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L’agonie

, par FRANCOISE DESPREZ

Merci beaucoup Docteur pour votre réponse et vos explications.
De savoir que les derniers sursauts avant son trépas n’étaient pas un appel au secours mais simplement un automatisme corporel me rassure tout à fait, mon désarroi provenait du manque de compréhension. Les dernières images ont été terribles pour moi, mais si mon fils n’en a pas souffert cela m’apaise.
Sa maladie a duré 19 mois elle a commencé par douleur de tête en mai 2011, puis impossibilité de tenir des objets dans sa main, après consultation au CHU et scanner : tumeur au cerveau qui s’est avéré être une métastase, puis TEPSCAN le diagnostic est tombé : cancer poumon lobe droit type 4, je savais qu’il était condamné mais je n’ai rien dit.
Une chimiothérapie très forte lui a été injectée, le résultat : diminution mais pas suffisamment, on lui a donc retiré le lobe supérieur droit, puis rayons et même gamma knife pour éliminer totalement sa métastase cérébrale. En décembre rémission, nous étions contents et avons passé de bonnes fêtes de Noêl. Il faut dire que mon fils a toujours eu l’espoir de s’en sortir et qu’il avait une compagne merveilleuse ils vivaient un grand amour ensemble, elle lui a toujours fait oublier sa maladie à chaque mauvais diagnostic, deux jours avant son décès mon fils se sentant un peu mieux a demandé au médecin des soins palliatifs s’il y avait de l’espoir, ce dernier lui a répondu non et là il s’est écroulé en larmes, il a été dans le déni, je pense tout au long de son cancer, et nous l’y avons encouragé, je ne voulais pas qu’il souffre aussi spychologiquement. On dit qu’il vaut mieux s’y préparer, mais qui peut savoir ce qui est le mieux pour son enfant. J’ai encore en mémoire la brutalité avec laquelle le professeur lui disait qu’il n’y avait plus de traitement ni de protocole à lui administrer, il était offusqué et nous disait : tu te rends compte ce qu’il vient de me dire. Je ne sais pas mon fils savait qu’il allait mourir ou peut-être a-t-il joué notre "jeu" si l’on peut dire pour nous protéger aussi.
Enfin, après Noêl au mois de Janvier un ganglion a commencé à grossir au niveau du cou, celui-ci a tellement grossi qu’il avait honte de sortir. On lui a prescrit des séances de radiothérapie et effectivement ce dernier a diminué progressivement mais jamais complètement. Après un TEPSCAN de contrôle mauvais diagnostic : le pancréas est touché, puis viendront d’autres organes ainsi que des douleurs osseuses du bras gauche, 3 protocoles en aveugle lui ont été administré et le dernier et la maladie lui ont été fatals. La morphine a pris le relais des traitements avec bolus jusqu’à atteindre la dose maximal qui lui pemette de rester au domicile. Il est rentré à "la Maison" à Gardanne le 29 Novembre pour décéder le 15 décembre.
Il a été très bien accompagné, pas un jour sans que ces amis ne viennent le voir, cependant il dormait de plus en plus, on ne l’alimentait plus, de temps en temps il ressentait le besoin de boire mais à la fin il avait du mal à aspirer avec la paille. Une fois il nous a dit qu’il voyait les anges au dessus de son lit, et à dit à sa compagne qu’il se retrouverait au ciel, cela est du à la morphine car je ne crois plus en rien, le paradis et l’enfer sont sur terre pour moi. La veille de son décès il riait puis s’est mis à tousser et une respiration très forte à commencée en apné toute la nuit avec les mains et les pieds très froids, le médecin nous a dit à 2h du matin qu’il était loin et ne pouvait nous entendre car nous avions peur du bruit qu’il émettait. Les derniers ont eu lieu comme je vous l’ai expliqué dans mon précédent message à 12h20 lorsque l’infirmière a constaté l’arrêt du coeur.
Voilà docteur le déroulement de la maladie de mon fils, j’étais croyante, je ne le suis plus mais cela n’a guère d’importance.
Vous m’avez beaucoup aidé en me retirant le poids du souvenir de ces derniers instants fautes d’explication, me reste la douleur des entrailles qu’il me faut apprivoiser mais je ne sais même pas si j’en ai envie.
Je vous remercie encore du fond du coeur il y a tant de misère dans le monde et quelques mots apaisant sont tout ce qui nous reste.
Françoise

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