Poster un message

En réponse à :

Agonie de 7 jours en soins palliatifs

, par V Mathieu

Bien que j’ai supplié à plusieurs reprises l’équipe médicale d’éviter toutes souffrances à ma mère, elle a souffert plusieurs fois par jour pendant 7 jours , entre la date ou elle a cessé d’être hydratée jusqu’à la date de son décès, les souffrances étant de plus en plus fortes, son corps se dégradant rapidement.
A mon arrivée, le samedi, ma mère n’avait que des patchs de morphine et de l’hypnorel en perfusion. Elle souffrait déjà beaucoup. Après plusieurs bolus, comme la souffrance revenait trop fréquemment, il a été décidé de mettre la morphine en perfusion, et d’augmenter la dose juste pour qu’elle soit apaisée quelques heures. Mais la souffrance est revenue et son corps a continué à se détériorer.
Elles avaient déjà des escares, sa sonde urinaire la faisait beaucoup souffrir, ses intestins se sont vidés … et toujours des bolus et les nouvelles infirmières qui arrivent et demandent « Où avez-vous mal madame ? » … et quand la souffrance devient trop forte, on augmente la morphine et on attend que les douleurs reviennent
Les jours suivant, ses poumons se sont remplis, elle avait du mal à respirer, alors, au lieu de faire en sorte que la souffrance ne revienne plus jamais, on lui a administré des médicaments pour assécher les sécrétions et pour qu’elle continue de vivre (pour pouvoir encore souffrir ?), c’est de la barbarie !
Mais dans la nuit du mardi au mercredi, les poumons se sont emplis à nouveau, du liquide est sorti par la bouche, et toujours le même protocole : assécher les sécrétions, bolus, un peu plus de morphine, mais rien pour éviter que la souffrance revienne
Je veux que vous sachiez l’horreur de ce qu’a vécu ma mère avant de mourir et de ce que j ai vecu. L’odeur était insupportable, le personnel nettoyait la bouche de ma mère avec de l’alcool de menthe pour masquer l’odeur. J’avais des nausées mais je ne pouvais pas, affectivement, abandonner ma mère seule dans un tel état.
Mercredi, ce n’était pas encore fini, elle a souffert encore et encore.
Elle a eu des râles terribles, elle ne supportait plus qu’on la touche, tout son corps la faisait souffrir, ses sourcils se froncait mais elle n’avait plus la capacité de parler…
Et toujours des bolus et des doses limitées de morphine jusqu’à la prochaine fois

Vendredi matin, ses yeux étaient entrouverts, du liquide sortait par son nez et sa bouche, mais il a fallu qu on la laisse souffrir encore, entrecoupé de quelques bolus et d’un peu de morphine jusqu’à 16h40 heure de son décès.

Quand vous dites que si une personne ne meurt pas, c’est qu’elle n’est pas prête, que quelque chose la retient, qu’elle partira quand elle l’aura choisi, pensez-vous que si les hommes pouvaient décider de s’arrêter de vivre quand bon leur semble, la torture existerait ?
Je pense que le fait de laisser une personne vivre si longtemps dans de telles conditions s’approche de la torture pour le malade et sa famille.

Je pense qu’aucune conviction ne peut justifier de laisser souffrir quelqu’un. Nous avons été créés fragiles, aptes à souffrir, mais nous avons les moyens de soulager et d’abréger la souffrance, de quel droit faudrait-il en priver ceux qui le demandent ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.