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En réponse à :

Prise en charge des fausses routes en gériatrie

, par Michel

Bonjour, Aurore, et merci de ce message.

Disons-le tout de suite : je n’ai aucune compétence pour vous répondre sur un terrain qui n’est pas le mien. D’ailleurs je cherche depuis longtemps une mise au point sur les troubles de la déglutition ; je vis largement sur http://www.cesap.asso.fr/images/CESAP_Formation/pdf/ROFIDAL%20Th%20%20-%20Les%20aspects%20mdicaux%20de%20lalimentation%20chez%20la%20personne%20polyhandicape.pdf , mais je suis preneur de tout ce que vous pourriez juger meilleur. Allons plus loin : si vous vous sentez le courage d’écrire un texte spécifique sur la déglutition des vieilles personnes, je le publierai avec reconnaissance.

Mais il y a trois choses qui ne vous ont certainement pas échappé.

La première est que je ne parle pas vraiment de ça : mon objectif est de mettre en évidence les aspects irrationnels, symboliques de l’approche des fausses routes : non seulement on en surévalue le risque, mais les mesures qu’on prend pour y parer ne me semblent pas du tout adéquates. Le refus d’examiner l’hypothèse biberon me paraît s’inscrire dans une attitude symbolique et non point technique (j’hésitais à écrire : professionnelle, ou : médicale ; mais, précisément, ma thèse est que la dimension symbolique fait partie intégrante de l’activité professionnelle ou médicale, sous la seule réserve d’en être conscient).

La seconde est que je ne comptais pas, parlant du biberon, proposer une solution qui arrive à zéro fausse route. Par contre je soutiendrais volontiers qu’elle en provoque moins que, par exemple, la seringue. De même, vous parlez de la posture d’extension de tête/cou que favorise l’inclinaison du biberon lorsqu’il ne reste qu’une petite quantité de liquide dedans, et vous avez raison. Mais la technique de l’alimentation des vieilles personnes par le biberon reste à décrire, ce qui ne pourrait se faire qu’en l’utilisant.

La troisième est qu’il faut être pragmatique. Et nous n’avons à ma connaissance aucune étude permettant de savoir ce qu’il en est statistiquement.

Ceci à cause des symboles.

Il y a ainsi des études qui seraient capitales et qui ne sont pas faites pour des raisons purement symboliques.

Mon exemple préféré est celui de l’agonie. Je ne compte plus le nombre de situations où, même en soins palliatifs, nous avons fait des dégâts parce que nous n’avions pas su anticiper la survenue du décès, ou, à l’inverse, nous avons alerté une famille de manière inconsidérée. Nous avons besoin de critères fiables pour prévoir l’entrée en agonie. Or, quand il y avait un décès dans le service, il se trouvait souvent un professionnel pour dire : « Je l’avais senti hier ».

La question est de savoir si ces professionnels, ce faisant, se contentent de pronostiquer le passé, ou s’il y a vraiment des soignants qui, quelles qu’en soient les explications qu’on en peut donner, sont plus que les autres des prédicteurs de décès. Il s’agirait donc de trouver le moyen de les repérer et, s’ils existent, de trouver le moyen d’observer la manière dont ils s’y prennent, pour établir une liste de critères permettant d’améliorer la prévision.

Essayez donc de seulement proposer une étude comme ça.

Bien à vous,

M.C.

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