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En réponse à :

La mort, un acte social

, par Françoise

Bonjour,

Tout d’abord, je vous remercie de partager votre travail, vos réflexions, votre expérience sur ce site que je découvre.

En ce qui concerne cet article, une grande partie de votre pensée me touche, mais je ne partage pas la totalité de votre analyse :

"Quant aux vrais déprimés, les mélancoliques qui commettent les actes suicidaires les plus sévères, si leur mode opératoire est volontiers terrible c’est pour une part parce que leur souffrance est telle que n’importe quelle mort leur est une délivrance. Mais c’est d’autre part parce que le véritable délire de dévalorisation dont ils souffrent les amène à voir leur mort comme un juste châtiment, dont l’horreur doit être aussi grandiose que les crimes qu’ils s’imputent. Dans cette dernière mesure, le suicide redevient une proclamation faite à la face du monde."

Mon expérience, en matière de suicide, est certes (et fort heureusement) limitée à un seul cas : mon mari. Cependant, il me semble que le "vrai déprimé, mélancolique" ne cherche pas tant la mort, que l’absence de souffrance et qu’il finit par aboutir au suicide faute d’avoir trouvé une autre solution de se délivrer de sa souffrance. Il n’y a pas forcement de châtiment associé, et si les hommes se pendent volontiers en France, ce n’est, à mon sens, pas par volonté d’afficher leur mort, mais encore une fois, faute d’autre solution.

Le commun des mortels n’a pas accès aux médicaments qui permettent une mort douce et certaine. Il ne sait pas comment se les procurer sans donner l’alerte ; il craint de "se rater".

Pour l’homme dépressif, sa dépression lui pèse tellement qu’elle l’empêche même de sortir dans la rue. Alors, aller dans une pharmacie... Et lorsqu’il consent à avaler les petites pilules prescrites par le médecin, il peut arriver que le premier effet ressenti soit une levée des inhibitions et non une levée du voile gris qui obscurcit sa vie.

Mon mari m’aimait, il aimait ses enfants, il nous a demandé de lui pardonner pour ce qu’il faisait. Dans sa lettre, il n’est déjà plus là ; il parle de lui au passé. Il était vivant lorsqu’il écrivait, et se projetant dans la mort, puisque me parlant au passé... Chose étrange. I

l est parti en s’excusant de tout le mal qu’il allait nous faire...

Et, j’ai beau avoir retourné cet acte en tous sens depuis 7 ans, je n’arrive pas à lui attribuer le moindre sens.

Cette mort ne s’insère pas dans la communauté qui demeure interdite devant un tel acte, ayant du mal à plaindre le mort qui est en même temps un meurtrier que l’on ne peut plus châtier.

Le suicide est inacceptable socialement.

Pardonnez mes propos qui manquent de cohérence, il s’agit juste d’une réaction "à chaud".

Merci encore de ce partage d’expérience. Votre chemin ne doit pas être facile tous les jours, aussi j’admire votre engagement.

Pensées amicales,

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