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En réponse à :

La loi Claeys-Léonetti et deux réflexions...

, par Dom

Me vient encore une autre réflexion, un peu plus critique, à propos de cette revendication du droit au "suicide assisté" : il me semble que la plainte des proches de malades "qui préféreraient mourir plutôt que de vivre ce qu’ils vivent", c’est finalement, et uniquement, qu’ils voudraient qu’on les décharge de la responsabilité de l’acte mettant fin à la vie du malade. Car, je le confirme, il n’est pas compliqué de se procurer les substances nécessaires à une mort rapide et non douloureuse (je précise que je n’ai aucune compétence médicale, mais il suffit, par exemple, de se demander ce qui a conduit à l’interdiction de certains antalgiques il y a cinq ou six ans). On peut donc facilement se suicider soi-même (double pléonasme) ou facilement tuer (i.e. "aider à se suicider") cel.ui.le dont la souffrance est si insupportable, si mal prise en charge par les médecins, si ardemment désirée par le.a principal.e intéressé.e etc. Mais non, il faudrait une loi, une expertise psychiatrique, un comité Théodule, un protocole, des directives etc.

Alors de deux choses l’une : ou bien la souffrance et le désir de mourir du malade est à ce point insupportable à ses proches qu’ils font ce qu’ils jugent juste et bon de faire, ou bien ils ne le font pas. Mais il me semble que si "ma puce" ou "mon Zouzou d’amour" ou même "ma petite maman adorée" me réclamait à cor et à cri de mourir (situation dans laquelle je ne me suis jamais trouvée jusqu’à ce jour, et j’en sais gré à mon destin ), ma première pensée ne serait pas de demander une loi, mais (1) de faire un examen de conscience serré et (2) de me donner les moyens de répondre à cette attente si mon examen de conscience concluait à la nécessité de le faire. Et je ne demanderais pas davantage une loi après, parce que ce serait une affaire entre moi et moi-même. Le reste, c’est du bla-bla.

Ou plutôt, ce ne serait que du bla-bla s’il n’y avait pas, dans cette affaire du "droit à mourir dans la dignité", des trucs nettement plus complexes, et aussi, probablement, nettement plus glauques que le terrifiant dilemme qui se pose aux proches de malades qui veulent mourir.

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