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En réponse à :

La perfusion sous-cutanée

, par Michel

Bonjour, Zephyrine.

Vous posez une question à laquelle on peut répondre simplement :

Par rapport à ce que j’ai lu, la perfusion sous-cutanée provoque des œdèmes, mais ceux-ci sont-ils dangereux ?

Non.

Par contre, si on veut aller dans les détails, ça se complique tout de suite.

Vous me décrivez la situation d’un parkinsonien en fin d’évolution. C’est une situation typique de soins palliatifs, notamment parce que nous savons que le pronostic de ces malades est rapidement compromis (même si personne n’a jamais pu m’expliquer clairement de quoi on meurt quand on a un Parkinson), mais aussi parce que nous savons que le confort de ces malades, quoi qu’on fasse, n’est pas très bon. Il s’ensuit que les questions de l’abandon thérapeutique et de l’appel à la règle du double effet se posent très rapidement. Quand un parkinsonien en est au stade des troubles de la déglutition, c’est que les ennuis vont très vite survenir. Encore faut-il que ce soient des troubles de la déglutition, et non un de ces avalages de travers qui arrivent à tout le monde. Il existe des moyens d’explorer la déglutition.

Faut-il les hydrater ?

Si c’est pour prolonger l’espérance de vie, je crois franchement que ça suppose un débat éthique préalable.

Si c’est pour le confort, alors on retrouve la question : les malades en fin de vie sont-ils mieux quand on les déshydrate un peu ? C’est ce que croient les professionnels des soins palliatifs, et c’est ce que je crois aussi, mais avec une petite restriction mentale : cette opinion est celle qui nous arrange, et je n’aime pas ça.

Bref, si votre père est encombré, ma tendance serait à lui donner un diurétique plutôt que de le perfuser ; il est plus gêné par un encombrement qu’il a que par une déshydratation qu’il n’a pas encore.

La limite de ce raisonnement, c’est qu’on n’est pas dans la mécanique : l’eau que vous allez lui mettre sous la peau ne va pas filer illico vers les poumons. Et on sait parfaitement qu’il y a des situations, d’insuffisance cardiaque par exemple, où les malades ont des œdèmes monstrueux et une déshydratation.

Du coup la décision est à voir. Epsilon est une bonne association, ils sauront faire le bon choix. Vu de ma fenêtre, c’est-à-dire à l’autre bout de l’Île de France, je me méfierais de l’hydratation. Mais je préférerais avoir vu le malade...

Je serais heureux d’être tenu au courant.

Bien à vous,

M.C.

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