Poster un message

En réponse à :

Préalables à une psycholologie du sujet âgé

, par Carine

Bonjour
Merci pour votre réponse.
Vous avez raison, certaines de mes questions procèdent bien du processus du deuil. Je m’en rends compte dans la mesure où je me reproche une chose et son contraire :

Je m’en veux d’avoir pousser mon père à se soigner, parfois même d’avoir agi contre sa volonté.
je vous livre un exemple : il y a quatre ans, nous avons accueilli mon père à notre domicile après l’avoir trouvé chez lui, alité, épuisé et "attendant" la mort. Il n’arrivait plus à avancer, souffrant d’une crise d’insuffisance cardiaque. On lui avait proposer un pontage cardiaque mais il n’arrivait pas à se décider tant cette opération lui faisait peur. Il était convenu qu’il vienne chez moi pour ne pas être seul face à la mort. Mais moi je l’ai poussé ( forcé ?) à accepter l’opération ( après l’avoir vu reprendre gout à la vie, reprendre du poids, de l’énergie... ) et bien je culpabilise : n’aurais je pas du le laisser tranquille et l’entourer tout simplement ?

Je culpabilise tout autant de ne pas avoir, à d’autres occasions, été assez insistante auprès de lui ou des médecins...

Je sais bien au fond de moi que j’ai fait ce que j’ai pu, que je ne pouvait rien contre l’inévitable ( nous finirons tous par mourir un jour ou l’autre) mais je ne peux pas non plus regretter d’avoir fait mon possible pour retarder cette échéance, même s’il y a eu un prix à payer s’agissant de sa qualité de vie.
Tout cela procède de la culpabilité que vous décrivez fort bien

Pour autant, beaucoup de mes questionnements dépassent la simple réaction de deuil.
Ces questions je me les posais déjà quant j’étais l’aidante et pas encore l’enfant en deuil.

laissez moi vous faire un parallèle : je suis maman de trois enfants de 8 ans , 6 ans et 18 mois...Je me sens à l’aise dans la fonction de parent : cette aisance est d’abord chez moi "naturelle" mais je dois dire que tout autour de moi est source d’aide de de soutien dans cette fonction : je trouve de l’aide dans mon entourage ( même s’il existe des divergences), dans des structures sociales multiples ( médecins, généralistes comme pédiatres, PMI, écoles, centres sociaux etc...)

S’agissant de ma fonction d’aidante de mon père, c’est tout l’inverse... alors oui, pourquoi remuer le passé ? Tout simplement par ce que comprendre, même a posteriori, m’aiderait :
- d’abord à me reconstruire ( je pèse mes mots), car je suis laminée,, épuisée
- ensuite à envisager la vieillesse à venir des autres parents qui me sont chers( en fait elle a déjà commencé) avec moins de terreur, à envisager mon propre avenir également avec moins d’appréhension.

Mon parcours d’aidante, malgré les entretiens avec les différents cardiologues, médecins et psychologues de la maison de retraite, me laisse une impression de grand désarrois. J’étais entourée de mes proches, mais ils ne m’’ont pas apporté toute l’aide dont j’aurais eu besoin. ils étaient simplement impuissants ou carrément en déni ou fuyant le problème pour certains.

Peut être devrais-je accepter de ne pas avoir tout maitriser, tout compris...

La solution est entre les deux je pense. Je vous remercie encore pour votre site, il est source de réconfort aussi bien en termes de réponses tardives à mes questions d’aidante que de pistes vers l’acceptation

Je termine sur le syndrome de Diogène : aucun médecin ne m’en a parlé, encore une fois c’est des sites internet qui m’ont aiguillé vers ce diagnostic que j’ai fini par faire toute seule. A la maison de retraite l’équipe médicale prenait la chose avec légèreté : " il fait l’écureuil". Dit comme cela, il y a même un coté "mignon".Après avoir vu mon père vivre comme un SDF dans sa propre maison trop encombrée, j’avoue que je manquais de légèreté.
Je vous livre mon point de vue, qui bien sur n’a rien de médical
Bien sur on peut se dire qu’il s’agit d’un mode de vie....Ne pourrait- on dire la même chose de l’anorexie, de la boulimie ?
Pour moi cela va bien au delà d’un comportement d’accumulation, de désordre :
La possession devient LA raison de vivre de la personne atteinte, la dépossession devient le lit de toutes les angoisses :par exemple "peu importe si je ne prends pas mes médicaments du moment que je les possède, d’ailleurs il vaut mieux que je ne les prenne pas car je risque d’en manquer plus tard..."
Dans cet état, les objets prennent un peu la place des êtres vivants...

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.