Poster un message

En réponse à :

La détresse des hôpitaux français

, par Dom

Un détail m’a frappé dans votre papier : vous observez que les gens viennent aux Urgences parce qu’ils ne peuvent pas faire l’avance d’une consultation en ville, et vous préconisez par conséquent la généralisation du tiers payant.

Mais on pourrait aussi prendre le problème à l’inverse, en s’appuyant sur votre postulat que 90% des gens qui viennent aux Urgences n’ont rien à y faire (postulat que je me permets d’élargir, de façon exclusivement intuitive, en affirmant que d’une façon générale, de plus en plus de gens vont chez le médecin, aux urgences ou en ville, sans réelle nécessité).

Je m’explique : le fait d’avoir accès à une médecine de moins en moins coûteuse n’a-t-il pas un effet inflationniste sur la consommation médicale ? En d’autres termes, irait-on aussi souvent, et aussi facilement, chez le médecin ou aux Urgences si la dépense était dissuasive ?

Deux exemples, dont le rapprochement vous fera peut-être bondir : la médecine vétérinaire, et les soins de pédicurie en EHPAD. Ni les uns ni les autres ne sont remboursés (sauf exceptions anecdotiques pour les seconds). Résultat, il y a beaucoup de gens démunis qui amènent leur animal familier chez le véto même si ça signifie pour eux un vrai sacrifice financier, tandis qu’un nombre impressionnant de vieilles personnes en EHPAD ont des pieds dans un état effroyable pour la seule et unique raison que les soins des pieds ne sont pas considérés comme un acte de soin et ne sont donc pas remboursés par la Sécu (mais par contre on fait venir le coiffeur régulièrement).

Autrement dit, on pourrait aussi se poser la question d’une « ligne rouge » entre soins nécessitant un médecin et soins relevant du bon sens domestique (au sens où l’intervention d’un médecin n’est pas toujours indispensable). D’où l’idée d’un « crédit médical annuel » personnalisé, modulable bien sûr en fonction de l’âge et d’une condition spécialement compliquée, au-delà duquel on paierait de sa poche. Il me semble que cela pourrait freiner l’encombrement des services d’urgences.

C’est en tout cas la solution adoptée, et de façon bien plus radicale, par les services de secours en montagne, au nom d’une part de la « responsabilisation » des skieurs et des alpinistes, et d’autre part du coût budgétaire exponentiel des interventions.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.