Bonsoir, Marion.
Vous posez trois problèmes distincts.
Le premier est celui d’un éventuel état confusionnel. Je dis éventuel parce que ce que vous rapportez ne suffit pas à en décider. Comme dans toutes ces situations il n’y a rien d’autre à faire qu’examiner la malade :
Qu’est-il en train de se passer ? Confusion ? Délire d’autre nature ? Simple décrochage attentionnel ?
Quelle est la cause sous-jacente ? La liste est longue, mais tous les gériatres la connaissent ; encore faut-il se donner la peine de chercher.
Quel est l’état de base ? Il est extrêmement fréquent que les troubles cognitifs passent inaperçus pendant très longtemps, voyez http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article10
Il y a ensuite la question de la douleur. Vous avez raison de la juger importante. Mais là aussi il faut évaluer. Car si on a raison de penser que cette douleur est liée à une pathologie sur laquelle il vaut mieux ne pas intervenir, alors il reste à traiter la douleur pour elle-même ; il faudra alors le faire prudemment car si nous disposons de traitements tout à fait efficaces leur tolérance peut poser problème, et le prix à payer pour obtenir que la douleur se calme peut être décourageant ; c’est donc à une analyse du rapport bénéfice/risque qu’il faut se livrer ; pour ma part si la douleur l’exige je serais favorable à ce qu’on prenne des risques, mais c’est très délicat. Tout ce que je sais c’est qu’il faut s’en occuper.
Il y a enfin la question du Séresta. Il y a plusieurs dosages, mais à supposer que votre mère prenne le dosage le plus faible, les quantités sont de toute manière conséquentes. Allons plus loin : je n’ai jamais aimé donner des tranquillisants aux vieilles personnes, et quand cela m’est arrivé j’ai essayé de choisir les médicaments à la durée de vie la plus faible possible, et à la dose la plus faible possible. Je ne sais pas ce qu’il en est pour votre mère, il y a des situations où on n’a pas le choix. Ce qui par contre me semble formellement contre-indiqué, c’est de l’arrêter brutalement, ce qui ferait courir le risque d’un syndrome de sevrage pouvant être grave.
Mais je veux bien que vous me teniez au courant.
Bien à vous,
M.C.