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En réponse à :

Rions un peu - complément

, par PBig

bonjour monsieur Cavey,
je vous remercie de votre réponse et vais tenter d’éclairer mon message précédent.
Mon père souffrait d’un coeur abimé (nécrose à 40 ans, triple pontage récent, statines pendant 30 ans), d’une colonne vertébrale abimée (vertèbres soudées), d’une arthrose de hanches de plus en plus prégnante, d’une phlébite des 2 jambes - que son généraliste n’avait pas diagnostiquée et qui l’a conduit aux urgences -embollie- au moment où il devait passer 1 scintigraphie préopératoire de la hanche...
Il avait petit à petit décidé de ne plus se faire soigner en dehors du renouvellement de ses médicaments (dentiste, lunettes, kiné..). Ensuite, en raison de ses problèmes de dos et d’un alitement prolongé, il a perdu la commande des muscles de ses orteils (queue de cheval ?) et a dû renoncer à conduire. Il habitait dans un petit village ( 20 personnes, pour la plupart plus âgées que lui).
Conscient de sa destinée, il a d’abord "mis à la porte" sa femme à qui il ne voulait pas faire subir un rôle de garde-malade/bâton de vieillesse. Ensuite, il a tenté aussi de nous décourager, nous ses enfants, de venir le visiter mais nous avons réussi à lui assurer des visites assez régulières car nous habitions à près de 3h de route de chez lui. "Donner le change" et serrer les dents pour coller à l’image qu’il voulait donner de lui plus d’un week end lui était impossible : il a même refusé que je prenne du temps pour lui en me mettant sur le côté professionnellement quelques mois.
Dès sa 1ère TS, un syndrôme dépressif lui a été collé sur le dos, et l’a suivi jusqu’à sa mort. Je pense surtout que c’était une réponse commode pour éviter de répondre à son manque de sommeil dû à la douleur, à sa souffrance psychologique de se montrer ainsi dépendant : fils de militaire, il refusera jusqu’au bout d’entrer dans un EHPAD.
Il a accepté à contrecoeur notre solution de faire un séjour de repos en HP après sa seconde TS mais sans jamais accorder plus de sympathie que cela aux psychiatres. D’ailleurs, j’ai assisté à une consultation avec celui qui l’a accueilli dans ce centre psychiatrique. Sa leçon de morale "Quand la douleur physique est apaisée, on n’a pas le droit de se suicider" ne m’a pas convaincu des bienfaits de la profession.
Pour en revenir à vos objections et mon insatisfaction vis à vis des médecins , j’ai saisi la commission "Amélioration de la Qualité" du CH en question. J’ai pointé le fait que les réanimateurs m’ont aussi pris pour un enfant indigne, désireux de se débarrasser de son père. Ils n’ont pas pris en compte les conditions de la vie que menait mon père et que le ramener à sa vie d’avant la TS n’était pas suffisant pour lui remonter le moral. Il aurait fallu remonter bien plus loin dans le temps et lui redonner une possibilité de se déplacer à nouveau sans souffrir !
J’ai décidé de ne pas poursuivre en justice les médecins de cet hôpital car je ne veux plus me rendre dans ce département. Les médecins que j’y ai croisés dans cette période ne m’inspirent aucune confiance et mon principe de précaution m’impose de ne pas risquer de tomber un jour entre leurs mains. La lecture du livre de votre confrère WINCKLER "Les brutes en blanc" m’a conforté dans mon appréciation. J’ai aussi rencontré récemment un PU-PH réanimateur qui m’a donné une vision balancée (risque/bénéfice) de la réanimation qui m’éclaire mieux que celle vue en Bourgogne. Je suis la formation MOOC fin de vie sur FUN-MOOC et j’ai lu les 2 derniers ouvrages de Véronique FOURNIER.
J’ai fait une partie du boulot d’information/prévention en transmettant mon ressenti de cette expérience aux contacts locaux des associations ADMD et le Choix et en transmettant les copies de l’intégralité des courriers échangés avec la commission qualité de cet établissement au centre d’éthique clinique de COCHIN. J’espère recevoir après cette crise de leurs nouvelles.
Effectivement, une action en justice pourrait agiter le cocotier mais au delà de la mauvaise expérience vécue dans le département avec les médecins, mon père en a vécue une autre particulièrement inique avec un avocat que son ordre a soutenu dans ses errements.

Bien cordialement

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