s’expliquer par un de ces grands classiques de la gériatrie : médicament, douleur, mycose buccale, infection urinaire, etc ?
Quel était l’état antérieur ?
Que dit le malade ?
C’est en fonction de ces élément que vous pourrez déterminer ce que vous pouvez raisonnablement espérer, et donc ce que vous avez le droit d’imposer.
Bien à vous,
M.C.