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En réponse à :

L’escarre : une maladie générale

, par Michel

Bonjour, Anne.

Je ne vais pas vous être utile, malheureusement.

Précisons un premier point : je ne me permettrais pas d’avoir cette activité sur Internet si j’avais une activité de consultant sur place. Je ne peux donc en aucun cas envisager d’aller voir une patiente. Tout ce que je peux faire c’est essayer de réfléchir à ce que vous écrivez, sans même savoir si votre présentation tient compte de tous les éléments nécessaires.

Et d’entrée vous me mettez en difficulté. Car vous me parlez d’une personne qui n’est même pas âgée, et qui a présenté une escarre majeure… Mais la première question, celle sans laquelle on ne peut rien dire, est : pourquoi ? L’obésité majeure n’est pas une explication. L’arythmie ne suffit pas non plus, d’ailleurs il est rarement nécessaire d’hospitaliser pour ce seul motif. Bref nous ne savons rien de ce qui se passe. Or, si vous m’avez bien lu vous avez compris qu’on ne peut rien espérer sur une escarre si on n’a pas amélioré l’état général du patient. On comprend encore moins pourquoi, si l’escarre était guérie, on avait besoin d’une hospitalisation à domicile. Bref, votre mère est malade et nous ne savons pas ce qu’elle a.

Voici maintenant que l’escarre récidive. Cela montre probablement que les causes de la première n’ont pas été suffisamment améliorées. Qui plus est la récidive est brutale, avec constitution d’un abcès qui fait pressentir que le stade IV est déjà atteint.

On n’a donc pas beaucoup de cartes, et surtout aucune information adéquate.

La seule chose sur laquelle je peux réagir est la douleur : ma mère (…) souffre énormément et prends beaucoup de morphine. Cela en effet demande examen. Car la morphine est un médicament magique. Si donc votre mère n’est pas soulagée par la morphine, il n’y a que quatre explications :
- La dose de morphine n’est pas suffisante. Vous écrivez qu’elle en prend beaucoup, mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de dose plafond. Quelle que soit la dose actuelle, il suffit de l’augmenter.
- Il est moins facile qu’on ne croit de définir la douleur. Ce qui est certain, c’est que votre mère exprime une souffrance. Mais cette souffrance est-elle de l’ordre de la douleur ? C’est à voir, je vous renvoie à http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article31 et suivants.
- Il existe des douleurs qui sont davantage sensibles à des molécules voisines de la morphine qu’à la morphine base. Il faut savoir changer de produit.
- Il existe des douleurs qui ne sont absolument pas sensibles à la morphine ni aux médicaments apparentés ; mais on peut recourir à des stratégies totalement différentes, qui sont efficaces.
Bref on n’est pas sans moyens.

Par contre sur la prise en charge de l’escarre il n’y a pas de raison de penser que les soins ne sont pas adaptés. De toute manière ce ne sont pas les soins locaux qui font le pronostic mais le traitement de la cause, sur laquelle nous ne savons rien.

Bien à vous,

M.C.

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