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En réponse à :

La détresse des hôpitaux français

, par Michel

Bonjour, Dom.

Vous pointez là un problème essentiel, qui est celui du bon usage des soins. Ce problème est posé depuis longtemps, mais les mesures n’ont jamais été à la hauteur des enjeux.

Au début la question ne se posait pas : l’offre était trop faible pour satisfaire la demande. Mais le conventionnement a créé une explosion de l’offre, et la mécanique commerciale s’est enclenchée.

On a posé des règles. Par exemple il en est une qui stipule que l’Assurance-maladie conditionne le remboursement des soins à l’établissement d’un plan de soins que l’assuré s’oblige à suivre. Autrement dit on ne vous rembourse votre aspirine que si vous la prenez comme le médecin vous l’a dit. Mais outre que ce n’est guère applicable, ce n’est pas appliqué. Ou encore on a posé des normes au médecin (en termes de prescription, de visites à domicile, d’arrêts de travail, etc.) ; mais cela non plus n’était pas applicable, notamment parce que, pris dans un système commercial, donc concurrentiel, le médecin ne pouvait pas l’appliquer avec la rigueur nécessaire. D’ailleurs tout le monde s’en fichait, comme en témoigne cette note de service du DRH de l’hôpital du coin qui demandait à ses employés, en cas de prolongation d’arrêt de travail, de fournir le certificat 48 h à l’avance. Allez donc jouer les pères fouettards dans ces conditions, quand vous savez que si vous refusez le certificat le confrère du coin de la rue, lui… Et ce sera comme ça tant qu’on persistera à financer un système commercial avec es fonds publics.

Mais je ne crois pas qu’on puisse/doive s’engager dans une politique de répression financière. C’est le professionnel qui décide de ce qui est légitime et de ce qui ne l’est pas. D’où mon affection pour le système britannique : vous choisissez (de manière réversible) un médecin traitant. Celui-ci reçoit un budget en fonction du nombre de malades présents sur sa liste, ce budget couvre toutes les dépenses de santé, et il gère (on peut tout discuter du paramétrage, et celui du NHS n’est pas forcément le bon, c’est le principe qui m’intéresse). Si vous voulez des soins hors de ce système, vous vous les offrez.

Bien entendu :
- Cela crée une médecine à deux vitesses. Mais cela n’est problématique que si la vitesse de base est mauvaise. Il y a aussi une parfumerie à deux vitesses.
- Tout dépend de la quantité d’argent qu’on met dans le système. C’est pas en France qu’on verrait ça.

Bon, je sais que je vais un peu vite.

Bien à vous,

M.C.

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