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En réponse à :

La démence ou l’art du camouflage

, par Michel

Bonsoir, Rosa.

J’ai hésité à publier votre message. Ce forum est un lieu de conseil et d’entraide, et je ne suis pas du tout sûr que votre mail réponde à cet objectif. Françoise, à qui vous répondez, avait certainement beaucoup plus besoin d’aide et de soutien que d’accusations relatives à une situation que vous ne connaissez pas.

Alors pourquoi le publier ? D’abord je me suis dit que son message date de plus d’un an, de sorte qu’il y a bien peu de chances pour qu’elle lise le vôtre. Ensuite votre message, par ses erreurs mêmes, peut éclairer beaucoup de lecteurs.

Reprenons-le donc.

Je trouve votre réaction égoïste et sans amour pour votre mère.

On lit, on entend souvent de tels jugements abrupts. C’est d’autant plus étrange ici qu’il suffit de lire le message de Françoise pour pressentir tout l’amour qu’elle porte à ses parents. Elle se trouve seulement dans une de ces situations dont seuls ceux qui l’ont vécue peuvent connaître le caractère infernal : se retrouver en butte à l’hostilité, à l’agressivité d’un de ses propres parents ; on peut toujours se dire (notre correspondante le sait très bien) que c’est la maladie qui fait les choses ainsi, cela ne rend pas la chose plus supportable pour autant.

Dieu merci vous ne vivez pas sous le même toit je ne vois pas en quoi cela vous gêne puisque votre père a fait le choix d’accepter cette situation.

Il suffit d’avoir un peu de pratique de ces cas pour savoir que le conjoint de ces malades en est souvent la victime collatérale. La position qu’ils adoptent n’est pratiquement jamais un choix, elle n’est que la seule manière dont ils disposent pour supporter la situation, ils en souffrent atrocement, et Françoise avait cent fois raison de s’inquiéter pour lui.

Vous voulez vous donner bonne conscience du fait que vous vous ne vous occupez pas de votre mère au quotidien et laissez votre père seul face à cette maladie.

Cela aussi est caractéristique des réactions qu’on entend souvent. Pourtant le message de Françoise était parfaitement clair, et rien ne permet de valider votre hypothèse. Pour ma part je tiens ferme trois points :
- Quand on s’occupe d’un dément il ne faut jamais présumer de ses forces, car quand on va au-delà de ce qu’on peut réellement faire, alors on cesse d’être efficace et aidant.
- Le devoir des enfants n’est pas de s’occuper de leurs parents mais de veiller à ce qu’ils soient pris en charge de manière adéquate. Quand ils peuvent le faire eux-mêmes, c’est une bonne chose, mais c’est un choix personnel dont rien n’autorise la généralisation.
- Dans l’évolution d’une démence il vient presque toujours un moment où les malades sont mieux en institution qu’à domicile. C’est le devoir des aidants que de repérer ce moment.

C’est la pathologie de votre mère ce n’est pas de sa faute arrêter de tout prendre contre vous.

Je crois que Françoise le sait parfaitement. Mais ce que vous méconnaissez, car probablement vous avez la chance de n’y être pas confrontée, c’est la dureté de ce qu’elle vit.

Je m’occupe de mon père depuis 3 ans qui est dément pénil il est vrai que c’est loin d’être facile mais jamais je n’abandonnerai mon père dans une quelconque institution si j’ai des périodes de fatigue j’ai trouvé une clinique de répit ou mon père reste 15 jours 4 fois dans l’année.

Je peux vous dire que je m’occupe de lui de la toilette, l’alimentation et la stimulation etc… en me faisant aider par une personne qui est là quelques heures par jour nous passons des séjours ailleurs que dans la maison ce qui lui fait beaucoup de bien par contre là je me fais aider... j’ai décidé de mettre ma vie entre parenthèse alors que j’ai 44 ans j’ai appris a m’oublier... et ça je ne le regretterai jamais malgré la difficulté...

C’est votre choix. Il est tout aussi respectable qu’un autre et, ne connaissant pas votre situation je n’ai rien à en dire. Tout dépend de ce que vous avez vécu avec lui, mais aussi, et sans doute plus encore, de ce que vous avez dû abandonner pour vous consacrer à votre père, des moyens aussi dont vous disposez pour vivre et financer cette prise en charge. Ce que je sens, mais vous allez sans doute me détromper, c’est que dans votre décision il y a quelque chose qui ressemble à un sacrifice. C’est là quelque chose que je n’imposerais, que je ne proposerais à personne.

Aidez votre père au lieu de jouer la procédurière...

Je n’ai vu nulle part de procédure. Quant à aider son père, c’est précisément ce que Françoise voudrait, et c’est précisément ce que ce dernier lui refuse.

Bien à vous,

M.C.

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