Poster un message

En réponse à :

La personne âgée opposante

, par Michel

Bonjour, Émilie.

Votre problème est tellement compliqué qu’il en devient simple. Car la question du diagnostic est probablement sans intérêt.

Nous avons une dame qui présente un passé psychiatrique ; et vous précisez : psychotique, ce que vous n’avez certainement pas inventé. Il y a donc un trouble important de la personnalité.

Par ailleurs elle présente une démence ; la prescription d’Ebixa ne se conçoit que si :
- On a posé un diagnostic de démence.
- Il s’agit d’une démence de type Alzheimer.
- Il s’agit d’une forme déjà assez évoluée.
Et ceci est logique, car quel que soit l’état préexistant du malade, quand il développe une démence l’hypothèse la plus probable est la démence de type Alzheimer.

Enfin il y a l’alcoolisme, qui a très bien pu développer ses propres dégâts intellectuels.

Dans ces conditions, peu importe (ou presque) le diagnostic qu’on fera : la seule question est qu’il s’agit d’une dame qui n’est pas en état de décider pour elle-même, qu’il s’agisse des soins ou de son lieu de résidence.

Votre devoir est donc de prendre la main. Vos pouvez demander une hospitalisation à la demande d’un tiers, mais ceci n’a de sens que si on peut espérer une amélioration ; pour cette raison il faut en discuter avec un psychiatre ; peu importe qu’il soit géronto ou non : à 69 ans on n’est pas vieux (je dis ça parce que j’en ai 68). Si aucune amélioration n’est sérieusement envisageable, alors il faut prendre une mesure de tutelle, et trouver un EHAPD adapté ; c’est un projet à discuter avec le service de gériatrie, dont c’est la mission (y compris de trouver les solutions intermédiaires).

Quatre points doivent vous rester en tête :
- Même sous tutelle, c’est la personne protégée qui choisit son lieu de résidence. Sauf que... si la personne était en mesure de choisir son lieu de résidence on n’aurait pas besoin de la mettre sous tutelle. Il y a là une grande hypocrisie de la loi, mais tout le monde en est conscient.
- J’imagine qu’un tel coup de force ne sera pas de nature à améliorer vos relations. Mais je ne suis pas sûr que vous ayez le choix : vous devez faire ce qui est bon pour elle.
- Votre devoir n’est pas de vous occuper de votre mère ; il est de veiller à ce qu’elle ne manque de rien. Vous avez rempli votre devoir si vous avez mis autour d’elle les moyens nécessaires.
- Vous n’avez tout simplement pas le droit d’imposer à vos enfants une charge pareille.

Sous réserve de ce que pourrait vous dire une équipe soignante, incluant un psychologue, qui connaîtrait la situation, je suis donc tenté de vous recommander d’agir sans aucun état d’âme : il y a une situation objective, elle est claire, elle appelle des solutions autoritaires et simples. Il est déjà bien suffisant que ce soit pour vous un crève-cœur.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.