Les troubles psychiatriques du sujet âgé - commentaires Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-12-10T21:04:20Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17809 2022-12-10T21:04:20Z <p>Merci pour cette explication.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-26T17:45:01Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17703 2022-09-26T17:45:01Z <p>Bonsoir, Dom, et merci de ce message.</p> <p><i>Peut-être qu'en vieillissant aussi, on s'abstrait de plus en plus souvent d'un monde perçu comme hostile, et on redoute et on a honte de ne plus être aussi "capable" que n'importe qui</i>.</p> <p>C'est très possible, en effet. Allons plus loin : c'est probablement un mécanisme très fréquent. Et je répugne à parler de démence au très grand âge parce que je crois que souvent il s'agit simplement de gens qui en ont marre de penser.</p> <p>Mais ce que j'explore dans cet échange, ce sont ces petites pannes qui m'arrivent, et qui font que je ne me sens plus tant que ça en sécurité dans mon cerveau. Je crois que ces micro-pannes sont identiques dans leur structure et dans leur forme à ce qui arrive chez le dément. Et d'ailleurs rien ne prouve que je ne suis pas tout simplement en train d'y passer. Je me dis que si on s'observait un tant soit peu, on en trouverait peut-être souvent. En psychiatrie cela s'appelle la dépersonnalisation, cette impression d'être étrange/étranger à soi-même et au monde. Tiens, deux exemples récents, ça date de cet après-midi : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Revoir une scène dont réflexion faite je crois qu'elle s'est passée dans un rêve que j'avais fait voici quelque temps ; ne plus très bien savoir ce qui était rêve et réalité. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Être forcé de recalculer mon âge ; plus surprenant encore : ne pas être totalement convaincu du résultat, que j'ai pris comme une information qu'on m'aurait donnée et non comme une partie de moi.<br class="autobr" /> Quand ça m'est arrivé j'étais en train de transpirer sur une fugue de Bach (BWV 578, si vous voulez tout savoir). Trop de concentration ? Manque de sommeil ? Sans doute un peu des deux. Mais ce qui me frappe c'est la porosité entre un état normal et un état de démence.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-21T11:28:11Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17698 2022-09-21T11:28:11Z <p><i>Par exemple le jour où je me suis fait klaxonner parce que j'attendais que le stop passe au vert.</i></p> <p>J'aime cette anecdote. Parce que je l'ai vécue aussi, et qu'elle me vaut toujours un certain succès comique lorsque je la raconte. Sauf, bien sûr, que j'avais dans les 25 ans, et que c'était la cause d'un énième échec au permis de conduire, pas les premiers signes de dégradation mentale due à l'âge.</p> <p>Distraction liée au stress ? "Déconnexion" temporaire d'un monde extérieur perçu comme hostile ? En tout cas, si je me souviens bien, honte et terreur de rater à nouveau un truc qui semblait à la portée de n'importe qui sauf moi - au point que mon permis de conduire reste probablement le "diplôme" dont je suis la plus fière, même après des dizaines, peut-être des centaines de milliers de kms...</p> <p>Peut-être qu'en vieillissant aussi, on s'abstrait de plus en plus souvent d'un monde perçu comme hostile, et on redoute et on a honte de ne plus être aussi "capable" que n'importe qui.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-20T20:35:15Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17697 2022-09-20T20:35:15Z <p>Bonsoir, Unautre.</p> <p>Nous verrons quand nous y serons, mais je ne crois pas que vos approches soient les bonnes.</p> <p><i>on sait qu'on sait des choses mais on n'y accède pas</i></p> <p>Peut-être, comme ces noms propres que je n'arrive pas à me rappeler. Mais ce n'est sans doute qu'une faible partie de ce qui se passe. On sait surtout qu'on devrait savoir, et c'est encore plus angoissant. D'où les tentatives désespérées pour donner le change.</p> <p><i>on n'essaie même pas, comme une paresse extrême qui s'imposerait</i></p> <p>Oh, si, on essaie, et longtemps, même si on finit par abandonner.</p> <p><i>incapacité à faire quoi que ce soit des informations environnantes (on peut observer intensément et longuement un phénomène sans rien en tirer, ni avis ni déduction ni décision : on observe des phénomènes habituels sans les mettre en rapport avec quoi que ce soit et sans rien en penser).</i></p> <p>Oui, mais il s'agit là de l'apraxie, phénomène dont l'analyse nous mènerait très loin. Par exemple il faudrait que j'explique en quoi, dans l'histoire du tire-bouchon, le trouble de l'attention aboutit, par le biais d'une panne de la mémoire procédurale, à une sorte d'apraxie temporaire. Je préférerais ne pas m'y aventurer...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-20T07:13:45Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17695 2022-09-20T07:13:45Z <p>Je corrige mon commentaire précédent : "5 à 7 items dont la mémoire à court-terme est capable".</p> <p>Pour ma part, lorsque j'ai tenté d'imaginer ce qu'était un état de démence, j'ai cru identifier deux aspects : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> incapacité à mobiliser ses souvenirs (on sait qu'on sait des choses mais on n'y accède pas, on n'essaie même pas, comme une paresse extrême qui s'imposerait). <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> incapacité à faire quoi que ce soit des informations environnantes (on peut observer intensément et longuement un phénomène sans rien en tirer, ni avis ni déduction ni décision : on observe des phénomènes habituels sans les mettre en rapport avec quoi que ce soit et sans rien en penser).</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-19T15:46:52Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17693 2022-09-19T15:46:52Z <p>Oui, en fait nous ne parlons pas des mêmes choses, et nous mettons sous le vocable de mémoire des notions qui n'ont guère à voir. La quasi totalité des troubles dont on se plaint ne sont pas des troubles de la mémoire mais de l'attention-concentration.</p> <p>Ce que j'ai voulu souligner c'est qu'il est des situations fort banales où on peut avoir un aperçu de ce que cela pourrait donner si on était dément. Quand j'étais en activité et que je rentrais de congés, je passais toujours la première matinée à essayer désespérément de cacher que je ne savais plus comment on examine un malade ; heureusement les automatismes sont toujours revenus en quelques heures. Ce qui est comparable à l'état de démence c'est le sentiment que j'éprouvais alors d'être dans un monde totalement étranger ; j'ai écrit quelque part que le regard du dément n'est pas un regard <i>hébété</i>, mais un regard <i>étonné</i>.</p> <p>La mémoire impliquée dans le respect d'un stop ou dans le maniement d'un tire-bouchon est la mémoire procédurale, qui relève largement du cerveau reptilien, le plus primitif. Elle est bien plus solide que la mémoire telle que nous l'entendons couramment, même si elle finit par elle aussi tomber en panne. Ce qui se passe c'est que tout compte fait mon néocortex ne me sert pas beaucoup dans la vie courante, et que je mène la plupart de mes actions en pilotage automatique. Et quand ce pilote automatique a des ratés, c'est très vite terrifiant. D'où les peurs de beaucoup de gens. Mais je n'avais jamais pensé que même ce pilote automatique requérait pour se mettre en marche un minimum d'attention-concentration.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-15T17:14:43Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17683 2022-09-15T17:14:43Z <p>Je comprends, et j'essaie de développer.<br class="autobr" /> En effet, un fonctionnement normal est assez miraculeux et fragile.<br class="autobr" /> Mais il m'arrive souvent d'entendre des personnes craindre des troubles de la mémoire qui me semblent absolument normaux dans la mesure où il n'y a aucune raison de mémoriser certaines informations ou de continuer à les mémoriser de la même manière que 20 ou 30 ans auparavant, alors que les centres d'intérêt et le mode de vie étaient radicalement différents.<br class="autobr" /> Il y a un équilibre à trouver entre tout mémoriser et ne rien mémoriser, deux enfers opposés. L'équilibre est à doser en fonction des préoccupations du moment et des tâches à exécuter. Par exemple, les tâches au cours desquelles nous risquons d'être interrompus se multiplient (comme par exemple le retour à la page internet dont on a interrompu la lecture pour en consulter une autre, mais là on a la chance de disposer d'une touche retour arrière) . La mémorisation du ou des contextes précédant l'interruption est bien plus exigeante que la mémorisation des 5 à 7 dont la mémoire à court terme est capable. Les automatismes ne peuvent plus fonctionner. On ne peut pas passer d'une activité à l'autre, d'un contexte à l'autre, et conserver une cohérence de fonctionnement. Le coup du feu vert et du tire-bouchon en relevaient peut-être, ou pas...</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-15T15:35:53Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17682 2022-09-15T15:35:53Z <p>Ne vous méprenez pas : je ne vous conteste pas ce que vous dites.</p> <p>Simplement, ce que j'ai appris à Orléans ce jour là c'est que certaines opérations mentales, que je croyais automatiques, ne le sont pas tant que ça. J'ai eu, à tort ou a raison, une idée de ce que pourrait être <i>perdre la tête</i>.</p> <p>J'ai eu depuis d'autres expériences, dont je ne sais pas si elles sont de même nature, et qui concernent la mémoire dite procédurale. Par exemple le jour où je me suis fait klaxonner parce que j'attendais que le stop passe au vert. Trouble de l'attention, certes ; mais n'est-ce pas un peu court ? Ou le jour où j'ai constaté avec dépit que j'avais beau taper sur le bord droit de la page de mon livre il n'affichait pas la page suivante. Ou, plus inquiétant peut-être, ce temps que j'ai passé, tire-bouchon en main, parce que je ne savais plus dans quel sens on le tourne.</p> <p>Toutes ces micro-pannes du cerveau, plus fréquentes qu'on ne pense, ont quelque chose de terrifiant en ce qu'elles disent que, réflexion faite, on n'est pas totalement en sécurité dans son cerveau. C'est seulement cela que je voulais pointer.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-15T09:00:14Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17680 2022-09-15T09:00:14Z <p>Alors, évidemment cela ne suffit pas et n'écarte pas les troubles liés à une pathologie.<br class="autobr" /> Il y a effectivement des lésions de la mémoire et de l'attention. Je n'en suis pas spécialiste.</p> <p>Mais il peut être interessant de s'interroger sur un fonctionnement normal ou que l'on croit normal, et sur les améliorations possibles. Il y a aussi notre capacité à nous auto-évaluer : malgré les troubles parasites positifs, malgré la quantité de préoccupations qui polluent nos capacités d'attention.</p> <p>En 2 mots : il est sans doute plus automatique de prendre garde à l'endroit où l'on stationne lorsque l'on n'est pas préoccupé par autre chose (ou par l'obsession de ne pas oublier sa liste de courses).</p> <p>Les troubles apparents sont-ils davantage liés à un déficit de mémoire, de capacité d'attention, ou du choix délibéré de l'objet d'attention ?</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-15T07:32:54Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17679 2022-09-15T07:32:54Z <p>Bonjour, Unautre, et merci de cette réponse.</p> <p>Je crois que ces troubles sont effectivement liés à une difficulté de l'attention-concentration.</p> <p>Mais je me demande si cela suffit, au moins en pratique. Je veux dire que les troubles de l'attention-concentration liés à l'âge sont tels qu'ils deviennent pathologiques en eux-mêmes, et invalidants.. Vous indiquez (je vous résume scandaleusement) qu'il faut travailler sur les encodages, mais... c'est un peu supposer le problème résolu. Je veux dire que l'attention n'est pas quelque chose qui se déclenche automatiquement, et qu'il y a des pannes de l'attention.</p> <p>Je me souviens de ce matin où, ayant passé la nuit à Orléans et allant rechercher ma voiture, je me suis aperçu que j'avais oublié de prendre garde à l'endroit où je la stationnais. Non que je fusse perdu : je connais bien la ville. Mais j'avais oublié de stocker l'information. Pas tant que ça, bien sûr, et je l'ai vite retrouvée ; mais tout de même.</p> <p>Et des incidents de cette nature, j'en vis de plus en plus. Si je suis sur mes gardes, tout va bien. Mais quand je n'y suis pas...</p> <p>Il faudrait aussi se demander ce qu'il en est des troubles parasites positifs, je veux dire de ces opérations de l'esprit qui <i>agissent</i> pour perturber la mémoire. Je pense à cet intellectuel musulman dont je n'arrive jamais à retenir le nom ; je doute que ce soit étranger au fait que le personnage m'agace profondément. Il y a une force qui me pousse à <i>ne pas me souvenir</i>.</p> <p>Ajoutons pour finir que je connais, très rarement, des situations qui réalisent une véritable <i>éclipse de l'attention</i> ; ou des pannes de la mémoire fraîche, si vous aimez mieux, comme quand je peine à me souvenir de ce que j'ai fait le matin même. Ces éclipses sont banales, tout le monde les connaît. Mais je me demande si ce n'est pas la situation mentale la plus proche de la démence.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-10T09:05:26Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17667 2022-09-10T09:05:26Z <p>Bonjour Maurice, bonjour Michel,<br class="autobr" /> Je dirais qu'il y a la mémoire à long terme (souvenirs de trajet), la mémoire de travail (les informations que nous avons à l'esprit à un instant donné, par exemple une liste de courses), mais aussi la capacité à expliciter les éléments plus ou moins conscients qui nous traversent l'esprit à tout moment (par exemple, où je pose mes clés sans y penser en arrivant chez moi). Les deux derniers points sont très affectés par la quantité d'éléments simultanément présents en mémoire et par les perturbations extérieures, et je crois qu'une parade est justement d'expliciter ces éléments pour activer des indexations/moyens d'accès conscients.<br class="autobr" /> Et je me demande si les capacités d'apprentissage intellectuel des jeunes individus ne sont pas liées au fait qu'ils sont normalement déchargés de toutes les tâches annexes qu'un adulte ne peut, lui, mettre de côté.<br class="autobr" /> Bien à vous,</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-09T15:12:54Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17666 2022-09-09T15:12:54Z <p>Bonjour, Maurice, et merci de ce témoignage.</p> <p>Je le trouve très intéressant, surtout en ce qu'il fait une description multidimensionnelle du malaise que vous ressentez. J'ajouterai tout de suite que vous postez sur le forum d'un article consacré aux troubles psychiatriques du sujet âgé, j'espère bien que vous n'en pensez pas un mot : votre situation est tout ce qu'il y a de plus normale.</p> <p><i>Mes souvenirs de trajets se sont restreints,selon l'habitude des itinéraires que je dois emprunter</i></p> <p>Certainement. Les souvenirs ne s'usent que si on ne s'en sert pas, et cela n'est que très moyennement lié à l'âge. J'ai été surpris, lorsque j'ai abandonné la médecine de campagne, de voir avec quelle rapidité j'oubliais le nom de mes patients ; ou la géographie d'un département que j'avais pourtant sillonné pendant vingt ans. Le cerveau semble avoir besoin de place, et pour stocker de nouveaux souvenirs il tend à en supprimer (enfin, il ne supprime pas réellement) d'autres qui ne servent plus. Maintenant il y a aussi autre chose : il nous est de plus en plus difficile de mémoriser, et il nous arrive (je dis : nous parce que même si je n'ai pas 85 ans je vois bien que ce type d'ennui commence à me concerner) de ressentir, sur certains parcours que pourtant nous devrions très bien connaître, une impression d'étrangeté.</p> <p><i>Ma mémoire immédiate... Je ne peux lui faire confiance,mais il suffit d'en être conscient et d'insister : Lorsque je dépose un objet A sur un objet B... je pose ma main sur l'objet et je tache d'associer le lieu B à une phrase que j'invente,ou une blague associée à B.</i></p> <p>Ce dont vous parlez là n'est pas vraiment un problème de mémoire immédiate. La mémoire immédiate, c'est simplement ce qui me permet de me souvenir à très court terme de certaines données ; par exemple un numéro de téléphone que je lis sur un carnet et que je compose aussitôt. Cette mémoire immédiate fléchit avec l'âge, mais pas beaucoup. Ce que vous décrivez, c'est la manière dont vous objectivez le processus, largement inconscient, de mémorisation. Si nous pouvons retrouver nos souvenirs c'est largement parce qu'ils sont indexés à l'aide d'informations annexes. Par exemple je sais ce que j'ai fait le 21 juillet 1969. Je le sais parce que c'est le jour où les Américains ont débarqué sur la Lune, et que je ne l'ai pas vu parce que j'étais dans le train, en route pour retrouver… mais peu importe. Cette indexation de nos souvenirs est calquée sur celle d'un livre dans une bibliothèque : tel livre est 134 : je le trouverai dans la première pièce, troisième couloir, quatrième étagère. C'est à peu près ce que vous faites. Ajoutons que le dément ne perd pas tellement les souvenirs : ce qu'il perd c'est le chemin qui y conduit ; il a toujours le livre mais il ne sait plus où il l'a mis ; d'où les stupéfiantes réminiscences qu'il peut présenter quand, passant par hasard devant le livre, il le reconnaît.</p> <p><i>Le plus difficile : M'adapter à une société qui, généralement,est beaucoup moins exigeante ou cultivée (sauf les personnes très instruites). En outre les comportements et l'éducation (pas l'instruction) sont généralement très insuffisants… J'aimerais que l'on soumette les sujets des Bacc des années 1950 à nos bacheliers actuels… et qu'ils apprennent à dire bonjour</i>...</p> <p>Nous parlons ici de notre difficulté à nous adapter à un monde qui change. Cela aussi est normal. D'un côté il y a des reculs objectifs de civilisation et de culture ; tout ce que je dirais c'est que plutôt que de m'en prendre aux élèves (et donc aux maîtres) je m'en prendrais aux personnages de radio ou de télévision, qu'il s'agisse des journalistes ou de ceux qu'ils rencontrent ; on voit vite que, y compris sur les chaînes qui se prétendent culturelles, le niveau de français, ou celui des connaissances scientifiques pourtant élémentaires, est proprement catastrophique, aboutissant à proférer avec assurance des âneries retentissantes ; ces gens-là devraient avoir conscience de la mission qu'ils ont à remplir. Quant à nos bacheliers, ils sont certes moins compétents en matières fondamentales que je ne l'étais à l'époque, mais : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il faut dire à leur décharge que les temps qui courent leur imposent d'acquérir des savoir-faire dont je n'avais nul besoin, et qui ne m'encombraient pas l'esprit. Ils font donc de moins bons bacheliers, mais je n'irais pas trop vite à dire qu'ils font des humains moins complets ; ou moins sages. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Quand je pense à ce qu'il reste de mon latin, je me demande pourquoi j'y ai passé six ans de ma vie...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-09-04T11:12:22Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17655 2022-09-04T11:12:22Z <p>J'ai 85 ans .<br class="autobr" /> Mes souvenirs de trajets se sont restreints,selon l'habitude des itinéraires que je dois emprunter<br class="autobr" /> Ma mémoire immédiate ..Je ne peux lui faire confiance,mais il suffit d'en etre conscient et d'insister : Lorsque je dépose un objet A sur un objet B..Je pose ma main sur l'objet et je tache d'associer le lieu B à une phrase que j'invente,ou une blague associée à B.<br class="autobr" /> Le plus difficile : M'adapter à une société qui ,généralement,est beaucoup moins éxigeante ou cultivée (sauf les personnes très instruites).En outre les comportements et l'éducation (pas l'instruction) sont généralement très insuffisants...J'aimerais que l'on soumette les sujets des Bacc des années 1950 à nos bacheliers actuels..et qu'ils apprennent à dire bonjour ...<br class="autobr" /> Certes, je suis dans la catégorie des vieux cons ("autrefois ..c'était mieux"),et je regrette le service militaire obligatoire de mon époque:il permettait un brassage de populations,de religions et d'instruction,qui permettait une tolérance ..qui n'éxiste plus.<br class="autobr" /> Maurice</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-07-02T06:44:34Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17540 2022-07-02T06:44:34Z <p>Bonjour, Maillrd.</p> <p>C'est avec beaucoup de retard que je découvre votre message. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.</p> <p>Ce qui me gêne encore plus est que je suis un peu démuni : comment vous donner un avis sur une situation dont je ne sais pratiquement rien ?</p> <p>Je dois donc raisonner avec les indices que vous me donnez. Et ce que vous décrivez, ce sont des hallucinations, avec cette particularité que vous n'en êtes pas dupe : vous savez qu'il n'y a pas de réalité derrière ce que vous entendez. Il me semble que dans ces conditions on peut éliminer un trouble psychiatrique.</p> <p>Mais vous parlez d'une lésion au cerveau. Il faudrait bien sûr savoir de quoi on parle. Mais il est facile d'imaginer qu'un dégât cérébral provoque des crises d'épilepsie ; et parmi les crises d'épilepsie il y a des formes qui peuvent se manifester par des hallucinations auditives.</p> <p>Vous parlez aussi d'un traitement par tramadol. Le tramadol est un excellent médicament, qu'on critique souvent à tort ; mais il peut arriver qu'il donne des troubles, et notamment des hallucinations.</p> <p>Mais… je vous en dis plus que je n'ai le droit, car il serait infiniment plus sage que vous retourniez en parler à votre médecin.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-05-26T06:53:40Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17483 2022-05-26T06:53:40Z <p>j ai 75ans j ai une lésion au cerveau je suis soigné avec tramadole et laroxile ils m arrive assez souvent d entendre soit un bébé pleurer (comme ce matin !) ou d autre vois qui me semble erte dans ma chambre !!si une personne à les mèmes symptomes !!</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-02-28T09:42:49Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17353 2022-02-28T09:42:49Z <p>Bonjour, Danielle, et merci de ce message.</p> <p>Mais... comment voudriez-vous que je puisse vous aider ? La personne dont vous parlez n'est ni un sujet âgé ni un malade en fin de vie. Et je me garderais bien de revendiquer un savoir psychiatrique que je n'ai pas. Si encore j'avais vu cette personne ! Mais ce n'est pas le cas, et ce ne le sera pas...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2022-02-28T08:30:07Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment17352 2022-02-28T08:30:07Z <p>Article intéressant qu'en est-il d'une personne qui croit en permanence qu'on la vole ?? Elle n'est pas âgée et voit des voleurs partout...la collègue, la femme de ménage, la commercante qui lui aurait volé sa bague..etc..</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé/Traitement en cas d'hallucinations 2021-05-04T06:40:08Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16890 2021-05-04T06:40:08Z <p>Bonsoir, Rachel.</p> <p>Je crains d'avoir bien peu de chose à vous proposer. Non seulement parce que je serais bien imprudent d'avoir un avis sur une situation que je n'ai pas vue, mais encore parce que ce que vous décrivez est un problème redoutable.</p> <p>L'essentiel est probablement qu'il s'agit d'une très vieille personne. Vous me dressez la liste de ses maladies en cours, mais il me semble que, réserve faite de l'insuffisance cardiaque dont il faudrait savoir quel en est le degré, il n'y a pas de pathologie bien inquiétante, rien en tout cas qui permette d'expliquer ce qui se passe. En particulier je n'attacherais guère d'importance à la leucoaraïose. C'est une image radiologique fréquente, et il faut être prudent avant de lui attribuer la paternité de troubles psychiques. Pour ma part je n'en ai jamais tenu compte, d'ailleurs on se demande bien quelles conséquences pratiques on pourrait en tirer.</p> <p>Ce qui m'intéresserait davantage serait de savoir ce qui vous fait parler de démence. Ce diagnostic ne serait pas surprenant, mais tout de même il faut l'argumenter. Allons plus loin : je suis toujours un peu réticent quand on évoque une démence chez le sujet très âgé ; l'âge certes ne protège pas contre la démence, mais je crois qu'il vient un âge où on n'a tout simplement plus envie de penser. La démence est un diagnostic un peu facile. Bon, je n'en dis pas plus, je n'y étais pas.</p> <p>Quoi qu'il en soit il y a des hallucinations. C'est fréquent chez le dément, il y a même des démences où les hallucinations sont au premier plan ; mais il ne faut pas perdre de vue qu'il y a des troubles psychiatriques très variés chez le sujet âgé. C'est particulièrement complexe, et il serait notamment intéressant de savoir si les choses ont commencé par là. Je me souviens de cette dame, qui avait des fonctions cognitives d'allure normale, et qui avait des hallucinations olfactives isolées : elle sentait de mauvaises odeurs à peu près partout, ce qui la conduisait à déménager sans cesse ; je n'ai jamais trouvé de solution ; et c'était très difficile car si je faisais la moindre tentative pour éroder sa conviction, ou même seulement pour dire que je ne sentais rien de particulier, elle me soupçonnait de la croire folle.</p> <p>Comme vous l'expliquez le délire est la conséquence des hallucinations : il faut bien expliquer ce que l'on observe. Et pour peu qu'on ait la malchance d'avoir des ennemis, le mal est vite fait. Mais si la démence est une grande pourvoyeuse d'hallucinations et de délires, je ne vois toujours pas d'information allant dans le sens de ce diagnostic. Je suppose bien qu'il n'a pas été posé au hasard, mais je préférerais quelques éléments.</p> <p>Le Risperdal® est un bon médicament ; j'en crois la réputation un peu surfaite, mais cela ne retire rien à son intérêt. Cependant il n'est pas toujours bien toléré chez le sujet âgé, et il existe des formes de démence dans lesquelles il peut même s'avérer dangereux. D'une manière générale j'ai toujours détesté donner des neuroleptiques à une vieille personne (mais avec le recul je me rends compte que j'en ai probablement donné trop peu). Je crois même qu'il ne faut se mêler des délires que quand la personne en souffre ; c'est le cas ici.</p> <p>Elle a eu des effets secondaires ; soit, je préférerais avoir des détails, car il n'est pas si simple d'imputer tel symptôme à tel traitement, mais soit. En tout cas il faudrait beaucoup d'imagination pour imputer au Risperdal® une infection urinaire ; quant à l'accident vasculaire cérébral, je demande à voir, surtout si elle en a déjà eu auparavant. Mais passons. Toujours est-il que si un neuroleptique est nécessaire, il y a d'autres solutions.</p> <p>Le médecin traitant fait ce qu'il peut. Il est très mal placé, et je comprends qu'il ait cédé à la tentation d'éroder la conviction délirante. Certes, ça ne marche jamais ; mais il y a des circonstances où on se trouve dans une situation sans issue : il est très difficile de ruser en permanence, car si on élude le sujet le malade n'est pas long à s'en rendre compte (soit dit en passant c'est un argument, certes insuffisant, <i>contre</i> la démence).</p> <p>Ce qui me semble le facteur limitant, c'est… vous.</p> <p>Car vous avez énormément donné dans cette affaire, et vous êtes au bord de l'épuisement. Or il vous faut garder en tête : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Que vous avez des devoirs envers vous-même ; vous avez d'autres proches, envers qui vous avez également des devoirs, etc. Bref le sacrifice de soi est toujours une erreur. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Que si vous partez du principe que votre intervention est indispensable, alors vous vous obligez à vous demander ce qui se passerait si vous deviez vous effondrer. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Que, démence ou pas, la situation que votre mère a contribué à créer est source pour elle de <i>bénéfices secondaires</i>. Non qu'elle le fasse délibérément, certes ; mais il en va toujours ainsi, les choses sont toujours ambiguës.</p> <p>Il y a donc une réalité, avec laquelle il vous faut compter. La principale limite de cette situation est biologique : votre mère est, quoi que vous fassiez, à la fin de sa vie, et c'est cela, à quoi nul ne peut rien, qui limite les possibilités d'action.</p> <p>Ceci me conduit à me demander ce qui se passerait vraiment si vous preniez une décision autoritaire ; j'en voix deux en théorie. Je sais bien que le conflit est difficile à assumer, mais, je vous le répète, vous arrivez au bout de ce que vous pouvez faire.</p> <p>La première est de lui imposer de venir près de chez vous. Cela ne casserait sans doute pas le délire, mais cela diminuerait votre propre charge, et cela, au moins pour un temps, supprimerait le lien avec ses voisins.</p> <p>La seconde est de lui imposer une entrée en institution. J'ai bien compris que la tentative précédente n'a pas été concluante, mais outre que vous n'avez pas forcément le choix : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> On ne va tout de même pas espérer qu'elle en sera contente. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Si la cause principale de l'échec est une infection urinaire, ce n'est pas une raison suffisante. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> L'avantage est… qu'elle va vous en vouloir, ce qui lui permettra de trouver un autre équilibre. Je veux dire qu'il ne faut pas être dupe : quand on force la main à une vieille personne à entrer en maison de retraite, elle gagne en réalité sur les deux tableaux, car elle peut, mine de rien, profiter de l'environnement sécurisant de l'institution sans avoir à se dire que si elle s'y trouve ce n'est pas à cause de son état, puisque c'est uniquement votre faute. Situation très inconfortable pour vous, mais si on ne considère que le bien de la personne, c'est une bonne carte à jouer.</p> <p>D'ailleurs c'est déjà ce que vous faites : quand vous refusez de prendre position sur le contenu du délire, vous adoptez la seule attitude possible ; et vous voyez bien que cela se retourne contre vous ; mais vous l'assumez.</p> <p>Mais vous demandez aussi s'il existerait d'autres traitements. Oui, il en existe. Mais… que vous dire ? On ne peut en parler qu'en connaissance de cause, et je ne peux rien conseiller sans avoir vu la personne. il s'agit de faire dans la dentelle, et rien ne permet de prévoir que telle molécule sera plus efficace, ou mieux tolérée, que telle autre. Tout ce qu'on peut dire est qu'avant de se prononcer il faut absolument avoir le cœur net de cette histoire de démence, car non seulement les neuroleptiques sont toujours délétères chez le dément (ils agissent en diminuant les capacités du sujet à penser, et le dément n'a pas besoin de ça), mais il y a des cas où ils sont carrément contre-indiqués. Après, on fait comme on peut, et il faut savoir s'affranchir des règles.</p> <p>Voilà ce que je peux vous dire. Je suis bien conscient que cela ne vous aide pas beaucoup ; mais vous devez bien penser que si les choses sont difficiles pour les professionnels qui connaissent votre mère, c'est mission impossible pour moi qui ne l'a jamais vue…</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé/Traitement en cas d'hallucinations 2021-05-02T22:07:43Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16889 2021-05-02T22:07:43Z <p>Bonjour, je ne sais pas si ce forum est toujours actif, mais je tente quand même un message car je n'ai pas d'autre recours.</p> <p>Tout d'abord merci pour cet article qui m'a permis de mieux comprendre certaines notions comme hallucinations, délires … Je m'occupe de ma mère de 92 ans de santé précaire (insuffisance rénale modérée avec une grave malformation d'un rein qui l'expose à des infections fréquentes, insuffisance cardiaque, très mauvaise digestion, a certainement fait au moins deux fois un micro-avc, les examens ont montré une leuco-araïose, hypothyroïdie, cataracte opérée trop tard).</p> <p>Les signes de démence sont maintenant visibles, ceux qui la font le plus souffrir sont les hallucinations, principalement auditives, mais elle a fait aussi un épisode sérieux d'hallucinations visuelles ayant nécessité une hospitalisation et sans doute au tout début de ces phénomènes un accès d'hallucination olfactive, maintenant avec le recul je pense que c'est l'explication la plus plausible de ses dires, n'ayant pas été sur place à ce moment là.</p> <p>Pour expliquer ces phénomènes anormaux elle a construit un terrible délire de persécution envers ses voisins (qui objectivement, dans le passé, ont eu un comportement de hacèlement répété à son égard mais sans témoins il n'a pas été possible de porter plainte même si les gendarmes se sont déplacés à plusieurs reprise). <br class="autobr" /> Selon elle, ce sont eux qui lui versé des produits toxiques dans sa cave (les fortes odeurs ressenties par deux fois au sous-sol), les bruits terribles qu'elle entend la nuit, et maintenant le jour quand elle cherche à se reposer proviendraient d'appareils qui produisent des ondes venant des voisins et qui la cibleraient elle seulement. En 2018 elle a vu une armée de personnages malveillants sortir de chez ces voisins pour venir la chercher, elle est sortie en pleine nuit en appelant à l'aide, et là elle a été hospitalisée.</p> <p>Elle a été traitée avec Risperdal, durant son séjour à l'hôpital elle a été soulagée, elle a enfin pu retrouver le sommeil et des forces et se sentait en sécurité. Mais le retour au domicile a été difficile, elle n'a pas accepté qu'une infirmière vienne lui administrer le traitement, et elle n'a plus supporté le produit après 3 semaines. Elle a presque eu tous les effets secondaires jusqu'à un nouveau micro-avc avec perte de connaissance et une nouvelle infection de son rein. Elle a été suivie à domicile par l'équipe mobile de psychiatrie, mais ce suivi a été un échec. La seule solution qu'on lui a proposé était le Risperdal qu'elle ne supportait pas. J'habite en Outre-mer, mais j'ai pu venir pour l'aider, et j'ai essayé d'avoir des explications sur son état qu'on ne m'a pas données, je voulais savoir comment lui parler durant ses épisodes, comment l'aider … mais aucune écoute, pas de réponse. Ce suivi s'est arrêté quand ma mère a refusé de continuer, elle a refusé le Risperdal qu'elle ne supportait pas et qui pour elle était le signe qu'on la prenait pour une « folle » alors qu'elle se croit victime de la malveillance des voisins ! Pour notre malheur, le médecin gériâtre de l'équipe mobile qui avait gagné sa confiance et qui avait bien compris ses difficultés à supporter des traitements allopathiques lourds est tombé gravement malade et n'a pas été remplacé.</p> <p>Le médecin généraliste pourtant bienveillant ne comprend pas vraiment son état. Après le diagnostic de leuco-araoïse, il a minimisé la situation, après l'hospitalisation, il a parlé devant elle de ses hallucinations alors que je l'avais prié de ne pas le faire, et depuis elle n'a plus confiance en lui. Donc pour le moment il ne gère que ses infections rénales, et là aussi, son organisme supporte de moins en moins les antibiotiques.</p> <p>Elle est toujours chez elle, je suis au début de ma retraite et suis restée avec elle depuis presque deux ans, la crise du covid ne m'a plus permis de repartir un peu chez moi. Avant cela on avait tenté un séjour temporaire en EHPAD durant un mois pour me permettre de rentrer un peu et m'occuper de mes affaires. Mais cela a été un sérieux échec, elle n'a pas supporté la façon dont il s'est passé et a refait encore un épisode infectieux sérieux à la suite. <br class="autobr" /> Je suis donc seule avec elle depuis presque 2 ans, ne trouvant aucun recours, la voyant souffrir horriblement et ne sachant comment la soulager. Bien souvent elle m'en veut, car si je l'écoute, je ne peux quand même pas l'encourager dans ses délires de persécution, ce qui signifie pour elle que je ne la crois pas. Cette situation a aussi des effets délétères sur ma santé.</p> <p>Je suis désolée de cette longue description. La question à laquelle je cherche désespérément une réponse est s'il y existe un traitement qui puisse la soulager de ses hallucinations auditives qui ne lui laissent pas de repos (trop souvent des nuits presque blanches) sans effets secondaires trop lourds sur le cœur, les reins, le tube digestif ? Elle a essayé de prendre de la mélatonine (2 mg) qui lui permet de s'endormir, mais alors elle ne se réveille pas à temps pour se changer (incontinence urinaire), et cela pose d'autres problèmes …</p> <p>Si vous avez lu ce long message, je vous en remercie, et si je reçois une réponse ce serait énorme pour moi !</p> > Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2021-05-02T13:26:56Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16888 2021-05-02T13:26:56Z <p>Bonjour, Élisabeth.</p> <p>Je dois commencer par un rappel que je fais toujours : il est acrobatique de donner un avis sur une patiente qu'on n'a pas vue. Mes commentaires ne seront donc que théoriques.</p> <p>Vous avez trois hypothèses à envisager :</p> <p>1°) : Le Lasilix® est en cause. C'est possible parce que tout est toujours possible. Mais franchement je n'y crois pas : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Non seulement parce que je n'ai jamais vu cela. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais bien plus parce que quand un médicament est mal supporté cela n'attend pas six mois.</p> <p>2°) : Le Lasilix® n'est pas en cause, mais ses conséquences si : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Parce qu'il agit en forçant l'élimination du sodium, et qu'a pu se constituer à la longue une carence. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Parce que le résultat de cette élimination de sodium est une perte d'eau, et que du coup, surtout si une autre cause est intervenue, on a pu arriver à une déshydratation. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Parce que le résultat de cette perte d'eau est une tendance à l'hypotension, et que le cerveau âgé supporte très mal l'hypotension ; quand on traite un hypertendu, on oublie trop souvent que les dangers de l'hypotension sont bien plus redoutables que ceux de l'hypertension.<br class="autobr" /> L'ennui c'est que si on veut soulager les cœurs fatigués, c'est précisément cet ensemble de résultats qu'il faut obtenir : le cœur ne peut plus pomper la quantité de liquide dont l'organisme aurait besoin, ce qui fait qu'on ne peut améliorer le fonctionnement cardiaque qu'au prix de la mise en difficulté d'autres organes. On y parvient le plus souvent, mais c'est un équilibre très subtil, très délicat, et qui finit par avoir ses limites. Ainsi meurent les insuffisants cardiaques : quand on ne peut soulager le cœur qu'en créant un désordre insupportable pour le reste de l'organisme.<br class="autobr" /> Par contre je ne m'inquiéterais pas outre mesure de la fonction rénale : le système rénal est très sécurisé, et avec la moitié d'un rein on a encore une fonction normale.</p> <p>3°) : Ce que vous observez n'a rien à voir avec le Lasilix®. À première vue c'est ce que je penserais.</p> <p>On a donné du Risperdal®. C'est un bon choix ; il y a seulement trois points à considérer : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ce médicament est bien toléré, mais il peut y avoir de mauvaises surprises, il faut donc être vigilant. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> C'est toujours à reculons qu'on donne des neuroleptiques à une vieille personne. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Et avant de les donner il faut avoir vérifié qu'elle souffre de la situation : il arrive souvent que la vieille personne vive en paix avec ses hallucinations. Il faut donc y regarder à deux fois avant de se précipiter pour les supprimer.</p> <p>Mais si tout le monde est raisonnable, il n'y a pas de raison pour que les choses ne se passent pas bien. En ne perdant pas de vue que c'est une très vieille dame bien sûr.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> > Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2021-04-30T12:03:15Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16886 2021-04-30T12:03:15Z <p>Bonjour,<br class="autobr" /> Je m'adresse à vous pour une personne qui m'est proche, âgée de 96 ans vivant à son domicile avec l'aide de son entourage familial. En 2019 à la suite d'un incident cardiaque avec formation d'un oedème pulmonaire qui a nécessité une hospitalisation elle a reçu un traitement de Lasilix qu'elle prend toujours.Quelques mois après elle a commencé à avoir des hallucinations et des accés de délire. Ces crises d'abord sporadiques et passagères tendent à se rapprocher et devenir chroniques. Je sais, après lecture de votre site que les causes de ces troubles peuvent être multiples mais qu'il faut vérifier en premier l'effet des traitements médicamenteux. Le Lasilix est-il susceptible d'avoir de semblables effets ? Pourrait-on interrompre provisoirement la prise de ce médicament pour vérifier sans pour autant prendre des risques ? J'ajoute en ce qui concerne son état général qu'elle présente une fragilité au niveau rénal, l'un de ses reins n'étant plus fonctionnel. Le psychiatre qui a été consulté récemment lui a administré du risperdal dont il est sans doute trop tôt pour évaluer les effets.<br class="autobr" /> Je vous remercie très vivement de la réponse que vous pourrez apporter à mes questions et de vos conseils.<br class="autobr" /> J'apprécie beaucoup votre site très intéressant et qui est d'une aide précieuse. Elisabeth.</p> énervement à longueur de journée avec des gestes non maîtrise 2020-11-13T07:19:26Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16839 2020-11-13T07:19:26Z <p>Bonjour, Pierrot.</p> <p>Vous m'en demandez trop.</p> <p>D'abord parce que votre situation n'entre pas dans mon domaine de compétence. Si vous êtes en retraite depuis trois ans c'est que vous n'êtes pas un sujet âgé. Et je ne crois pas que vous soyez en fin de vie.</p> <p>Ensuite parce que je ne vous ai pas vu. Pour vous donner un avis je suis donc bien plus mal placé que les médecins qui vous connaissent.</p> <p>Enfin, et plus généralement, parce qu'il serait bien imprudent de vouloir faire de la médecine sur Internet.</p> <p>Je ne peux donc qu'essayer de réfléchir en théorie.</p> <p>Ce que vous décrivez fait penser à ce qu'on nomme en neurologie des mouvements anormaux. Je vais vous les détailler un peu plus loin ; mais tout le problème est de savoir si vous êtes énervé parce que vous avez des mouvements anormaux ou si vous avez des mouvements anormaux parce que vous êtes énervé.</p> <p>D'autre part vous écrivez que cela survient depuis votre mise à la retraite. C'est vrai ou c'est faux : je veux dire que si vous regardez bien vous allez peut-être constater que les choses ont commencé un peu avant, ou nettement après.</p> <p>Si vraiment les choses ont commencé à la retraite, cela nous donne trois hypothèses.</p> <p>La première est que c'est la mise à la retraite qui est en cause. On aurait affaite à un trouble psychogène lié à la manière dont vous vivez votre retraite. Je n'y insiste pas car je suppose bien qu'on vous en a abondamment parlé. Mais le lien pourrait être plus subtil qu'on ne pense, conduisant à la seconde hypothèse.</p> <p>Il pourrait y avoir une cause médicamenteuse. Ma proposition serait alors la suivante : votre retraite, à votre grande surprise, ne se passe pas si bien que cela, peut-être parce que vous ne l'aviez pas préparée. Vous allez consulter, le médecin vous donne un traitement, vous ne le supportez pas et vous développez des effets secondaires. Du coup vous n'avez aucun moyen de faire la distinction entre ce que vous devez au traitement et ce que vous devez à la maladie. Votre médecin non plus, d'ailleurs. La seule chance est d'y penser. .Si on y pense tout devient facile, car il suffit de supprimer les traitements pouvant être en cause.</p> <p>La troisième hypothèse est celle du hasard. On oublie toujours le hasard. En fait il n'y a aucun lien entre votre retraite et vos symptômes, et c'est une simple illusion d'optique. Dans ce cas il faut se demander ce que sont ces symptômes. Je les classerais en deux grandes catégories : d'un côté il y a ce qu'on appelle les impatiences ; nous avons tous connu cela, ce sont des épisodes, le plus souvent fugaces, le plus souvent nocturnes, où nous éprouvons le besoin irrépressible de bouger les jambes. Ce n'est jamais douloureux mais c'est souvent très pénible. Il y a ensuite la vaste gamme des mouvements anormaux, chorée, athétose, ballisme. Ce sont des choses rares, peu probables, mais tout cela demande un examen neurologique, raison pour laquelle je ne détaillerai pas, car de toute manière il vous faut consulter ; à titre d'exemple (mais ce n'est qu'un exemple) le diabète peut donner ce type de trouble ; n'insistons pas, cela supposerait un diabète très évolué dont on se demande comment il aurait pu passer jusque-là inaperçu.</p> <p>Voilà. Je ne peux pas vous en dire plus. Le seul point sur lequel j'insisterais est celui des médicaments : ce n'est pas rare, ce serait trop bête, et toute la difficulté est d'y penser.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> énervement à longueur de journée avec des gestes non maîtrise 2020-11-12T18:17:56Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16838 2020-11-12T18:17:56Z <p>Bonjour<br class="autobr" /> Je suis en retraite depuis 3 ans .<br class="autobr" /> Depuis ce temps là , je suis tombé dans une sorte d énervement à longueur de journée ave des gestes non maîtrise.je suis toujours constamment obliger de bouger je sais pas m asseoir sans que j ai des gestes d enervements.des le matin,je tiens pas en place<br class="autobr" /> Moi qui était très bricoleur, aujourd'hui j'ai la sensation de plus savoir rien faire et d'avoir perdu mes capacités.j ai passé des séjours en hôpital psy en ayant eu tout et n importe quoi comme caché.<br class="autobr" /> Aujourd'hui je suis plus quoi faire car je vis constamment énervé et ce n est plus vivable<br class="autobr" /> J ai vu des thérapeute, des psy, etc rien ne fait<br class="autobr" /> Avez vous des solutions pour moi ?<br class="autobr" /> Merci d avance<br class="autobr" /> Cdt</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2020-08-29T12:36:48Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16772 2020-08-29T12:36:48Z <p>Bonsoir, Maurice.</p> <p>Le problème c'est que je n'ai pas vu votre père ; je serais donc bien présomptueux de prétendre vous donner un avis plus éclairé que celui du psychiatre qui l'a examiné. Qui plus est la psychiatrie du sujet âgé est quelque chose de très difficile, et c'est une merveilleuse occasion de dire des âneries.</p> <p>Cela dit, essayons de réfléchir.</p> <p>La chose dure depuis longtemps. Nous parlons donc d'un délire chronique, ce qui n'est déjà pas une bonne nouvelle : disons pour faire court que le délire, quand on le laisse s'installer, a tendance à fabriquer des mécanismes qui lui permet de s'auto-entretenir. Je vous dis ça, non pour ramener ma science, mais pour vous expliquer pourquoi le psychiatre est patient ; car vous avez raison : quatre mois, c'est long ; mais il faut tenir compte du retard de prise en charge. Au fait, vous ne me dites pas pourquoi la prise en charge a tardé.</p> <p>Il y a des hallucinations et un délire. Les hallucinations c'est le fait de voir (d'entendre, de sentir) des choses qui n'existent pas ; le délire c'est le fait de donner des interprétations fausses ; je vous laisse le soin de me préciser la différence entre un délire et une erreur, ou une croyance, mais passons. Si les hallucinations provoquent assez aisément un délire, il y a des délires sans hallucinations. Du fait qu'il y a des hallucinations, il faut évoquer plusieurs diagnostics : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le syndrome de Charles Bonnet. Ce sont des personnes qui développent des hallucinations parce qu'elles ont un déficit sensoriel, notamment visuel, auditif ou olfactif ; tout se passe comme si le cerveau fabriquait des hallucinations pour combler le vide sensoriel. J'y crois assez peu ici, notamment parce qu'en général ces personnes ne délirent pas. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> La psychose hallucinatoire chronique, spécifique du sujet âgé. C'est une maladie assez redoutable dans la mesure où elle résiste au traitement. Là non plus il n'y a pas en général de délire, mais d'un autre côté la personne qui se trouve en proie à des hallucinations n'a pas beaucoup de solutions pour les interpréter. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Les autres psychoses : il n'y a pas de raison pour que l'âge prémunisse contre elles. La seule anomalie est que si on peut être âgé et psychotique il est plus rare qu'une psychose naisse <i>ex nihilo</i> à un âge avancé. Je vous renvoie simplement, par exemple, à la notion classique d'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Automatisme_mental" class="spip_out" rel='nofollow external'>automatisme mental</a>. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> La démence : la perte de contact avec le réel prédispose aux hallucinations. Je suppose que vous allez m'objecter que les fonctions cognitives de votre père sont normales, mais si vous le faites je vais vous la liste de tous les malades dont la démence, pourtant évidente rétrospectivement, a été méconnue pendant des années. Toutes les démences peuvent être en cause, notamment la démence de type Alzheimer, il n'est pas nécessaire d'aller chercher la démence à corps de Lewy, dont au reste on ne sait toujours pas si elle existe. Bref il ne faut surtout pas éliminer cette hypothèse. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Très anecdotiquement, certaines épilepsies, mais je n'y crois pas une seconde.</p> <p>Quant au délire, il fait envisager là aussi quelques diagnostics : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> La conséquence des hallucinations : si je vois un dragon dans mon jardin, je vais avoir du mal à en donner une explication qui tienne la route. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Une psychose délirante ; je ne détaille pas, cela ne sert à rien, puisque je n'ai pas examiné le patient. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Une dépression. Les liens entre délire et dépression sont doubles : d'un côté il y a d'authentiques dépressions délirantes. Je flaire d'ailleurs que la dépression (la vraie, la grande, celle qu'on nommait jadis mélancolie) a à voir avec un délire, de type mégalomaniaque : simplement, au lieu de me prendre pour le meilleur des hommes je me prends pour le plus mauvais, tellement mauvais que la seule solution pour sauver le monde est que je me tue. Encore n'est-ce pas toujours suffisant : je suis si mauvais que, même mort, je ferais encore du mal, raison pour laquelle il faut avant de me suicider que je tue tous mes proches ; on voit cela dans la presse de temps à autre : un forcené tue sa femme et ses trois enfants avant de se faire justice ; si ce n'est pas du délire… Mais d'un autre côté le délire, par son contenu, fournit volontiers des raisons de déprimer. Je passe sur la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9lire_de_relation_des_sensitifs" class="spip_out" rel='nofollow external'>paranoïa sensitive</a>, qui en principe ne s'accompagne pas de manifestations d'agressivité. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Là encore, la démence. Rien n'est plus facile pour un dément que de donner des interprétations aberrantes à des situations qui ne font pas sens pour lui.</p> <p>Mais alors, que faire ?</p> <p>Donner un antidépresseur ? C'est indispensable si le psychiatre a repéré des indices en ce sens, car la dépression fait souffrir, et parfois atrocement. Je n'en peux rien savoir. Tout ce que je peux ajouter c'est que la règle absolue est qu'on se trompe toujours quand on ne laisse pas l'antidépresseur agir assez longtemps. Deux mois est un minimum, quatre mois n'est pas aberrant ; autant dire que la route est longue, d'autant que si on n'a pas de résultat la seule chose à faire est de changer de molécule, moyennant quoi on est reparti pour quatre mois.</p> <p>Donner un neuroleptique ? C'est beaucoup plus gênant, car comme vous le constatez ces médicaments ne sont pas toujours bien tolérés par le sujet âgé (encore faut-il vérifier que les troubles que vous constatez sont, ou sont tous, liés au traitement). C'est encore plus délicat si on se place dans l'hypothèse d'une démence ; mais on n'a pas toujours le choix. La seule marge de manœuvre est de se demander qui souffre. Votre mère souffre, et il est indispensable de le prendre en compte. Par contre il se peut fort bien que, moyennant le délire, votre père ait trouvé un équilibre psychique, certes bizarre et inconfortable, mais qui lui convienne à peu près. N'oublions pas que si le malade délire, c'est parce que, n'ayant pas les moyens d'affronter le monde tel qu'il est, il a besoin de s'en fabriquer un autre. Il arrive de manière non rare que quand on lui ôte cette possibilité on l'envoie vers l'effondrement psychique : le délire est aussi un mécanisme défensif, et on sait fort bien que les malades qui guérissent de leur délire en sont souvent quittes pour entrer dans une phase dépressive.</p> <p>Voilà. Je sais bien que je ne vous aide pas beaucoup… Tout ce que j'espère c'est vous avoir aidé à comprendre quelle est la stratégie du psychiatre. Serait-ce la mienne ? Je n'en sais rien ; simplement elle ne m'étonne pas.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2020-08-27T12:37:31Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16769 2020-08-27T12:37:31Z <p>Bonjour,</p> <p>Je me permets de vous solliciter pour avoir votre avis et votre aide. Mon pere (80 ans) depuis plusieurs mois voire années entend des voix et entre dans des délires par rapport à ce que lui disent ces voix. En fait il croit ce que lui disent ces voix et le rend souvent dans un état de nervosité (exemple : ces voix lui disent que sa femme le trompe etc... ce qui provoque enormémént de grosse dispute et cela rend la vie extrement compliquée à ma mère)<br class="autobr" /> Il est suivi depuis 4 mois par un psychiatre qui lui prescrit un anitidepresseur et anti psychotique (Mirtazapine et Risperdal). Mais mis à part de le rendre endormis (il dort beaucoup) et des effets secondaires (il a mal au articulation + courbature + beaucoup de fatigue).<br class="autobr" /> Le psychiatre insiste mais pour nous il n'y a pas de résultat.</p> <p>J'aimerai avoir votre avis et me dire ce que vous en pensez et avoir des conseils svp. Je precise qu'avant cela mon père était en bonne santé.</p> <p>Merci d'avance.</p> <p>Cordialement</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2020-06-19T11:10:58Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16713 2020-06-19T11:10:58Z <p>Bonjour, et merci de ce message.</p> <p>J'ai peur de vous décevoir, cependant, tant vous me demandez quelque chose d'impossible. Vous me racontez en effet une situation extrêmement complexe, et je ne vois pas très bien comment, moi qui n'ai pas vu la situation, je pourrais faire mieux que les médecins qui se sont trouvés sur place. La seule chose que je peux faire c'est commenter votre propos.</p> <p><i>Ma mère de 77 ans a changé de personnalité du jour au lendemain, cela a débuté par des hallucinations quelques mois auparavant</i></p> <p>Il faut préciser les choses. Par définition on ne change pas de personnalité ; la personnalité c'est ce qui demeure ; c'est important, car c'est précisément la différence entre la personnalité et la maladie. Pour vous donner un exemple que je ne connais bien, j'ai plutôt une personnalité obsessionnelle ; pour autant je n'ai jamais développé une névrose obsessionnelle. Tout au plus faut-il s'attendre que s'il m'arrive un jour un trouble psychiatrique ce sera probablement une décompensation obsessionnelle. La personnalité n'est pas la maladie. Ce que votre mère a fait c'est changer de comportement, ce qui est totalement différent.</p> <p>D'autre part vous ne pouvez pas à la fois écrire qu'elle a changé <i>du jour au lendemain</i> et préciser que <i>cela a débuté par des hallucinations quelques mois auparavant.</i> J'y insiste : ce qui a été brutal, ce n'est pas son changement de comportement, c'est la prise de conscience que vous en avez faite. C'est extrêmement important, car du coup il faut se demander si les choses n'ont commencé que <i>quelques mois auparavant</i> ; dans ces situations le retard de diagnostic est presque systématique.</p> <p><i>Elle a des antécédents de dépressions, traitées sous anxiolytique, depuis plus de 30 ans.</i></p> <p>Là aussi, précisons : on ne traite pas une dépression par les anxiolytiques. Soit donc ce n'étaient pas des dépressions (là aussi, il faut faire la part de ce qui serait une personnalité dépressive et la survenue d'authentiques épisodes dépressifs), soit ce n'étaient pas des anxiolytiques.</p> <p><i>Elle a toujours eu peur de tout, je l'avais emmenée voir un psychiatre, qui l'a suivie plusieurs années</i>.</p> <p>Il serait crucial de savoir ce que ce psychiatre en a pensé.</p> <p><i>L'an passé, les crises de panique se sont multipliées, ayant même l'impression qu'on la vole, qu'on lui veut du mal (lié aux crises que faisait mon père à la maison notamment), devenue complètement paranoïaque.</i></p> <p>Trois choses.</p> <p><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Elle a eu des manifestations d'angoisse aiguë. C'est une chose. Mais ce que vous décrivez ce sont des idées délirantes. Il faut être prudent avant d'associer des idées délirantes à une angoisse. Certes il peut se faire qu'une forte poussée d'angoisse conduise le patient à interpréter ce qu'il vit d'une manière qui fasse évoquer un délire ; inversement le délire peut être angoissant. Mais il s'agit quand même de notions distinctes. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Comment faites-vous le lien avec ce qui se passait pour votre père ? Qu'est-il arrivé à ce dernier ? <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Même erreur que ci-dessus : pour développer une psychose paranoïaque il faut avoir préalablement une personnalité paranoïaque. Ce n'est sans doute pas le cas (le psychiatre n'aurait pas manqué de la repérer).</p> <p>Tout cela est d'une grande importance, mais j'y viens tout de suite.</p> <p><i>Un soir je rentre chez elle, pas d'accueil, elle me dit : je ne t'ai pas reconnue, le lendemain je constate qu'elle a déplacé tous les meubles de la chambre d'à côté et on découvrira plus tard qu'elle avait préparé sa valise avec ses papiers pour partir</i>.</p> <p>Je veux bien tout ce qu'on veut. Mais le tableau que vous dressez est celui d'une démence. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> <i>Elle me dit : je ne t'ai pas reconnue</i>. L'un des signes de la démence est ce qu'on nomme la prosopagnosie. Nous disposons d'une fonctionnalité qui nous permet de reconnaître les visages sans avoir besoin de les analyser ; et cette fonctionnalité est d'une incroyable efficacité : vous savez bien que vous êtes capable de reconnaître quelqu'un dans la rue même s'il vous tourne le dos. La démence, et c'est assez spécifique, fait perdre cette aptitude. Ce qui s'est passé ce jour-là, j'en prends le pari, c'est que votre mère en effet ne vous a pas reconnue tant que vous ne lui avez pas parlé : elle a perdu (à quel degré ? C'est à voir) la fonction de reconnaissance des visages, mais pas celle des voix. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> <i>Je constate qu'elle a déplacé tous les meubles de la chambre d'à côté</i>. Parmi les hypothèses, il y a qu'elle cherchait quelque chose, ou qu'elle voulait prendre des précautions contre le vol. Ce qui se passe très fréquemment est ceci : le malade craint qu'on ne lui vole ses papiers ; il va donc décider de les cacher. Il trouve une cachette, mais le problème est qu'il l'oublie très vite. Dès lors, quand il cherche ses papiers, il ne les trouve pas, ce qui lui confirme qu'il avait bien raison de se méfier. Et quand on les lui retrouve, la cachette était tellement farfelue que cela lui confirme que c'est par malveillance que son entourage les a cachés là. N'oublions jamais que le dément consacre l'énergie du désespoir à se rassurer sur ses fonctions intellectuelles ; il faut bien donc qu'il trouve une explication à ses anomalies de comportement.</p> <p><i>on découvrira plus tard qu'elle avait préparé sa valise avec ses papiers pour partir.</i></p> <p>N'oublions pas que le dément a besoin de bouger.</p> <p><i>J'ai alerté le médecin généraliste suis aux premières crises d'hallucinations, la première fois le médecin a mis ça sur le fait qu'elle avait sans doute arrêté prendre ses anxiolytiques</i>.</p> <p>Et je le comprends. Mais il faudrait préciser : les anxiolytiques ne sont pas des traitements des hallucinations. Soit donc ce n'étaient pas des anxiolytiques, soit ce n'étaient pas des hallucinations. Il reste à ajouter que les hallucinations sont très fréquentes dans les processus démentiels.</p> <p><i>Ensuite suite à une crise d'hystérie</i>,</p> <p>De quoi s'est-il agi ?</p> <p>Vous souffrez de ne pas avoir de diagnostic précis. Je le comprends, et nous en parlerons. Mais la première chose à faire est de vous méfier des mots. Jusqu'ici vous m'avez parlé de dépression, de paniques, de paranoïa, d'hystérie… Cela me fait beaucoup ; trop. Ces quatre diagnostics sont incompatibles entre eux. Et mon hypothèse est qu'aucun de ces mots n'est adapté.</p> <p><i>Le médecin a fait venir le service gériatrie mobile, qui en a conclu à dépression sévère sans troubles cognitifs</i>.</p> <p>C'est une excellente démarche. Mais je crois qu'il faut être beaucoup plus prudent.</p> <p>La venue d'une équipe mobile de gériatrie est une très bonne nouvelle. Mais je serais surpris qu'une telle équipe ait conclu qu'il n'y avait pas de troubles cognitifs : le B-A-BA du métier, c'est qu'on ne fait pas un diagnostic de troubles cognitifs lors d'une visite à domicile ; on sait qu'il y faut un peu plus de recherches. On sait encore plus que si le malade présente un tableau dépressif ce n'est pas le moment de faire un bilan cognitif <i>car on trouvera des troubles</i> ; il faut attendre que la dépression s'améliore. Le plus probable est donc que l'équipe a été beaucoup plus prudente, et qu'elle a dit quelque chose comme : <i>Il ne semble pas y avoir de trouble cognitif majeur</i>.</p> <p><i>Mais après l'épisode d'avoir déplacé tous les meubles, caché des objets, fermé la porte à clé de sa chambre, nous l'avons emmenée aux urgences où ils ont diagnostiqué un méningiome frontal suite au scan</i>.</p> <p>La question est donc double. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il faut se demander s'il s'agit d'un tableau pseudo-démentiel. Quand on explore un malade suspect de démence la première chose à faire est de vérifier qu'il n'y a pas une autre explication aux troubles que l'on observe. C'est la seule raison pour laquelle il faut faire un scanner. Contrairement à ce qu'on raconte l'imagerie ne sert à rien dans les démences, et ce n'est pas près de changer : on voit des déments qui ont une imagerie quasi normale, on voit des gens qui ont une imagerie déplorable et qui vont très bien. L'imagerie sert par contre à éliminer d'autres causes, curables, de troubles cognitifs. Ici on a trouvé un méningiome. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais quand on a trouvé le méningiome, on n'est pas forcément plus avancé. Dans l'immense majorité des cas les méningiomes ne donnent tout simplement aucun symptôme. Il s'agit donc de faire le lien entre l'image et les troubles. Et l'hypothèse la plus probable reste que votre mère a un méningiome et une démence.</p> <p>Il faut aussi que je vous parle des liens entre démence et dépression. Car pour fonctionner correctement un cerveau, vous le savez bien, a besoin de paix. Cela devient donc très compliqué : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il y a des dépressions qui vont donner des tableaux pseudo-démentiels ; ils guériront avec la guérison de la dépression. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> On soupçonne que certaines dépressions vont évoluer vers une démence. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais l'inverse est vrai : contrairement là aussi à ce qu'on raconte, le dément sait très bien que quelque chose ne va pas, et rien n'est plus normal que de voir un dément déprimer. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Et tout comme dans le cas du méningiome, il est parfaitement possible d'avoir une dépression, une démence, et pas de lien entre les deux.</p> <p><i>Elle est restée hospitalisée et les hallucinations ont continué à l'hôpital, ils ont été obligé de la contentionner.</i></p> <p><i>Le chirurgien au bout d'un mois a décidé de l'opérer du méningiome car selon lui cela pouvait venir de ça vu le volume.</i></p> <p>C'était effectivement la carte à jouer.</p> <p><i>L'opération s'est bien passée, mais ensuite à l'hôpital, crise d'hystérie et tentative de fuir, elle a développé des infections rénales, et hygroma qui s'est infecté.</i></p> <p>On ne peut rien en dire : l'hospitalisation n'est pas une situation normale (même si votre mère n'est pas très âgée) et il n'est pas possible de décider si les troubles ont persisté parce que je méningiome n'y était pour rien ou si tout cela n'est que la conséquence du trouble causé par l'hospitalisation.</p> <p><i>Au bout de 4 mois d'hospitalisation, le médecin gériatre a appelé pour annoncer sa sortie et que ses troubles étaient liés au méningiome et qu'avec le temps cela allait s'arranger.<br class="autobr" /> Ils avaient même prévu qu'elle puisse rester seule à la maison avec des aides</i>.</p> <p>J'ai peu de commentaires à faire. Au bout de tout ce temps l'opinion du gériatre est plus solide : s'il dit que tout était lié au méningiome il a ses raisons. Je crois que j'aurais eu cependant une réserve intellectuelle, et que j'aurais préconisé de refaire un bilan cognitif deux ou trois mois après le retour à domicile.</p> <p><i>J'ai préféré rester avec elle, pendant 2 mois tout se passait bien, elle a repris des forces, mais ensuite elle a de nouveau eu des hallucinations, ne reconnaissant plus sa maison et plus grave, elle me reconnaissait plus, au point de vouloir me mettre dehors et penser que je voulais l'empoisonner avec les médicaments, elle m'appelait la fille</i>.</p> <p>Je vous le redis : je n'ai pas vu votre mère. Mais si je devais (Dieu merci, personne ne me le demande) faire un pari, je dirais que les choses confirment mon intuition : il s'agit d'une démence, et l'intervention sur le méningiome (je l'aurais cependant, pour plusieurs raisons, recommandée) n'a rien modifié.</p> <p><i>Après 2 crises d'hystérie dont une où elle est sortie dehors en courant et l'autre où elle a voulu s'étrangler, le médecin généraliste l'a fait hospitaliser aux urgences</i>.</p> <p><i>Et suite aux examens, scan et prise de sang, ils l'ont orientée en psychiatrie</i>.</p> <p><i>Aucun diagnostic de posé depuis plusieurs mois, à part désorientée et capable de faire crise d'un moment à l'autre, la nuit ou jour, qui impose selon eux une surveillance 24/24</i>.</p> <p>Au fond, c'est cela qui me gêne : je veux bien que votre mère ne soit pas démente, mais je veux savoir comment on s'y est près pour éliminer cette hypothèse, et je veux surtout qu'on me dire quelle autre hypothèse on met en avant. Mais je sais combien tout cela est terriblement complexe. Dans une telle situation je serais sans doute moi aussi très embarrassé</p> <p><i>En psychiatrie ils lui ont donné une molécule qui l'empêche de trop ruminer, car elle rumine nuit et jour et constamment angoissée</i>.</p> <p>C'est une bonne mesure. Je suppose que c'est un neuroleptique. Je ne les aime pas, car ils n'arrangent pas le fonctionnement cérébral du dément ; mais les angoisses et les ruminations sont souvent plus nuisibles que le traitement.</p> <p><i>Ils ont trouvé un AVC dans ses bilans</i>.</p> <p>Cela ne m'intéresse pas : il serait encore plus difficile de relier les troubles constatés à une pathologie vasculaire ancienne qu'au méningiome.</p> <p><i>D'après le médecin c'est cas atypique</i>.</p> <p>C'est peu dire…</p> <p><i>Je n'ai donc aucune idée de ce qu'il faut faire, on ne comprend pas ce changement violent du jour au lendemain</i>.</p> <p>Deux choses simplement : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Comme je vous l'ai dit, le changement n'a certainement pas été aussi brutal que vous le croyez. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je n'ai aucune idée non plus, et je n'en aurai pas tant que la situation ne sera pas stabilisée.</p> <p><i>Elle a besoin repos, activité, être rassurée, mais ce qui est bizarre c'est qu'à la maison elle me reconnaît pas et à l'hôpital psy elle me reconnaissait</i>.</p> <p>Je n'en tirerais aucune conclusion : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> La prosopagnosie peut être à éclipses. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> L'hospitalisation peut avoir changé les repères de la patiente, ce qui l'amène à mobiliser d'autres ressources. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il a pu vous échapper qu'une soignante a informé votre mère de votre venue. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Etc.</p> <p><i>Mon souhait était au départ, qu'elle vienne vivre avec moi, mais on me dit qu'en étant seule pour le moment c'est compliqué, car il faut être vigilant nuit et jour.</i></p> <p>Je ne sais pas : on ne peut pas faire de vrai projet tant qu'on n'a pas compris ce qui se passe.</p> <p>J'ai bien compris que c'est précisément votre question. Mais je ne vais pas être plus malin que les médecins en place. Et, pour un temps dont j'espère qu'il ne durera pas trop, il va falloir vous passer de certitudes, et raisonner uniquement sur ce que vous voyez. Le problème se réduit à se demander si son état psychique est à peu près stabilisé ; tant qu'il ne l'est pas il ne faut pas qu'elle sorte d'un milieu protégé.</p> <p>Mais… il manque quelque chose d'essentiel : que dit-elle de ce qui lui arrive ? Que dit-elle de ce qu'elle veut faire ?</p> <p><i>Suis perdue, j'ai même demandé s'il existait une clinique pour qu'elle se repose, car je me dis qu'elle a juste fait une crise avec la colère de son passé qui remonte</i>.</p> <p>Sauf que : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Vous ne me dites pas ce qui remonte de son passé. Il y a deux points que vous évoquez mais sur lesquels vous n'en dites pas assez : le fait que votre père faisait des crises, et le fait que votre mère a eu un passé problématique. Soit vous avez raison d'en parler et il faut en parler à fond, soit en réalité ce ne sont pas des choses fondamentales, et vous ne devez pas en tenir compte. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Pensant qu'il s'agit juste d'une crise passagère, vous cherchez surtout, il me semble, à vous rassurer. Je crains que ce ne soit optimiste.</p> <p>Continuons à en parler, si vous voulez.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2020-06-18T13:29:14Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16710 2020-06-18T13:29:14Z <p>Bonjour<br class="autobr" /> J'ai trouvé ce forum, où je trouve des similitudes avec ce que nous vivons actuellement, je reste démunie.<br class="autobr" /> Ma mère de 77 ans a changé de personnalité du jour au lendemain, cela a débuté par des allucinations quelques mois auparavant<br class="autobr" /> Elle a des antécédents de dépressions, traités sous anxyolitique, depuis plus de 30 ans.<br class="autobr" /> Elle a toujours eu peur de tout, je l'avais emmené voir un psychiatre , qui la suivi plusieurs années. <br class="autobr" /> L"an passé, les crises de panique se sont multipliées, ayant même l'impression qu'on la vole, qu'on lui veut du mal ( lié aux crises que faisaient mon père à la maison notamment), devenue complètement paranoiaque.<br class="autobr" /> Un soir je rentre chez elle, pas d'accueil, elle me dit je ne t'ai pas reconnu, le lendemain je constate qu'elle a déplacé tous les meubles de la chambre d'à côté et on découvrira plus tard qu'elle avait préparé sa valise avec ses papiers pour partir. J'ai alerté le medecin généraliste suis aux premières crises d'hallucinations, la première fois le medecin a mis ça sur le fait qu'elle avait sans doute arrêté prendre ses anxiolytiques.<br class="autobr" /> Ensuite suite une crise d'hystérie, le medecin a fait venir le service gériatrie mobile, qui en a conclu à depression sévère sans troubles cognitifs.<br class="autobr" /> Mais après l'épisode d'avoir déplacé tous les meubles, cacher des objets, fermer la porte à clé de sa chambre, nous l'avons emmené aux urgences où ils ont diagnostiqué un méningiome frontale suite au scan.<br class="autobr" /> Elle est restée hospitalisée et les hallucinations ont continué à l'hôpital, ils ont été obligé de la contentionné.<br class="autobr" /> Le chirurgien au bout d'un mois a décidé de l'opérer du méningiome car selon lui cela pouvait venir de ça vu le volume.<br class="autobr" /> L'operation s'est bien passée, mais ensuite à l'hôpital , crise d'hystérie et tentative de fuir, elle a développé des infections renales, et hygromas qui s'est infecté.<br class="autobr" /> Au bout de 4 mois d'hospitalisation, le medecin geriatre a appelé pour annoncer sa sortie et que ses troubles étaient liés au méningiome et qu'avec le temps cela allait s'arranger.<br class="autobr" /> Ils avaient même prévu qu'elle puisse rester seule à la maison avec des aides.<br class="autobr" /> J'ai préféré rester avec elle, pendant 2 mois tout se passait bien, elle a repris des forces, mais ensuite elle a de nouveau eu des hallucinations, ne reconnaissant plus sa maison et plus grave, elle me reconnaissait plus, au point de vouloir me mettre dehors et penser que je voulais l'empoisonner avec les médicaments, elle m'appelait la fille.<br class="autobr" /> Après 2 crises d'hystérie dont une où elle est sortie dehors en courant et l'autre où elle a voulu s'étrangler, le médecingénéraliste l'a fait hospitaliser aux urgences.<br class="autobr" /> Et suite aux examens, scan et prise de sang, ils l'ont orienté en psychiatrie.<br class="autobr" /> Aucun diagnostic de posé depuis plusieurs mois, à part désorienté et capable de faire crise d'un moment à l'autre, la nuit ou jour, qui impose selon eux une surveillance 24/24.<br class="autobr" /> En psychiatrie ils lui ont donné une molecule qui l'empeche de trop ruminer, car ell rumine nuit et jour et constamment angoissée.<br class="autobr" /> Ils ont trouvé un AVC dans ses bilans.<br class="autobr" /> D'après le medecin c'est cas atypique.<br class="autobr" /> Je n'ai donc aucune idée de ce qu'il faut faire , on ne comprend pas ce changement violent du jour au lendemain.<br class="autobr" /> Elle a besoin repos, activité , être rassurée, mais ce qui est bizarre c'est qu'à la maison elle me reconnaît pas et à l'hôpital psy elle me reconnaissait.<br class="autobr" /> Mon souhait était au départ, qu'elle vienne vivre avec moi , mais on me dit qu'en étant seul pour le moment c'est compliqué, car faut etre vigilant nuit et jour.<br class="autobr" /> Suis perdue, j'ai meme demandé s'il existait une clinique pour qu'elle se repose , car je me dit qu'elle a juste fait une crise avec la colère de son passé qui remonte.</p> <p>merci à vous</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-08-21T16:40:07Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16321 2019-08-21T16:40:07Z <p>D'autant que si vous interveniez ce serait sur le fond : vous valideriez le diagnostic de démence, et de démence trop évoluée pour que le traitement soit utile ; car vous n'avez pas les moyens d'entrer dans les finesses des contre-indications.</p> <p>Il faut donc absolument que les médecins se débrouillent... Heureusement c'est leur job.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-08-21T12:52:13Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16319 2019-08-21T12:52:13Z <p>Merci beaucoup, Michel. Je crois que les choses vont dans ce sens, mais je laisserai les médecins qui sont contre le redire à ma mère à la rentrée, car après tout, il n'est pas question que je porte seule la responsabilité de cette décision.</p> <p>Portez-vous bien,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-08-21T12:33:57Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16318 2019-08-21T12:33:57Z <p>Bonjour, Aurélie. Je suis heureux d'avoir de vos nouvelles.</p> <p>La question que vous posez est caractéristique des ces situations où il faut parler en termes de rapport bénéfice/risque. Je n'ai aucun moyen d'y participer, mais je peux vous donner les bases de cette discussion. <br class="autobr" /> 1°) : Pour que le psychiatre soit contre, il faut : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Soit qu'il ait de solides raisons de douter du diagnostic. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Soit qu'il juge la situation trop dégradée pour qu'il soit réaliste de faire un essai de traitement.<br class="autobr" /> 2°) : Pour ma part je dirais que le traitement ne doit être entrepris que chez les malades qui ont encore les moyens d'en comprendre les enjeux. Les autres sont déjà trop dégradés pour qu'on puisse espérer quoi que ce soit.<br class="autobr" /> 3°) : Mais je me suis toujours demandé si on rendait vraiment service au malade en lui donnant un traitement qui, quand il fonctionne, lui permet de retrouver les moyens d'assister à sa propre déchéance.<br class="autobr" /> 4°) : Depuis qu'on a décidé d'avoir la peau des anticholinestérasiques, on n'arrête pas de nous casser les pieds avec leur toxicité. Cette toxicité est <i>faible</i>. Pour autant elle n'est pas nulle, et chez une malade souffrant de troubles cardiaques et rénaux je comprends les réticences du cardiologue. Rappelons que ces médicaments augmentent de <i>quelques</i> points la performance de <i>quelques</i> malades pendant <i>quelques</i> mois. Du coup le risque, notamment cardiaque, devient important.</p> <p>Alors on ne peut rien dire, bien sûr, sans avoir vu la malade. Mais je ne serais pas surpris qu'on décide que ça ne vaut pas le coup.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-08-21T08:26:56Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16317 2019-08-21T08:26:56Z <p>Bonjour Michel,</p> <p>Merci de continuer à faire vivre cet espace utile à bien des familles !<br class="autobr" /> Je vous avais demandé conseil pour ma mère il y a quelques mois. Le juge des tutelles a prononcé une curatelle renforcée qui me libère considérablement, et je crois que ma mère est passée à une forme d'acceptation de son état. Comme les absences et trous de mémoire se multiplient, c'est aussi malheureusement plus simple, les moments de crise ne laissant pas beaucoup de traces visibles. Je la vois quelques heures une fois par semaine, c'est supportable. <br class="autobr" /> Je n'ai pas vraiment obtenu un diagnostic clair de son état : la neurologue parle d'Alzheimer, mais je crois que les autres médecins (généraliste, psychiatre, cardiologue) sont très prudents dans leurs propos pour ne pas déclencher de panique chez leur patiente, qui visiblement ne veut pas qu'on mette un nom sur le problème. <br class="autobr" /> Je reviens vers vous parce que ma mère doit prendre la décision d'essayer ou non l'Exelon que sa neurologue lui propose même s'il est déremboursé. Je ne sais pas quoi lui conseiller : le généraliste est pour, le cardiologue considère qu'il ne faut pas l'embêter en lui ajoutant un médicament qui aura peut-être des effets secondaires trop agressifs, le psychiatre est tout à fait contre, et ma mère suit naturellement le dernier avis qu'elle a entendu. Elle est en insuffisance rénale modérée (DFG dans les 50, urée entre 8 et 9) et fait de l'arythmie et de l'hypertension. Ces dernier temps, il y a eu des épisodes de vomissements et une bronchite. <br class="autobr" /> Je me demande donc s'il vaut mieux que je l'amène doucement à laisser tomber l'idée, parce que ce lui sera une charge et peut avoir des répercussions sur le reste, ou si cela peut malgré tout lui faire du bien, la soutenir. J'ai l'impression qu'elle est de toute façon plus menacée à court terme du côté des reins et du cœur que par sa démence actuelle, qui lui permet encore de vivre chez elle. <br class="autobr" /> En pensez-vous quelque chose ?</p> <p>Bien cordialement, A</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-07-28T19:32:36Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16308 2019-07-28T19:32:36Z <p>Bonsoir, David.</p> <p>Je crois que les choses sont à la fois plus simples et plus complexes que vous ne pensez. Et du coup vous me semblez mélanger un peu des notions qu'il vaudrait mieux garder distinctes.</p> <p>Bien sûr, par exemple, il vaut mieux être en paix avec son vieillissement. Mais quand on a dit cela on a supposé le problème résolu, et surtout on a parlé bien facilement. Nous sommes à une époque où, bien souvent, on reste en bonne forme très longtemps, et j'ai tendance à évaluer que ceux d'entre nous qui n'ont pas eu des conditions de vie ou de travail trop désastreuses sont à soixante-dix ans comme étaient leurs parents à cinquante. Cela n'empêche pas que le déclin finit par se produire, et qu'il faudrait être bien présomptueux pour penser qu'on va forcément le supporter avec le sourire. Vieillir est une épreuve, et s'il y a ceux qui vont la traverser sans trop de mal, il y a tous ceux qui ne le pourront pas ; et parmi ceux-ci il y en a sans doute (mais combien ?) qui vont se réfugier dans la démence. Ce qui n'empêche pas que la démence est un trouble multifactoriel qu'il ne faudrait pas trop psychologiser. Quant à se préparer à vieillir, je crois que c'est un leurre.</p> <p>Vous me parlez de la mère de votre amie. Je ne vais pas me hasarder à faire un diagnostic à propos d'une personne que je n'ai pas vue, mais je suis bien forcé de constater que <i>tous, absolument tous</i> les signes que vous rapportez évoquent au premier chef une démence de type Alzheimer. Dans la grande majorité des cas la crise du vieillissement n'y est pour rien, et de toute manière une fois la démence installée il n'est plus très utile de se poser ce type de question.</p> <p>Par contre il est nécessaire de confirmer ce diagnostic, car même si le tableau que vous décrivez est assez caricatural il pourrait y avoir des sources d'erreur.</p> <p>Mais le problème, et je l'ai bien noté, est que la malade vit avec sa fille, et qu'elle refuse toute consultation. Très souvent quand ces malades refusent de voir un médecin c'est parce qu'ils ont conscience qu'il vaudrait mieux que les médecins ne mettent pas trop leur nez dans leurs affaires ; raison pour laquelle ils refusent aussi les aides à domicile.</p> <p>Il faut cependant être réaliste : si cette dame se comporte comme elle le fait, c'est aussi parce qu'elle n'est plus en état de prendre des décisions adaptées. Force est donc de les prendre à sa place. Je comprends bien ce que dit votre amie : elle « préfère laisser les choses en place, sachant sa maman en équilibre précaire à ses côtés, persuadée que tout changement serait néfaste pour elle ». Sauf qu'elle a tort : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> C'est si rien ne change que la situation va très rapidement devenir néfaste. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le plus souvent ces patients sont <i>soulagés</i> qu'on ait pris la décision qui leur faisait trop peur (surtout si pour le même prix ils peuvent reprocher aux autres de l'avoir fait). <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le devoir des enfants est parfois de prendre ce type de décision. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Elle n'a pas à supporter cet état de choses qui ronge sa propre vie.</p> <p>Par contre il n'y a pas de sens à craindre « un placement d'office en maison de retraite par les médecins » : ils n'en ont ni le pouvoir ni l'envie ; d'ailleurs le placement d'office ne se fait qu'en hôpital psychiatrique, et dans un autre contexte. La suite relève tout autant de la fantasmagorie : on se demande pourquoi il y aurait besoin d'une ambulance ; et la camisole n'existe plus depuis longtemps. Ce que vous mobilisez là sont des angoisses personnelles qui ne correspondent à aucune réalité.</p> <p>De même votre description de la situation pathologique ne correspond pas à la réalité : il est rarissime qu'après un examen un peu attentif on hésite entre une démence, un délire ou une pathologie obsessionnelle. Encore faut-il faire cet examen.</p> <p>Contrairement à ce que vous imaginez, votre amie ne risque absolument rien au plan juridique. Le problème se pose uniquement en termes de devoir moral. Oui, il est nécessaire qu'elle fasse tout ce qui est en son pouvoir pour imposer un examen médical. Non, elle n'est pas sans moyens.</p> <p>Ne croyez pas que je perde de vue qu'en fait la difficulté vient de ce que votre amie aime sa mère, et qu'elle ne se sent pas la force de lui imposer cet examen, surtout si elle a l'illusion que cela compromettrait son lien affectif. Je sais cela, je le comprends, mais elle n'a pas le choix.</p> <p>Or votre amie a une arme absolue : la condition pour que cette cohabitation se poursuive c'est que la malade fasse ce qu'on lui dit. Elle sait parfaitement que sans sa fille elle ne peut se débrouiller. Au besoin cela se démontre, il faut seulement (et je sais que ce n'est pas si simple) sécuriser un peu le domicile. Oui, il s'agit de créer un conflit. Je sais. Mais la faute serait de l'éluder.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-07-27T23:10:25Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16305 2019-07-27T23:10:25Z <p>Bonjour</p> <p>j'ai parcouru l'article , effectivement d ifficile de cerner la maladie du vieillissement et <br class="manualbr" />les pertes congnitvives de personnes prenant de l'âge , souvent diverses pathologies dont la personne<br class="manualbr" />âgées ne veut se faire soigner par crainte ou par fierté personnel de se voir vieux eh oui faut acccepter de se voir vieillir pour bien vieillir et rester aux regard des proches que l'on aime<br class="manualbr" />le mieux possible en forme et en parfait équilibre mental avec les problèmes liés à l'age<br class="manualbr" />le dire c'est bien être est autre chose le temps lui est donc le mot pour bien vieillire faut si prendre longtemps avant . <br class="manualbr" />j'interviens pour le cas de la mére de mon amie , cette dernière sa mére vit avec elle , 86 ans <br class="manualbr" />des problèmes de prolabsups , une catarate non soignée dépuis 3ans , et un déficit auditif <br class="manualbr" />non sévère mais génant , mon amie a tout essayé pour faire suivre par un médecin sa maman<br class="autobr" /> cette dernière refuse catégoriquement en considérant sa fille comme mal intentionnée<br class="manualbr" />Undéficit de perception spation temporel fait que sa maman confond ce qui doit être fait avec ce qui a été fait ou réglé engendrant pour l'instant petit déficit administratif ! sa maman lisant ses papiers mais ne retenant pas ou se désintéressant toalement de cette tache importante donc de ses affaires . <br class="manualbr" />aucune méfiance pour safille mais refut total de coopérer et d'aider sa fille à l'aider !<br class="manualbr" />ce qui complique psychologiquement la donne pour cettedernière très affligée par cette dégradation<br class="manualbr" />du lien filial . <br class="manualbr" />au point que cette dernière , finisse par me dire ' dois je m'en foutre pour ne pas être également entrainé dans cette psirale !<br class="manualbr" />A présent le stade devient pervers , sa mama commence à faire des actions dont elle oublie qu'elle les a faites<br class="manualbr" />et présente ses actions faites comme étant celles de sa propore fille . ou d'une autre personne <br class="manualbr" />ceci apportant des " clash " familiaux " et mettant le t rouble sur sa fille car <br class="manualbr" />sa maman lorsque l'on parle avec elle ne présente aucun signe ! simulation ou pas les personnes âgèes peuvent très bien simuler aussi pour ne pas laisser entrevoir leur problème ou se refuse de le voir et ou l'oublie totalement pensant que lorsque une demande sur un acte se fait pour avoir précision la malveillance est sur eux ou le manque de respect ! répondant à côté détournant les question mettant en abaissement psy les aidant !<br class="manualbr" />Autre fait sa maman , a des troubles obscessionnels soit compulser le programme tv toutes les 15 mn ne plus pouvoir suivre un progragmme et changer de chaine constament en mettant l'excuse que cela est pour plaire à sa fille de lui trouver le programme qui convient . et si protestation lui demande aussi dans ce cas de lire le programme lorsque la question lui est posé de savoir ce queq elle surtout souhaite réellement regarder,<br class="manualbr" />emploi également selon une phrase régulière " radote " en langage familier <br class="manualbr" />mange par petites fractions mais très souvent et disant qu'elle ne mange plus . donc pas conscience qu'elle prend des repas donc les prenant souvent <br class="manualbr" />n'exerce plus d'activité ( souvent assise ) lorsque sa fille est présente mais absente entreprend des actions tels que mettre du linge à laver ( descendre 2 étages ) lorsque safille est présente offre l'image d'une personne diminuée . Ne sortant plus du tout au point que certaine personne <br class="manualbr" />de l'entourage de mon amie pose question ? !!!! y compris le facteur .<br class="manualbr" />le tout faisant parsemer le doute comme quoi cela serait aussi possible que cela soit sa fille qui ait un problème de vieillissement . ou bien engendrerait une maltraitance sur sa mère</p> <p>Sa mama présente déjà des troubles très certainement liés à sa santé bonne en apparence mais impossible à traiter la personne refusant tout médecin par peur de passer en salle d ' opération , ou bien par peur d'être palcée en maison de retraite si tel est le cas si necessaire pour elle <br class="manualbr" />sa fille préfère laisser les choses en place , sachant sa maman en équilibre précaire <br class="manualbr" />à ses côtés persuadée que tout changement serait néfaste pour elle <br class="manualbr" />la forme hallucinatoire et confusionnelle de sa maman est sur des actions supposée faites non réalisée , mais aussi sur l'inverse avec un tendance à pouvoir devenir paranoiaque lorsqu'elle oublie que c'est elle qui a fait un acte en pensant que cela pouvait être sa fille "absente du domicile" ou le vent ou une autre personne bien qu'elle soit seule dans la maison .<br class="manualbr" />le caratère hallucinatoire peut être aussi dans la vision de formes confondables liées à la cataracte non soignée par refus de consultation et de soins . <br class="manualbr" /> la perversité est totale dans ces cadres du vieillissement surtout pour les aidants ,car totalement<br class="manualbr" />incontrolable ! et ces troubles ne sont pas réguliers surtout confondables au début pour finir en drame ensuite par placement d'office <br class="manualbr" />en maison de retraite par les médécins lors d'une intervention en cas de sortie avec<br class="manualbr" />perte d'orientation ou émission d'un acte dont la personne n'aura plus le souvenir de l'avoir fait ! en devenant totablement histérique lors de l'arrivée de l'ambulance pour être interné avec calmant et camisole si la personne est trop agité et totalement inconsciente de son déficit <br class="manualbr" /> l'enfer donc pour les aidant car totalement toxique ! avec une possible dégradation de santé <br class="manualbr" />vers la dépression nerveuse car ces états de vieillesse sont totalement ambigues entre l'état normal et les confusions mentale de la personnées âgée avec <br class="manualbr" />alzeimer , démences paranoiaque , délires obsessionnels sont tous étroitement liés et <br class="manualbr" />ne permettent pas toujours médicalement parlant de faire le bon dianostic selon la personne âgée surtout si cette dernière est cultivée et présente une apparence relativement normale avec une discution normale ne laissant entrevoir de ce voir pour tous tiers l'apparence d'un début de démence de dégradation congnitive type alzheimer permettant à tous medecins de voir le <br class="manualbr" />déclin soit sévère ou débutant ou si ceci est lié à une pathologie autre apportant <br class="manualbr" />ces symptomes totalement liés à l'âge <br class="manualbr" />l'aidant la famille en l'occurrence donc mon amie peut se voir accuser de maltraitance envers sa maman alors que seule la volonté de la personne est requise pour toutes consultation médicale sa maman de ce fait la met en facheuse posture car si elle se doit d'être à longue échance placée d'office par les médecins en cas d'hospitalisation d'être accusée de ne pas avoir <br class="manualbr" />fait acte de soins sur sa mère agissant pour elle alors que cettedernière est en refus catégorique <br class="manualbr" />donc impossiible qu'adviendra mon amie dans ce cas <br class="manualbr" />la vieillesse est naturelle , mais lorsque la relation enfant parent est dégradée par les troubles congnitifs et phsysio surtout lorsque cette situation est celle du parent se refusant à tous soins <br class="manualbr" />les risques sont également pour mon amie très a ttachée à sa mama et très psychologiquement pertubée par l'incapacité de pouvoir agir pour sa mère ne serait déja que sa maman veuille aller en consultation !<br class="manualbr" /></p> <p>_</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-07-08T10:24:03Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16218 2019-07-08T10:24:03Z <p>Bonjour, et merci de ce message.</p> <p>Que faire ? Je ne peux guère vous répondre : vous ne me donnez aucune indication. Je serais donc contraint de m'en tenir à la théorie, mais alors cela consisterait à vous redire ce que j'ai écrit dans l'article que vous avez lu.</p> <p>Je vous invite donc à le relire, et à essayer de détailler votre question en fonction de ce que vous aurez lu. De toute manière si votre question est <i>que faire ?</i> la réponse est une évidence : il faut que votre mère soit examinée. Et cela dépend bien entendu des ressources disponibles près de chez vous. Mais je suppose bien que son médecin traitant peut vous aider sur ce point…</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-07-08T06:35:44Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16217 2019-07-08T06:35:44Z <p>Bonjour, <br class="autobr" /> Ma maman qui a 90 ans sent de plus en plus d'odeurs qui n'existe pas et a beaucoup de visions, halucinations , que faire, je suis inquiète ?</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-06-24T21:02:48Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16210 2019-06-24T21:02:48Z <p>Bonsoir, Marie.</p> <p>Vous apportez des éléments très éclairants : il semble donc bien que la pathologie psychiatrique soit ancienne. Cela ne rend pas les choses plus faciles, car ces psychoses vieillies et non traitées sont souvent très difficiles à prendre en charge. Mais ce qui est fait est fait. D'autre part la psychose ne protège pas contre la démence, et celle-ci a très bien pu se surajouter. N'importe : vous faites à présent tout ce qui est nécessaire.</p> <p>Comme vous le soulignez, le fait d'être du métier ne rend pas plus malin quand il s'agit de s'occuper des siens. Quand mon père a présenté des signes de démence, j'ai fait très brillamment le diagnostic ; mais sur la prise en charge, je crois que j'ai fait à peu près toutes les erreurs dont j'étais capable.</p> <p>Pouvait-on faire mieux ? Franchement, je ne le crois pas ; ces situations sont ingérables, et vous avez somme toute procédé à l'équivalent d'une hospitalisation à la demande d'un tiers. Ces hospitalisations n'existent pas pour rien, et il est le plus souvent illusoire, du moins en phase aiguë, de chercher à négocier quoi que ce soit. C'est toujours très culpabilisant, mais je vous l'ai dit : en face de votre culpabilité il faut mettre votre fierté d'avoir fait au mieux.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-06-23T22:15:05Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16208 2019-06-23T22:15:05Z <p>Merci pour cette réponse.<br class="autobr" /> merci pour vos mots qui sont apaisants. ma mère à 77 ans. Elle vit dans un monde angoissant et des idées de persécution depuis au moins...30 ans dans les souvenirs que je peux en avoir. Elle est actuellement toujours hospitalisée, et j'ai quand même dû me battre avec l'hopital pour qu'ils ne la fasse pas sortir au bout de 2 jours et qu'elle voit un psychiatre (au bout d'une semaine...). qu'elle soit remise sous antipsychotique qui avait été mis lors de l'hospitalisation l'année dernière (suite à une réaction de sidération chez son médecin traitant qui lui demandait d'aller faire un examen pour éliminer un parkinson et un délire de persécution majoré par l'hospit) et stoppé quelques mois plus tard par le même médecin.</p> <p>j'en suis à la bataille trouver un ehpad et éviter le retour à domicile... et la voir souffrir d'être dans des angoisses perpétuelles même si le traitement mis en place les a un peu diminuées.<br class="autobr" /> Je vois à quel point c'est différent d'accueillir comme soignant un dément, même si la famille raconte sa vie d'avant, et celle de voir son parent s'enfoncer dans la démence. Il y a un cap à passer de pouvoir l'accepter dans cet état tellement opposé à l'état antérieur, et souffrir de voir cette souffrance de la personne qui se voit en train de se dégrader et en a conscience. Et toujours cette question : est ce qu'on aurait pas pu faire quelque chose pour lui éviter ça ? marchandage ? c'est ça ?<br class="autobr" /> en tous cas, merci pour votre lecture bienveillante, et pour ce site, grâce auquel je reviendrai me nourrir personnellement et professionnellement, de vos articles, des témoignages et de vos réponses.<br class="autobr" /> Bien cordialement</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-06-11T06:24:34Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16196 2019-06-11T06:24:34Z <p>Bonjour, Marie.</p> <p>Je comprends votre détresse. Mais sur ce que vous dites, je ne crois pas que vous pouviez agir autrement que vous ne l'avez fait.</p> <p>Ce que je note c'est que les professionnels ont posé un diagnostic de psychose. Je m'en méfie un peu car une psychose ne vient pas comme ça : il y a des épisodes antérieurs, on ne devient pas psychotique avec l'âge (enfin, tout peut se voir). Dans ces conditions, mais je vous le dirais mieux si je connaissais, par exemple, l'âge de votre mère, il y a au moins quatre hypothèses : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il y a eu d'autres épisodes psychotiques et ils sont passés inaperçus. C'est très possible. Mais dans ce cas il n'est pas facile de dire si la situation est devenue dangereuse pour la personne, et de toute manière il faut considérer que l'inconvénient d'une hospitalisation un peu violente a eu pour résultat heureux que le diagnostic est fait. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il ne s'agit pas d'une psychose mais d'une démence avec un délire surajouté. Vous auriez pu surseoir à l'hospitalisation, mais là aussi cela comportait un risque dont l'importance est difficile à évaluer. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il s'agit d'une dépression délirante ; diagnostic peu fréquent, mais qui est une urgence. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il y a une tout autre cause à cet état, par exemple une cause physique. C'est là aussi une urgence.</p> <p>Quelle est la bonne hypothèse (et il n'y a pas que celles-là) ? Je n'en sais rien, bien sûr. Mais ce dont je suis sûr c'est que vous n'aviez aucun moyen de décider, et que les risques de certaines d'entre elles ne vous laissaient guère le choix. Vous avez donc rempli votre devoir de fille de la seule manière possible.</p> <p>Il ne vous en reste pas moins le pénible souvenir d'avoir brutalisé votre mère. Mais si vous aviez évité cette brutalité vous auriez pris, je crois, un risque inconsidéré. La brutalité n'es pas toujours évitable, et quand il faut sauver un noyé on le saisit par où on peut. Il vous reste le souvenir d'avoir paniqué. Oui. Mais en l'occurrence cette panique vous a fait prendre la bonne décision. Nous sommes parfois contraints de faire le bien de l'autre malgré lui. C'est dur ; et je sais bien que rien de ce que je pourrai écrire ne vous permettra réellement, il le faudrait pourtant, de changer votre inévitable culpabilité en légitime fierté.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-06-10T19:47:10Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16195 2019-06-10T19:47:10Z <p>bonjour, bonjour, et merci pour ce blog. Merci pour vos réflexions et votre belle écriture. Me voila moi bien en peine, même si je connais ce secteur au niveau professionnel, j'ai fait hospitaliser en urgence ma mère partie en vrille dans son vécu paranoiaque : elle avait brisé une porte chez elle alors qu'elle était seule, à la fin de la journée elle ne me reconnaissait plus et m'a mise dehors, en me disant "sortez monsieur, vous n'avez rien à faire chez moi". J'ai pris peur, je ne trouvais pas le numéro du médecin de garde. J'ai appelé les pompiers et ça c'est fini à l'hopital. diagnostic de psychose. un traitement qu'elle ne veut pas tout le temps prendre.<br class="autobr" /> c'est dur, ça ne me convient pas cette façon de l'avoir sortie de chez elle, mais en même temps elle ne se sent pas forcément en sécurité chez elle, elle épie tout ce qui se passe. Et je me demande que va t'il se passer si elle rentrait chez elle, elle qui refuse les intervenants, qui refuse d'être suivie par un psychiatre ?<br class="autobr" /> une part professionnelle de moi me dit qu'il fallait réagir sans attendre, et en même temps je me dis que je me suis affolée trop vite et que j'ai laissé parler ma peur, que j'aurai du prendre le temps de voir avec son médecin traitant, parce que du coup ça l'enfonce un peu plus dans son vécu de persécution, que peut être il y aurait eu moyen de faire ça plus en douceur... je ne sais pas. Peut être aurez vous quelque chose à me répondre...</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-03-04T10:18:41Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16039 2019-03-04T10:18:41Z <p>Bonjour, Jelieu.</p> <p>Je ne peux pas vous répondre.</p> <p>Vous avez déjà votre idée : votre grand-mère a vécu un cauchemar toute sa vie, elle finit par exploser. Exploser parce qu'elle a été niée toute sa vie, mais aussi parce qu'elle est contrainte de prendre soin de celui qui d'une certaine manière a été l'un de ses bourreaux.</p> <p>Et je suis prêt à vous suivre dans cette voie.</p> <p>Mais…</p> <p><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je ne vois pas très bien pourquoi elle aurait attendu si longtemps pour s'effondrer psychiquement. Cela n'arrive pas très souvent aux vieilles personnes. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Les choses sont sans doute plus mêlées : je sais bien que ce n'était pas facile, mais votre grand-mère ne s'est jamais enfuie, elle n'a pas divorcé ; il y a le syndrome de Stockholm, mais nous ne savons pas ce qu'il en est de ce que ce couple a réellement vécu. Sans parler du fait que, comme nous le savons bien, la grande difficulté, par exemple, des victimes d'inceste est que les enfants abusés n'en cessent pas pour autant d'aimer l'abuseur.</p> <p>Toujours est-il qu'elle délire. Et que nous nous retrouvons face au problème habituel : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> A cet âge la première cause de délire est la démence. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais il y a d'authentiques délires du sujet âgé, indépendamment de toute démence. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il faut faire la part du culturel. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Et il ne faut pas oublier de se poser la question d'une cause organique (médicaments, métastase cérébrale, infection chronique, etc.).</p> <p>Par ailleurs elle est en souffrance. Et on se demande si elle est toujours en état d'assumer le quotidien.</p> <p>Dans ces conditions, je ne peux faire aucune hypothèse : il faut un examen médical. Mais je sais aussi qu'il y a effectivement un risque ; et que vous êtes probablement tétanisée par l'amour que vous portez à votre grand-mère. D'où le vieux dilemme : contrairement à ce qu'on croit, l'organe qui sert à aimer n'est pas le cœur mais la tête. Et je ne serais pas choqué si vous décidiez qu'il faut à toute force assurer sa sécurité, et imposer une hospitalisation, voire une mesure de protection (qui peut être temporaire, les textes le prévoient). Elle ne manquera pas de vous détester, mais vous l'aurez (peut-être) sauvée ; je compte pour rien le fait que c'est tout de même très confortable d'être sauvé si en plus on peut en vouloir à son sauveur.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-02-27T08:16:20Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16034 2019-02-27T08:16:20Z <p>Bonjour,</p> <p>Je viens vers vous car je suis aujourd'hui face à une situation trés difficile à gérer. Je m'explique….<br class="autobr" /> Ma grand mére a 86 ans. Ces parents pauvres, ont perdu sa garde toute petite. Elle ainsi que ces fréres et soeurs ont étaient élevés à l'adass. Ils étaient alors atteint de maladie dû a la malnutrition et au froid.<br class="autobr" /> Ils ont vécu des situations trés difficiles dans ce lieux. A 21 ans ma grand mére travaille pour un medecin, elle est doté d'une grande intelligence. Puis elle rencontre mon grand pére, qui a deja 5 enfants, ils ont deux enfants ensemble. Mon grand pére est un homme trés dur, macho …. Elle travaille pendant un temps mais va passer plus de temps a élevé les enfants et s'occuper de la maison. Son papa décède, sa maman ensuite se pend, elle sera enterré dans une fausse commune, mon grand pere lui interdit de se rendre aux enterrements. Sa soeurs meurt d'un cancer, ma grand mére subit de multiples opérations, hospitalisation suite à plusieurs cancer. Elle y resteras ou finira dans un fauteuil, miracle elle s'en sort. Mais malheureusement pas sans une ablations, elle se fait recoudre et a aujourd'hui une poche ( ventre) elle a subit tellement de rayons que les tissus sont bien trop endommagés elle ne peut plus avoir de rapport. Elle souffre plusieurs années de ne plus être une femme…. Décembre il y a deux ans, mon grand pére qui a toujours gérer le portefeuille et la maison est victime d'un avc. Il ne parle plus, nous comprend mais ne s'exprime plus et aujourd'hui doit être lavé, changé, par ma grand mére. Voila que petit à petit elle nous parle de harcèlement '(totalement absurde ) , elle est harcelé par une femme . Cette femme lui en veut parce que son mari de 25ans plus jeune qu'elle veut ma grand mére…. Elle voit des message codé dans des magazine lui rappelant sa "difformité" son impossibilité de porté un maillot de bain. C'est une secte gouvernementale qui l'espionne. Puis elle prétend que son telephone est manipulé par cette secte alors qu'elle n'a tout simplement pas recharger sa carte depuis trop longtemps et que la sim et foutu 'mais elle n'y crois pas) des photos disparaisse puis réapparaisse de son telephone, elle entend son robinet chanter, elle entend la télé lui transmettre des messages, lui disant d'arrêter d'en parler, elle se renferme sur elle même ne vas plus faire les courses parce qu'elle a peur tout le monde lui en veut, le plombier, la pharmacie, France télécom. Depuis peut elle ne dort plus parce qu'elle entend du bruit la nuit, elle dit qu'il y a du monde chez elle puis elle trouve des traces de pneus dans son jardins (aucune voiture ne peut rentrer dans ce jardin….) Elle s'enferme dans sa chambre dans le noir et fixe des draps devant les fenetre en plus de fermé les volets pour se protéger de ses espions. Elle crache dans les églises en priant la mort d'un cancer de cette femme pour qu'elle "voit ce que ca fait" alors que ma grand mére est une femme qui a une bible et qui n'a toujours fait que le bien. Elle refusera qu'on lui parle d'un medecin, d'apres elle tout le monde fait partis de la secte et elle ne veut plus nous en parler au telephone de peur qu'on s'en prenne a nous. Chaque mot qu'elle dit est ensuite réutilisé pour lui transmettre des messages. Si je viens chez elle avec une veste rouge elle prétend que c'est un message qui lui dit d'arrêter de parler. Elle me teste au telephone pour savoir si c'est bien moi. Puis elle refuse totalement de répondre au telephone aujourd'hui. Ma grand mére à un lourd traitement a vie suite a sa maladie. Somnifère ect elle nous nous sommes aperçu qu'elle boit …. Dans qu'elle quantité ? Aucune idée on ne la voit jamais saoul mais il y a beaucoup de cubi de vin au sous sol. Elle s'occupe du traitement de mon grand pere pour son avc aussi et avons peur qu'elle ne donne pas ceux ci correctement mais ne pouvons prendre le risque de poser trop de questions et qu'elle se doute de quelque chose. Il y a trop de type de maladie chez les sujets âgées et nous y perdons…. Je précise qu'elle a subit une destruction des cellules nerveuses suite à la mort de sa maman. Puis une longue hospitalisation. Elle vie loin et ne répond plus au telephone nous devons nous déplacé aujourd'hui encore. Elle souhaite vendre sa maison pour se rapprocher de nous ce que nous allons faire mais la vente d'une maison prend du temps. Elle a commencé a nous parler de monde qui trainait chez elle le soir il y a un an environ mais nous pensions qu'elle exagéré comme toujours et prenions ça a la rigolade mais depuis 2 mois la situation s'est dégradée incroyablement rapidement et voyons qu'elle a peur et souffre beaucoup… Avez vous un avis ?<br class="autobr" /> Merci et desolé pour le roman….</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-02-13T19:57:01Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16017 2019-02-13T19:57:01Z <p>Bonjour, Aurélie.</p> <p>Je vais avoir du mal à vous aider. Car cette situation est très inhabituelle, et la réflexion qu'on doit mener nécessite une grande subtilité. Je me demande comment je pourrais me risquer sans avoir vu la situation.</p> <p>Sur le fond, je dirais que les choses sont en ordre : vous avez pris de sages décisions, votre mère les conteste, et c'est le moins qu'elle puisse faire. Ajoutons que, vous le voyez vous-même, il ne s'agit pas là de cette anosognosie dont on nous rebat si stupidement les oreilles : il paraît que les déments ignoreraient leur maladie. Certes votre mère ne dit pas qu'elle est démente ; mais tout son comportement vous montre qu'elle sait parfaitement que ça ne va pas, à telle enseigne qu'elle ne supporte pas l'idée que vous vous en êtes aperçue. Elle vous en veut de cette clairvoyance, et bien entendu elle en tire un bénéfice secondaire essentiel : si ça ne va pas, ce n'est pas parce qu'elle ne va pas, c'est parce que vous l'avez trahie ; il est tout de même beaucoup plus confortable, quand on doit se rendre à l'évidence, de pouvoir en accuser quelqu'un.</p> <p>Faut-il parler de délire ? Je n'en sais rien. Je ne suis pas sûr, d'ailleurs, qu'on sache si bien que ça tracer les contours du délire (quand je dis que Dieu existe, quelle différence avec un propos délirant ?) ; ici votre mère vous accuse faussement ; mais le fait-elle parce que ça l'arrange ? Le fait-elle parce qu'elle ne sait plus analyser la situation ? Le fait-elle parce qu'elle délire ? C'est pour moi indécidable ; la seule manière de se tirer d'embarras serait sans doute de voir si un traitement neuroleptique arrangerait ou non la situation (j'en doute).</p> <p>En tout cas votre position est excellente : vous faites ce qui est en votre pouvoir pour assurer l'intendance, et vous veillez à ne pas vous mettre vous-même en danger. Le reste ne vous appartient pas, il ne faut pas que cela entre en ligne de compte.</p> <p>Que v-t-il se passer pour elle ? Rien de bon, peut-être, comme vous le soulignez. Mais voilà : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ce pronostic pessimiste ne vous donne pas pour autant un moyen d'action. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il y a peut-être, comme vous l'envisagez, quelque chose d'autodestructeur dans son comportement.</p> <p>Mais nous entrons là dans le mystère.</p> <p>D'abord, comme le dit Maisondieu, il y a des gens à qui la démence sert de refuge, comme s'il était moins dur de perdre la pensée que d'accepter de penser ce qu'il y aurait à penser.</p> <p>Ensuite il y a des situations de démence où on se dit que plus vite la personne perdra les moyens de se rendre compte de ce qu'elle est en train de vivre, mieux cela sera pour elle (au point que cela peut constituer une objection à la mise en place d'un traitement). Le délire peut être un refuge très efficace.</p> <p>Quant à l'autodestruction, oui, vous avez raison de vous poser cette question. Mais voilà : qu'y pouvez-vous ? Allons plus loin : si un jour je dois présenter une démence et que je décide que dans ces conditions ma vie ne vaut plus la peine d'être vécue, j'espère bien qu'on respectera ma décision, quelles que soient les formes que revêtira sa mise en application.</p> <p>Mais que vous dire de plus ? Seulement vous répéter que vous êtes sur la bonne position, et que vous ne devez rien changer.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-02-12T09:43:55Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16015 2019-02-12T09:43:55Z <p>Bonjour Michel,<br class="autobr" /> Nous avons échangé plusieurs fois à propos de la dégradation de l'état de ma mère, hospitalisée en mars dernier puis revenue chez elle ; la situation est assez tendue en ce moment. Je reviens vers vous pour un éventuel conseil sur la manière de faire face à cette situation conflictuelle sans aggraver, si possible, son état psychique.<br class="autobr" /> Les choses se passaient assez bien depuis quelques mois, avec ma mère revenue chez elle, nous avions des relations correctes et son état s'était plutôt amélioré. Ses patients encore en thérapie psychanalytique étaient partis. J'avais pris beaucoup d'éléments en main, passé toutes les sources de dépenses régulières au prélèvement automatique, et j'avais continué de faire suivre le courrier de ma mère chez moi, ce qui me permettait de régler les situations urgentes malgré la distance. Je n'avais pas réussi à avoir un diagnostic clair sur son état, parce qu'elle insistait pour gérer seule les rendez-vous avec le neurologue, le psychiatre et l'orthophoniste, mais tout cela était en place et je savais qu'elle était entre autres sous Mirtazapine. J'avais été reçue par un juge pour la demande d'habilitation familiale en cours et j'en attendais le résultat. <br class="autobr" /> Il s'est passé récemment deux événements qui ont réactivé chez elle un vieux schéma de conflit qui s'est déjà déroulé avec plusieurs personnes de sa famille. J'ai décidé qu'elle ne viendrait pas chez moi pour Noël mais que je lui rendrais visite en janvier, et elle s'est rendu compte que son courrier arrivait chez moi, ce qu'elle vit, et on peut le comprendre, comme une violation de son intimité. Je n'ai pas pu lui faire entendre que j'avais entrepris cette démarche, ainsi que la demande d'habilitation (avec laquelle elle semblait autrefois d'accord), pour lui alléger le quotidien. Je la vois enfermée dans une négation absolue de son état ainsi que dans un discours de récriminations rétrospectives assez fou, où je deviens une sorte d'épouvantail pervers narcissique qui aurait tenté de la contrôler pour le plaisir et qui serait enfin "cerné", "démasqué". En vérité j'ai l'impression que c'est à elle-même qu'elle s'adresse. Elle dit ne pas vouloir me voir, mais je sais que je recevrai d'ici quelque temps des appels au secours qui relèvent d'une forme de manipulation que je connais bien. <br class="autobr" /> Ma question porte donc sur la meilleure attitude à adopter. Je crois que je vais devoir me retirer partiellement de la situation, à la limite de ce que je peux supporter, quitte à lui rendre moins de visites, ne pas répondre à des courriels de récrimination et prendre de la distance. Mais je vois aussi qu'elle est fragile, qu'elle se nourrit mal, et que, si elle se met en tête de contester la démarche d'habilitation, elle risque de devoir accepter une deuxième expertise psychiatrique qui la perturbera encore plus, et donc de "basculer" dans une forme plus grave de délire interprétatif. Tout cela est un mauvais cocktail pour accompagner les troubles cognitifs et de l'humeur.<br class="autobr" /> En même temps, j'ai appris à me protéger, à protéger mon conjoint, à me professionnaliser comme vous le conseillez, et je ne vois pas bien quoi faire d'autre que de la laisser aller au bout d'un processus de catastrophe dans l'obstination solitaire, et quasiment auto-destructrice, qu'elle semble mettre en scène presque consciemment. Avez-vous un avis là-dessus ? Grand merci de votre écho.</p> <p>Bien à vous,<br class="autobr" /> Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-02-10T17:26:44Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16013 2019-02-10T17:26:44Z <p>Bonjour, Cristina.</p> <p>Vous me demandez une analyse… Je serais bien en peine.</p> <p>Tout ce que je peux faire, c'est égrener des hypothèses.</p> <p>L'essentiel de ce que vous décrivez fait penser à un délire, avec une possible (car il y aurait d'autres explications à envisager) composante hallucinatoire. Mais à ce délire il peut y avoir de multiples explications. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il y a des délires chez le sujet âgé ; tout ce que je peux dire c'est que je me méfie toujours des vieilles personnes qui ont des troubles sensoriels, notamment auditifs, parce que c'est un facteur prédisposant à certains types de délire. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais le problème essentiel, malheureusement, c'est que la principale cause de délire chez le sujet âgé est la démence de type Alzheimer. Il est fréquent de voir ces démences passer totalement inaperçues jusqu'à ce qu'un épisode psychiatrique vienne les révéler. De ce point de vue le fait qu'elle ait présenté des épisodes délirants ou confusionnels à l'occasion d'une anesthésie est assez évocateur : ce n'est pas l'anesthésie qui lui a abîmé le cerveau, l'anesthésie n'a fait que révéler que son cerveau est abîmé. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le problème est qu'il y a eu aussi un cancer de la bouche. Certains de ces cancers ont tendance à essaimer, et on ne peut pas éviter de se demander s'il n'y a pas une métastase cérébrale. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le Contramal est un traitement très efficace de la douleur, et il ne faut pas hésiter à l'utiliser ; mais on sait parfaitement qu'il donne des troubles psychiatriques, et quand cela se produit on est bien obligé de l'arrêter. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais pour tout cela une prise de sang ne sert à rien. Si son médecin la prescrit c'est parce qu'il sait qu'il y a aussi d'autres hypothèses à envisager : chez le sujet âgé une foule de maladies, et notamment de maladies bénignes, peuvent entraîner des troubles psychiatriques.</p> <p>Mais que vous dire de plus ? Je vous donne seulement une liste de problèmes à envisager. C'est le rôle des professionnels en charge de votre mère que de les étudier. Je ne doute pas qu'ils le feront.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2019-02-09T09:06:38Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment16012 2019-02-09T09:06:38Z <p>Bonjour,</p> <p>Ma maman de 85 ans vit seule dans un appartement d'une résidence service. Depuis quelques temps elle dit entendre du bruit dans l'appartement au-dessus du sien. Elle dit que c'est un jeune homme qui vit avec une dame âgée. En réalité c'est une dame de plus de 90 ans qui y vit seule. Elle dit que ce jeune monsieur poursuit même les petits enfants dans la cour de récréation car en effet il y a une école à côté de la résidence service. Elle dit que tout le monde lui en veut et rouspète quand elle fait du bruit même quand elle presse ses oranges !! Le médecin lui a prescrit une prise de sang mais maintenant elle dit que en fait c'est une prescription pour la tuer et qu'elle mettra tout le monde dehors quand on viendra lui faire sa prise de sang.<br class="autobr" /> Il y a deux ans elle a été opérée d'un début de cancer dans la bouche et elle a très mal réagi à l'anesthésie, elle a commencé a faire des crises et des délires à la clinique et puis pendant deux trois semaines de retour chez elle. Elle a aussi depuis cette opérations de gros problèmes pour s'exprimer, elle ne trouve plus ses mots et souvent son discours est incompréhensible. Elle souffre aussi d'arthrose et a fort mal au dos elle prend d'ailleurs tous les jours du Contramal.<br class="autobr" /> Je me sens démunie face à ces problèmes.<br class="autobr" /> Merci d'avance pour votre analyse et votre aide</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-11-17T20:20:41Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15918 2018-11-17T20:20:41Z <p>Bonjour, Catherine.</p> <p>Je ne peux guère vous renseigner : vous devez bien penser que si les médecins qui sont sur place, et qui ont vu votre père, ne savent pas dire ce qui se passe, on se demande comment je ferais pour avoir un avis. Le pire qu'on pourrait faire serait de croire que la médecine se fait sur Internet.</p> <p>Tout ce que je peux faire, c'est essayer de vous lister quelques hypothèses.</p> <p><i>Ma maman est décédée en mai 2018, après 60 ans de mariage. Mon papa a assez bien supporté (du moins croyait-on) la situation </i></p> <p>On doit effectivement se demander si le deuil se passait si bien que cela, et si le tableau actuel n'est pas lié à une dépression jusque là méconnue. Mais on peut aussi se dire que votre père, déjà très affecté par la perte de son épouse, a les moyens d'affronter l'épreuve actuelle ; en somme, ayant perdu une raison de vivre, il pourrait saisir l'occasion qui s'offre d'abandonner le combat.</p> <p>Et bien entendu il faut garder à l'esprit une troisième possibilité : qu'il s'agisse en réalité d'un malade souffrant déjà d'une démence relativement évoluée ; il est très fréquent que ces démences passent inaperçues très longtemps, surtout quand le conjoint peut compenser les manques ; elles se révèlent alors à l'occasion de la perte de ce conjoint, mais quand l'entourage es très présent et assure le quotidien, alors l'illusion peut durer encore quelque temps, et c'est à l'occasion d'une rupture de la prise en charge (rupture dont le modèle est l'hospitalisation) que le masque tombe.</p> <p><i>Dernièrement il a fait une forte poussée de fièvre et comme il souffre de problèmes pulmonaires (bronchites chroniques) et suite à 2 chutes, nous avons décidé de l'hospitaliser au service des urgences. Il a horreur de l'hôpital surtout pour lui.</i></p> <p>Et vous avez bien fait : il était nécessaire de faire le point.</p> <p><i>Depuis il a été soigné pour une infection pulmonaire mais il est devenu ingérable</i>.</p> <p>Le problème que vous posez est celui de la <a href="http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article122" class="spip_out" rel='nofollow external'>confusion mentale</a>. Je n'ai pas la preuve qu'il s'agit de cela, mais c'est tout de même la situation la plus fréquente. Et je donnerais cinq mécanismes confusogènes possibles : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le manque d'oxygène, chez ce malade qui est en difficulté respiratoire. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Une autre pathologie, qu'elle soit une complication de la décompensation respiratoire ou une maladie intercurrente sans rapport avec celle-ci. On peut tout imaginer, je ne vous en ferai pas la liste. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Un médicament. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Les mesures prises pour lutter contre la confusion. On sait qu'il est toujours délétère de traiter la confusion par un sédatif, ou d'attacher le malade. Le problème est qu'on ne peut pas toujours faire autrement et qu'il existe un certain nombre de situations où il faut bon gré mal gré accepter le cercle vicieux. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Une démence sous-jacente. On sait malheureusement que le dément est plus que les autres patients sensible aux confusions mentales. Quand un malade confuse, il faut le laisser sortir de sa confusion (cela passe le plus souvent tout seul) ; mais quand on le réexamine à tête reposée on constate souvent que la détérioration est là. Le cas typique est le malade qui présente une confusion après une anesthésie, et qui dans la suite développe sa démence. Ce n'est pas l'anesthésie qui lui a lésé le cerveau, c'est la démence qui était là, et que l'anesthésie n'a fait que révéler.</p> <p>Je ne sais absolument pas quelle est la bonne explication. Mais je ne fais que vous dire des choses très simples, et je ne doute pas que les médecins en charge de votre père tiendront le même raisonnement.</p> <p>A condition que j'aie raison de penser à une confusion mentale.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-11-17T16:45:51Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15917 2018-11-17T16:45:51Z <p>Bonjour, <br class="autobr" /> Je ne sais pas où trouver une réponse ou tout du moins une piste , au problème de mon papa , agé de 88 ans .<br class="autobr" /> ma maman est décédée en mai 2018, après 60 ans de mariage . Mon papa a assez bien supporté (du moins croyais-t-on )la situation grace je pense à la présence et à l'aide de ses enfants . Dernièrement il a fait une forte poussée de fièvre et comme il souffre de problèmes pulmonnaires (bronchites chroniques)et suite à 2 chutes , nous avons décidé de l'hospitaliser au service des urgences .Il a horreur de l 'hôpital surtout pour lui .<br class="autobr" /> Depuis il a été soigné pour une infection pulmonnaire mais il est devenu ingérable .Il est attaché en permanence, il reçoit un traitement pour le calmer mais il lui arrive encore de chercher à s'enfuir de l 'hôpital ;il tient des propos incohérents , attend la visite de notre maman..Son regard a changé , on dirait qu'il est ailleurs . Les médecins lui ont changé ses médicaments , rien n'y fait .L'IRM a dû être interrompu car il se débattait sans cesse . Apparemment pas de lésions (suite à ses 2 chutes) 2 neurologues l'ont rencontrés mais ils cherchent des explications . Mon papa était quelqu'un de très très calme avant tout ça . Nous ne comprenons pas ce qui lui arrive .</p> <p>Pouvez-vous m'éclairer ?</p> <p>Merci d'avance pour votre réponse</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-07-12T06:40:22Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15784 2018-07-12T06:40:22Z <p>Bonjour, Stéphane.</p> <p>Vous me sortez trop de mon champ de compétence pour que je puisse vous aider : ce site est consacré à la gériatrie et aux soins palliatifs, pas à la psychiatrie du sujet jeune. Par ailleurs je ne comprends pas tout de votre récit (par exemple le passage : <i>D'autres médisances ou diffamations ou même du délire étaient parvenus à un CHU, ce qui a interpellé le corps de la psychiatrie de Paris.<br class="autobr" /> La personne victime de cela a été interrogée par la psychiatrie à la Réunion et les questions étaient des connaissances intellectuelles (datation des études) et reconnaissance de l'identité du père de famille de la personne interrogée (sa profession, situation sociale).<br class="autobr" /> Vu la tournure, les chances de retrouver sa dignité sont infimes</i>.</p> <p>Ce qui est certain c'est que les délies à deux sont connus depuis longtemps (Lasègue et Falret, 1877, voyez <a href="http://psychanalyse-paris.com/Folie-a-deux.html" class="spip_out" rel='nofollow external'>http://psychanalyse-paris.com/Folie-a-deux.html</a>). Mais… il n'est même pas certain qu'il s'agisse d'un délire ; votre récit laisse la place à d'autres hypothèses, comme par exemple une simple malveillance, mais aussi des problèmes culturels : après tout il est moins facile qu'on ne croit de prouver qu'une conviction religieuse n'est pas un délire, on ne peut le faire qu'en interrogeant la personnalité sous-jacente, ou en repérant des stéréotypies caractéristiques de certains mécanismes délirants ; je me souviens d'avoir été longtemps questionné par le cas d'une jeune femme qui se disait possédée par le diable : le problème était que dans sa culture ce sont des choses qui existent.</p> <p>Reste ce qui est sans doute essentiel : comment faire pour que la situation soit tolérable par le voisinage ?</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-07-11T19:28:05Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15783 2018-07-11T19:28:05Z <p>Bonjour,</p> <p>Je voudrais votre avis sur deux majeurs qui ont eu des hallucinations auditives ou mauvaise interprétation de la réalité avec des croyances aléatoires sur l'identité d'une personne. Tous les trois vivaient comme voisins dans le même immeuble dans le 18ème arrondissement de Paris.</p> <p>Au début, c'était l'aménagement du voisinage dans un immeuble du 18ème arrondissement, les nouveaux locataires venus de différents horizons et de cultures différentes. Puis il y avait un appartement de libre pour deux personnes, majeurs protégés, pour leur donner leur chance de vivre en société.</p> <p>Le syndicat de l'immeuble avait obtenu l'accord pour ces majeurs protégés auprès des locataires.</p> <p>Mais au cours de l'année, plusieurs aller-retour d'infirmières auprès de ces jeunes majeurs protégés pour prendre de leur nouvelle de leur situation.</p> <p>N'ayant rien à dire, les infirmières repartirent au CHU.</p> <p>C'est à ce moment là que une chronique de mensonge ou croyance a commencé chez ces jeunes majeurs protégés. Ils s'amusaient à écouter aux portes, les conversations téléphoniques sans pour autant comprendre mais retenaient quelques mots d'une phrase. Et avec un peu d'imagination, ils parvenaient à consolider une histoire sur le dos de la personne.</p> <p>D'autre médisance ou diffamation ou même du délire étaient parvenus à un CHU, ce qui a interpellé le corps de la psychiatrie de Paris.</p> <p>La personne victime de cela a été interrogée par la psychiatrie à la Réunion et les questions étaient des connaissances intellectuelles (datation des études) et reconnaissance de l'identité du père de famille de la personne interrogée(sa profession, situation sociale).</p> <p>Vue la tournure, les chances de retrouver sa dignité sont infimes.</p> <p>De plus, le cercle CHU est très petit, les connaissances de personnels médicales sont non méconnaissables, car les parents de cette victime étaient du personnel médical des CHU de la Réunion.</p> <p>Il y a eu une mauvaise interprétation de la pars de ces majeurs protégés, illettrés selon le syndicat de l'immeuble, sur un sujet de xénophobie lu dans un article syndicaliste. Xénophobie signifie la peur de l'étranger. Mais pour ces jeunes majeurs protégés illettrés, ils avaient la conviction que l'étranger a peur.<br class="autobr" /> Alors, ils s'amusaient à offenser les locataires auprès de celles ou ceux qui veulent ouvrir une thèse psychiatrique.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-19T20:50:46Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15671 2018-05-19T20:50:46Z <p>Courage !</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-19T17:00:56Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15669 2018-05-19T17:00:56Z <p>Merci Michel, c'est clair ainsi. Je m'adapte en effet, je ne contredis jamais rien, et quand c'est fini, ma mère revient toute seule à l'état précédent. <br class="autobr" /> J'aime beaucoup Paasilina. Je n'ai pas lu celui-là !</p> <p>Bien à vous,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-19T08:21:10Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15665 2018-05-19T08:21:10Z <p>Bonjour, Aurélie.</p> <p>Ce que vous décrivez est très classique. Il y a au moins quatre mécanismes.</p> <p>Le premier est que les symptômes de la démence de type Alzheimer sont intrinsèquement fluctuants. La sécrétion d'acétylcholine est variable, et cela retentit nécessairement sur la performance intellectuelle.</p> <p>Le second est que cette performance est très sensible à l'environnement. Placé dans des conditions favorables, le dément est très longtemps capable de pensées normales, voire complexes. Quand il a le temps de s'organiser, tout va bien. C'est ainsi que quand mon père est venu à mon mariage il a été tout à fait capable de faire le trajet en voiture depuis sa province jusqu'en banlieue parisienne, mais qu'il s'est perdu sur le kilomètre séparant la mairie de la salle de la réception, alors qu'il était en cortège. C'est ainsi que le dément est capable de faire des traits d'humour extraordinaires, parce qu'il peut les préparer, mais qu'il supporte très mal qu'on lui en adresse, parce que l'élément fondamental du trait d'humour est de prendre son destinataire au dépourvu.</p> <p>Le troisième est le déni. Il n'a aucune raison d'être absent dans la démence, et ce n'est pas parce que votre mère « affirme que tout va bien, qu'elle n'est qu'âgée et pas particulièrement malade, que tout l'entourage médical le pense, qu'elle est capable de s'occuper seule de ses affaires, etc. » qu'elle est dupe de ce qu'elle vous dit.</p> <p>Il n'y a donc rien d'autre à faire que vous adapter à ces fluctuations.</p> <p>Tout cela est très bien décrit, et c'est un beau moment de lecture, dans Arto Paasilinna : <i>La cavale de l'architecte</i>.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-18T15:35:30Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15664 2018-05-18T15:35:30Z <p>Bonjour Michel,</p> <p>Une question de plus si vous voulez bien. <br class="autobr" /> J'observe qu'entre deux épisodes de faiblesse, où ma mère se comporte "normalement" pour quelqu'un dans son état et l'admet, elle a aussi des moments où, pendant quelques heures/jours, elle a l'air étonnamment mieux, même de manière spectaculaire.<br class="autobr" /> Elle parle vite, elle comprend tout ce qu'on lui dit, le garde en tête pendant plusieurs heures, mobilise de manière très agile des éléments éloignés qu'elle semblait avoir complètement oubliés, est en phase avec la discussion, fait de l'humour. On croit avoir affaire à sa personnalité d'il y a dix ans. <br class="autobr" /> Mais ces épisodes ne me réjouissent pas, je leur trouve même une coloration sinistre, parce qu'en même temps elle y affirme que tout va bien, qu'elle n'est qu'âgée et pas particulièrement malade, que tout l'entourage médical le pense, qu'elle est capable de s'occuper seule de ses affaires, etc. Elle développe aussi du déni, des camouflages et des "mensonges" dont je ne suis pas dupe (récemment : "on m'a envoyé un nouveau patient", alors que je savais que c'était le contraire, une autre de ses patientes ayant décidé d'arrêter la thérapie et de l'annoncer la veille, après une discussion avec moi sur l'état de ma mère). <br class="autobr" /> Je me demande de quoi ces épisodes peuvent être le reflet ; est-ce courant ? S'agit-il de moments où le malade compense en allant solliciter d'autres zones du cerveau ? En général, quand le "high" est fini, elle semble vraiment triste, déprimée.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-06T06:48:50Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15653 2018-05-06T06:48:50Z <p>Bonjour Aurélie.</p> <p>Si les choses sont ainsi, je ne crois pas que l'avenir vous contredira. Vous avez simplement fait un travail magnifique.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-06T06:10:15Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15652 2018-05-06T06:10:15Z <p>Bonjour Michel,</p> <p>Je m'étais un peu renseignée sur la leucoaraïose et avais compris, comme vous le dites, que c'était un constat qui ne signifiait rien. Il me semble qu'il faut attendre les consultations en neurologie à venir, et de toute façon cela ne change rien à l'organisation actuelle ; franchement, j'en suis à un stade où le diagnostic précis m'est, sinon indifférent, du moins égal. L'essentiel est que ma mère vive le moins mal possible sa situation, et pour le moment c'est le cas.<br class="autobr" /> Quant à l'habilitation familiale, j'entends bien vos réserves ; c'est ce qui m'a été proposé dans l'urgence par l'assistante familiale de l'hôpital. J'en vois aussi les limites, mais elle m'apparaît comme un moindre mal : j'ai pu très rapidement organiser des prélèvements automatiques pour les rares dépenses de ma mère, il y a un transfert de courrier vers chez moi et tout est géré par internet, il n'y a pas d'autre famille que moi (donc il n'y aura pas de conflit au moment de l'institutionnalisation) et, à ce stade, ma mère en arrive à accepter tout ce que je lui propose car elle accepte enfin l'idée qu'elle est malade. Elle admet même qu'il faudra une institutionnalisation si le maintien à domicile n'est plus possible. Il me semble donc que ce n'est pas la peine de se compliquer la vie alors que tout se passe relativement "bien". Peut-être l'avenir viendra-t-il me contredire...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-04T16:13:15Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15650 2018-05-04T16:13:15Z <p>Bonjour Aurélie, et merci de ces nouvelles.</p> <p>Il ne faut pas trop attacher d'importance au diagnostic. un diagnostic, c'est rassurant, cela permet de limiter le champ des inquiétudes. Mais cela peut aussi en déclencher, à cause notamment de tout ce qui peut se raconter de faux sur les pathologies ainsi définies de manière plus ou moins hasardeuses.</p> <p>Par exemple la leucoaraïose n'est pas quelque chose d'intéressant. C'est une image radiologique, qu'on trouve chez beaucoup de sujets âgés, sans qu'on soit capable d'établir une corrélation entre les images et les troubles qu'on observe. Si on regardait on me trouverait des images de leucoaraïose (raison pour laquelle je ne me fais pas examiner). En particulier le lien entre leucoaraïose et démence vasculaire : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> N'est pas évident. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> N'avance à rien. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Fait oublier que, même chez le sujet vasculaire, la démence de type Alzheimer est de loin la plus fréquente.<br class="autobr" /> C'est pour cela que je n'aime pas l'imagerie dans le diagnostic des démences. Cela ne fait que donner de fausses certitudes. L'imagerie ne sert qu'à éliminer des pathologies non démentielles passées inaperçues.</p> <p>Bref on pose le diagnostic de démence vasculaire. A quoi cela sert-il ? On peut espérer qu'elle évoluera plutôt par à-coups, avec un pronostic somme toute moins mauvais ; on peut limiter la casse en traitant, si elle existe, une hypertension artérielle. Le reste n'est pas très intéressant.</p> <p>Plus utile est la découverte de l'anxiété, même si on n'aime pas prescrire des tranquillisants aux déments.</p> <p>Il est réconfortant de lire que vous êtes très bien entourée par l'équipe médicale. Comme vous le soulignez le fait de voir votre propre souffrance entendue est une aide fondamentale. Dès à présent il vous faut réfléchir à ce que vous ferez quand, la sécurité de votre mère n'étant plus assurée à domicile, vous devrez envisager une institutionnalisation.</p> <p>Je suis toujours un peu réticent devant l'habilitation familiale, voyez <a href="http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article129" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article129</a>. L'habilitation familiale est une tutelle dont le Juge ne se mêle pas. Or l'immense intérêt de cette intervention du Juge est de <i>protéger</i> le tuteur en validant son action. Une habilitation familiale suppose donc que la famille s'entende très bien ; j'ajoute qu'on a sur ce point régulièrement des surprises. Prudence, donc. En toute hypothèse il vous faut obtenir du juge que votre habilitation porte sur les biens de votre mère <i>et sur sa personne</i>, car vous en aurez besoin pour imposer l'entrée en maison de retraite.</p> <p><i>Il reste encore deux ou trois patients de longue date qui savent qu'elle va mal et viennent encore à leurs "séances" pour la soutenir moralement</i>.</p> <p>Je ne commente pas. Cette inversion du rapport thérapeutique est peu banale. J'espère que ces patients ont un suivi par un autre médecin...</p> <p>Merci encore de votre message.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-05-04T03:33:44Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15648 2018-05-04T03:33:44Z <p>Bonjour Michel,</p> <p>J'avais envoyé des messages dans cet espace de discussion au mois de mars au moment où ma mère et moi étions confrontées à une situation de crise. Il m'a été très précieux de pouvoir échanger avec vous et de lire les contributions d'autres internautes. Merci.</p> <p>Depuis nous savons que ma mère souffre de leucoaraïose et que c'est probablement une démence vasculaire, compliquée par une anxiété aiguë. Il y a un rendez-vous en neurologie au mois de juin pour préciser cela.</p> <p>J'ai pu faire part de mon désarroi à l'équipe soignante de l'hôpital de gériatrie où elle faisait un séjour de quelques semaines. J'ai été entendue avec beaucoup de compassion et la solution mise en place m'a même surprise par sa qualité. Comme on ne peut pas forcer une personne dont c'est la première hospitalisation en gériatrie à partir vers une institution si elle le refuse, et comme j'expliquais pourquoi il m'était impossible psychologiquement et matériellement de devenir soignante pour ma mère, il y a eu un retour à la maison encadré par un plan d'aide (APA, infirmières, auxiliaire de vie, kiné, orthophoniste). Nous avons prévenu les pharmacies du quartier et ma mère ne peut plus se livrer à l'automédication qui avait sans doute fait grimper son taux d'INR. Un dossier d'habilitation familiale est en cours pour moi. Ma mère a aussi un traitement d'antidépresseurs et d'anxiolytiques qui l'apaise sans l'assommer. Je viens à Paris environ une fois par mois.</p> <p>La moitié de ses patients (elle est psychanalyste) ont cessé de venir, comprenant la situation. Il reste encore deux ou trois patients de longue date qui savent qu'elle va mal et viennent encore à leurs "séances" pour la soutenir moralement. Sinon, son état global se dégrade doucement : elle oublie de plus en plus les rendez-vous, ne peut pas se concentrer sur un sujet de conversation plus de 5 mn, est incapable de chercher un objet dans sa maison, ne va pas plus loin que le pâté de maisons etc. Ce n'est pas un conte de fées, mais c'est tellement mieux qu'avant parce que je n'ai plus l'impression d'être seule avec le problème, à devenir folle moi-même.</p> <p>Ce que j'ai vécu de plus précieux ces derniers mois, c'est le dialogue avec ce site, avec les médecins et les infirmières, les professionnels des services sociaux. Cela change tout de voir une douleur privée reconnue, et aussi qu'on vous dise qu'elle correspond au réel. Avec cela on peut vivre.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-15T20:59:09Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15581 2018-03-15T20:59:09Z <p>Bonsoir Michel,<br class="autobr" /> J'espère, je crois, aussi qu'il est possible... mais je ne crois pas que ce soit la règle.<br class="autobr" /> Et surtout, si la prise de recul provisoire est possible, conduit-elle à la compréhension de comportements qui ont motivé toute une vie ? J'en doute (dans le cas général).</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-15T20:49:07Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15580 2018-03-15T20:49:07Z <p>Bonsoir, Un autre.</p> <p>Pour ma part je n'irais pas jusque là. J'espère bien qu'il est possible d'aimer sans s'approprier, et d'apaiser les conflits sans passer par la rupture.</p> <p>Cela ne me fait pas méconnaître que souvent la rupture est le sel moyen de trouver la paix. Mais je parlerais plutôt de prise de recul, qui doit être considérée comme provisoire.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-15T20:23:05Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15579 2018-03-15T20:23:05Z <p>Mais de façon générale, l'amour, maternel, filial, conjugal, ne<br class="autobr" /> consiste-t-il pas souvent et en grande partie en l'appropriation de l'autre<br class="autobr" /> ? Ce qui rend toute stratégie d'apaisement synonyme de rupture assez irrévocable.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-11T18:02:29Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15574 2018-03-11T18:02:29Z <p>Puis-je me permettre, Aurélie, quoique cela ne vous avancera sans doute guère, de vous dire qu'il n'y a pas que les mères <i>dominantes </i> qui vous détruisent quand elles quittent les rives de la raison ? Moi aussi, j'ai haï ma mère quand elle a commencé à perdre les pédales, parce que j'avais le sentiment qu'elle me volait ma vie. Et pourtant, son mode à elle, c'était le triangle Bourreau-Victime-Sauveur, elle attendait de moi que je chausse les bottes de mon père-bourreau après son décès, tout en souffrant que je manque à mon devoir de sauveur puisque je n'étais pas capable de la sortir de la détresse de la démence qui venait...</p> <p>La seule chose dont je peux témoigner, c'est que, oui, l'apaisement est possible. Pas celui de ma mère, parce que désormais grabataire et aphasique, placée en EHPAD depuis bientôt quatre ans, elle continue d'alterner regards noirs et larmes quand elle me voit - c'est sûr, je l'ai trahie, et elle m'en veut. Mais MON apaisement : j'aime ma mère, et même je continue d'admirer sa pugnacité. Je suis fière d'elle, et de sa résistance à l'atrocité de ce qu'elle vit. Mais je ne me sens plus ni coupable, ni responsable, et ce m'est un grand soulagement.</p> <p>Pour ce que ça vaut, je vous souhaite de trouver la sérénité de ce renoncement. Je pense à cette citation de R.M. Rilke (sans garantie d'authenticité) : "Aimer, c'est laisser partir".</p> <p>Bien cordialement</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-10T20:33:04Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15573 2018-03-10T20:33:04Z <p>Bonsoir, Aurélie.</p> <p>Je partage tout à fait votre point de vue.</p> <p>Mais il me semble que si vous êtes parvenue au point où vous êtes, c'est précisément au prix d'un dur travail qui généralement n'est pas fait, et dont le plus souvent on n'a même pas idée. Comme tout le monde j'ai dû sur cette question faire des compromis. Je ne suis pas du tout sur d'avoir fait les bons, encore moins de les avoir fait avec suffisamment de profondeur. Et je sais de quel poids cela pèse.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-10T18:52:34Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15572 2018-03-10T18:52:34Z <p>Bonsoir Michel,</p> <p>Un dernier merci pour votre finesse.<br class="autobr" /> Bien entendu, je suis accompagnée comme il faut et très soutenue sur le terrain que j'ai moi-même évoqué (l'histoire du pot de confiture m'est personnelle et dépasse en effet le cadre des échanges qui se tiennent ici).</p> <p>Loin de moi l'idée de formuler une demande d'approfondissement dans le cadre de votre site. C'était une remarque en passant, et que j'espère utile à celles et ceux qui se sentent coupables de la même façon dans ces situations assez particulières de relations abusives qui touchent à leur fin.</p> <p>J'ai pu réaliser que les anciens enfants dominés pensaient souvent trouver une stratégie de sortie en croyant n'éprouver que haine et/ou crainte pour leur parent dévorant, sans se rendre compte que c'était encore une autre façon de ne pas se libérer de cette figure-épouvantail avec laquelle ils ont vécu. Je leur souhaite à tous et à moi-même de retrouver une forme d'amour dans la relation, un amour qui ne soit pas la négation de soi au profit de l'autre mais un vrai dialogue parent-enfant au moment de la séparation, avec le courage de poser enfin des limites.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-10T08:41:01Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15571 2018-03-10T08:41:01Z <p>Bonjour, Aurélie, et merci à vous au contraire de votre réponse.</p> <p>Je vous le confirme : <i>j'ai pensé à la démence avec le souhait partiel que cela "aille plus vite" encore afin que je puisse respirer. J'écris cela, naturellement, avec tous les guillemets qui s'imposent, assez sûre que la plupart des enfants de déments l'ont ressenti un jour ou l'autre. Cela n'exclut nullement la présence d'amour,</i></p> <p>En effet : <i>tous</i> les proches de déments sont écartelés entre l'espoir insensé que les choses ne sont pas si graves, ou qu'elles pourraient s'arranger, et le désir frénétique que tout s'effondre le plus vite possible. C'est là quelque chose de tout à fait normal, et il ne serait pas difficile de le repérer dans toute situation de crise. Quand (ce que je me garde bien de faire) je suis sur le haut d'un toit et que je dois sauter les quelques dizaines de centimètres qui me séparent du toit voisin, j'ai autant envie de rester de mon côté que de passer de l'autre. Mais ici il y a plus, et cela interroge la raison d'être même du soin. Je maintiens que quand on fait un diagnostic d'Alzheimer il est indispensable de tenter un traitement anticholinestérasique ; ces traitements marchent très mal, mais il y a un petit contingent de patients qui en tire un bénéfice, parfois spectaculaire. Mais si le bénéfice consiste à redonner au malade suffisamment de moyens intellectuels pour mieux savourer sa propre descente aux enfers, je me demande…</p> <p>Toujours est-il que ce désir mal avoué de faire que les choses aillent vite est un tourment supplémentaire. On a la même chose en fin de vie : toutes les familles passent par cet état où elles viennent demander, sous une forme ou sous une autre « si ça va durer encore longtemps ». Notons à ce sujet que : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Cette demande revêt bien sûr de multiples formes : <i>j'ai besoin de savoir pour m'organiser</i> ; ou : <i>il serait bon pour lui de partir</i> ; ou : <i>Docteur, vous lui donnez encore combien de temps ?</i> etc. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> On tire une grande consolation de savoir que tout le monde en passe par là : si j'en viens à penser cela, ce n'est pas parce que je suis un monstre mais parce que je suis la proie d'un phénomène <i>normal</i>. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ce phénomène est tout simplement celui de la séparation : se séparer, accepter la mort de l'autre, c'est accepter qu'il aille son chemin, et que je n'aie aucune prise sur ce chemin ; accompagner c'est marcher à côté de l'autre, et le faire inconditionnellement sans même me poser la question de savoir où il va. Quand on me demande : <i>Docteur, vous lui donnez encore combien de temps ?</i>, on me demande au fond si je maîtrise encore quelque chose, prévoir c'est maîtriser, au moins symboliquement. Accepter la mort de l'autre c'est accepter de ne plus rien savoir, de ne plus rien pouvoir. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> On voit le désastre que serait la légalisation de la mort pour tous, laquelle met en scène qu'on peut se séparer de l'autre en maîtrisant le tout de cette séparation, faisant l'impasse sur le mécanisme psychologique de cette séparation.</p> <p>Mais ensuite vous dites :</p> <p><i>C'est comme si elle était encore toute puissante dans sa manipulation, signe que je n'ai pas encore intégré pleinement l'idée qu'elle avait déjà changé d'état. C'est comme l'impression d'être un enfant qui a mis les doigts dans le pot de confiture et qui va se faire prendre, et sa peur lui permet de ne pas voir qu'en réalité il n'y a plus personne pour le gronder.</i></p> <p>Oui, Aurélie. Le problème est parfaitement là où vous le situez. Mais je ne vous en dirai pas plus. Nous sommes sur le net, et rien ne serait plus irresponsable que de poursuivre notre conversation sur ce point. Il vous faut vous colleter à ce problème, et je ne serais rassuré que si vous me disiez que vous avez entrepris un travail personnel d'élaboration avec un professionnel. Moi, je ne vous dirais que des âneries.</p> <p>Je pense à vous.</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-09T22:37:13Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15570 2018-03-09T22:37:13Z <p>Bonjour Michel,</p> <p>Merci pour ce site, pour la manière d'être de ce site, en effet si précieux parce qu'il est géré ainsi et ouvert à tous. Il y a des désespoirs qu'il est bon de pouvoir partager sans savoir exactement avec qui. Merci également du risque à prendre, même si en effet vous n'avez aucun moyen de vérifier mes dires.</p> <p>Tout ce que vous dites sur la démence, je l'avais en effet pensé (comme il y a longtemps que je mets des mots sur les parts obscures d'une relation mère-fille qui confine d'un côté à l'inceste moral), et même, pour être tout à fait honnête, j'ai pensé à la démence avec le souhait partiel que cela "aille plus vite" encore afin que je puisse respirer. J'écris cela, naturellement, avec tous les guillemets qui s'imposent, assez sûre que la plupart des enfants de déments l'ont ressenti un jour ou l'autre. Cela n'exclut nullement la présence d'amour, même dans une relation qui ne va pas bien.</p> <p>Il faut en effet attendre le résultat des tests.</p> <p>Ce qui me pose problème, c'est probablement ma propre hésitation quant au fait que je serai ou non capable de NE PAS faire tout ce que ma mère veut ou dit vouloir et quant au fait que je serai ou non capable d'affirmer, quitte à avoir mauvaise conscience devant les médecins qui parlent (pour le moment) de retour à la maison, mon incapacité à gérer sa situation complètement. C'est comme si elle était encore toute puissante dans sa manipulation, signe que je n'ai pas encore intégré pleinement l'idée qu'elle avait déjà changé d'état. C'est comme l'impression d'être un enfant qui a mis les doigts dans le pot de confiture et qui va se faire prendre, et sa peur lui permet de ne pas voir qu'en réalité il n'y a plus personne pour le gronder.</p> <p>Quoi qu'il en soit, en parler, c'est déjà avoir moins peur. Merci !</p> <p>Bien à vous,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-09T16:42:14Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15569 2018-03-09T16:42:14Z <p>Bonjour, Aurélie.</p> <p>Je comprends votre détresse. Et j'hésite à en rajouter. Si je n'étais pas en charge de ce maudit site je ne vous répondrais sans doute même pas, et je vous dirais que le plus simple est d'attendre le résultat des tests.</p> <p>Mais vous m'écrivez ; Et je crois que j'ai raison de gérer ce site comme je le fais ; je crois que s'il est efficace (l'est-il ?) il doit son efficacité au fait que, précisément, je ne prends aucune des précautions qu'on a coutume de prendre dans le métier. Si je résume : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Vous m'écrivez. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je n'ai aucun moyen de vérifier votre propos. Je le prends donc au pied de la lettre. Cela vous fait prendre un risque, mais c'est notre règle du jeu. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ce que vous écrivez, ce n'est pas à moi que vous l'écrivez : le site est public, et n'importe qui peut le lire. Autant dire qu'il ne s'agit en rien d'une consultation. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je pars du principe que vous êtes en état de lire la réponse à votre question. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> En aucun cas je ne vous mentirai. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je n'ai pas à considérer l'effet que notre dialogue pourrait avoir sur d'autres lecteurs.</p> <p>Ceci rappelé, voyons.</p> <p>Je ne sais pas ce que les tests vont donner. Il est prudent tout de même d'attendre, car on pourrait avoir une bonne surprise. Mais votre récit évoque au premier chef un diagnostic de démence, sans pouvoir en préciser le type, mais cela malheureusement n'a guère d'importance.</p> <p>Je crois qu'en réalité vous le saviez.</p> <p>Ce qui vous terrifie, évidemment, c'est l'écart entre l'image qu'elle vous donne maintenant et celle qu'elle donnait auparavant. On a souvent tendance à croire qu'un haut niveau intellectuel ou culturel protège contre la démence. Pour ma part je n'y ai jamais cru, pas beaucoup plus, d'ailleurs, qu'à la stimulation cognitive des malades, dont j'attends toujours qu'on me prouve les résultats. Les choses se passent autrement. Ce qui est probable c'est que les personnes qui ont un haut niveau intellectuel vont mettre un peu plus de temps que les autres à s'effondrer ; mais ceci est compensé par deux phénomènes : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le premier est que la perte des capacités se ressent tout autant : si ma perte de mémoire me rend incapable de lire correctement une partition de musique, cela ne se verra pas dans la vie quotidienne, mais j'en souffrirai beaucoup. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le second est que les personnes ayant vécu toute leur vie sans préoccupation intellectuelle importante pourraient bien s'avérer plus aptes que les autres à vivre avec un déclin cognitif.</p> <p>Bref votre mère est en train de perdre ce qui la faisait ce qu'elle a été, dans son histoire, dans votre histoire, dans sa vie sociale. Et vous ne vous y attendiez pas. Tous les enfants de déments passent par là ; c'est seulement pire dans votre situation.</p> <p>De même il vous est très difficile de vivre ce spectacle d'une mère qui tantôt se montre en possession de tous ses moyens et tantôt complètement perdue. Mais c'est là le lot commun de tous les proches de déments. Il faut garder en tête que ces malades ont longtemps l'obsession de sauver les apparences, et qu'ils y arrivent très bien.</p> <p>Reste votre histoire personnelle. Je suis très sensible à ce que vous racontez ; mais je sais bien que ce qui me vient ne sont que des fantasmes. Tant pis, je vous les livre.</p> <p>Une psychanalyste toxique, cela semble un oxymore : on n'imagine guère Françoise Dolto en mauvaise mère (même si pour ma part j'ai toujours été perplexe devant ses propos). Or quand on songe à ce qu'est un psychanalyste il y a une part de nous (de moi, en tout cas) qui voit remuer d'étranges images plus ou moins cauchemardesques, qui évoquent un pacte un peu obscur avec des forces occultes, voire diaboliques. Je crois que Freud a dû être confronté à ça, et ce n'est pas un hasard si l'image emblématique de la psychanalyse est <i>Le cauchemar</i> de Füssli, ni si dans le bureau de mon psychanalyste il y avait <i>L'île des morts</i> de Böcklin. Ajoutons qu'on perçoit chez le dément une inquiétante étrangeté qui ouvre sur d'étranges terreurs à thème de possession : le dément tire sur le zombie.</p> <p>Mais ce sont des fantasmes.</p> <p>Ce qui importe en tout cas c'est de vous protéger.</p> <p>Vous avez le devoir de veiller sur votre mère. Cela n'induit pas le devoir de la prendre en charge. Votre devoir se limite à vérifier que les mesures adéquates sont prises pour son bien-être. On verra ce que donnent les tests, notamment parce qu'il existe des tableaux pseudo-démentiels, qui peuvent tromper l'observateur (alors, moi qui ne l'ai même pas observée… raison pour laquelle je me demandais si je faisais bien de vous répondre). Mais je ne serais pas étonné s'ils confirmaient l'hypothèse de démence, et s'ils ne concluaient pas que le moment de l'institution est arrivé ; ce qui me le fait dire c'est que vous décrivez très bien les éléments qui font suspecter que son aptitude à assumer la vie quotidienne se dégrade maintenant depuis longtemps. Cela les médecins ne vous le diront pas forcément, tenus qu'ils sont de respecter, eux, la volonté du malade. Je passe sur le fait qu'il devient probablement risqué de lui confier des malades.</p> <p>S'il est conclu qu'elle peut rentrer chez elle avec un plan d'aide (a-t-elle les moyens de le financer ?), alors il faudra que la gestion de ce plan soit déléguée à un service adapté, tout simplement parce que vous ne pourriez guère le faire à distance. Mais il se pourrait bien que le projet de retour à domicile échoue : ces malades ont avant tout la terreur du regard des autres, et c'est ce qui explique qu'ils refusent les aides. Quoi qu'on fasse on le fait contre leur gré. C'est pour cette raison qu'il faut envisager l'institutionnalisation : elle n'en veut pas, mais elle ne veut pas davantage du reste.</p> <p>Il faudra probablement prendre une mesure de protection judiciaire. C'est une sécurité pour ses biens. C'est aussi un moyen, même s'il n'est pas suffisant, d'imposer l'entrée en maison de retraite : ce n'est pas suffisant car la loi dispose que même sous tutelle c'est la personne qui décide de son lieu de résidence ; mais, outre que cette disposition est un monument d'hypocrisie, c'est le tuteur qui paie le loyer, et qui par là a la main sur la véritable décision. D'autre part il est fréquent que la personne institutionnalisée contre son gré soit en réalité <i>soulagée</i> par cette décision, qui lui permet d'enfin poser le sac, tout en continuant à pouvoir dire qu'elle a été lâchement abandonnée par sa famille, ce qui n'est pas un mince avantage.</p> <p>Il vous faudrait y regarder à deux fois avant d'assumer vous-même le rôle de tutrice : devenir tutrice d'une mère avec qui le passé n'a pas été serein pourrait être source pour vous de problèmes et de souffrances. Il y a des tuteurs professionnels. À moins que vous ne puissiez l'envisager moyennant un soutien psychologique…</p> <p>Mais prouvons d'abord qu'il s'agit bien d'une démence.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2018-03-09T16:21:05Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15568 2018-03-09T16:21:05Z <p>Bonjour,</p> <p>Je suis fille unique avec aucun environnement familial présent et je suis plongée dans la perplexité et la détresse. <br class="autobr" /> Ma mère a 82 ans, vit à Paris, est psychanalyste depuis longtemps et, jusque récemment, recevait quelques patients auxquels elle tient beaucoup. C'est une femme dotée d'une énergie physique exceptionnelle, très autoritaire, très volontaire, et qui tient à tout contrôler dans sa vie, la moindre de ses impressions ayant valeur de vérité.</p> <p>Depuis un ou deux mois, elle a connu des épisodes répétés de chutes, chez elle et à l'hôpital, et depuis un an environ je la vois répéter en boucle ses souvenirs, reposer la même question à 5 mn d'intervalle, parfois oublier ses patients, devenir incapable de se faire à manger / faire des courses, être très velléitaire dans le règlement de ses factures, avoir des épisodes d'anxiété aiguë où elle appelle les deux ou trois personnes de son entourage sans arrêt en leur demandant de venir tout de suite parce qu'elle va mourir / faire une crise cardiaque. La femme de ménage, le voisin qui aide un peu et le dernier ami qui lui reste ont déclaré forfait parce qu'elle les persécutait de coups de fil. Elle a renvoyé l'auxiliaire de vie que j'avais trouvée.</p> <p>Elle a été hospitalisée deux fois récemment aux urgences, la dernière fois pour un taux d'INR très élevé (on pense qu'elle a dû mélanger ses médicaments). À chaque fois les soignants émettaient une demande de redirection vers un service de gériatrie. La première fois elle a insisté pour une sortie de l'hôpital contre avis médical (elle est phobique de l'hôpital), la deuxième fois j'ai insisté pour qu'elle accepte d'aller en gériatrie.</p> <p>Elle y est depuis huit jours (gériatrie aiguë) et passe toute une batterie de tests. Ce qui cause ma détresse est qu'à la fois elle tient un discours apparemment très contrôlé et très "habile" où elle montre son personnage de psychanalyste en contrôle de la situation, affirme être certaine de sortir très bientôt et de reprendre ses patients, et en même temps elle oublie toutes les cinq minutes ce qu'elle vient de faire ou dire, a des crises d'agressivité à mon égard, passe des coups de téléphone à répétition (jusqu'à 20 par jour pour me dire que les médecins la trouvent en pleine former et me demander de lui apporter ses affaires parce qu'elle "va sortir bientôt"). Il y a aussi chez elle l'effacement apparemment total d'une conversation que j'ai eue avec elle et son médecin et où on lui disait qu'elle allait rester quelque temps à l'hôpital, aller en soins de suite quelques mois, et qu'il faudrait sans doute envisager un changement de vie avec une prise en charge.</p> <p>J'ai beaucoup de mal avec ces douches écossaises et ce déni, d'autant plus que c'est une mère très accaparante et dévorante à un point toxique, qui réclame ma présence constante, et que je suis plutôt en train d'essayer de me libérer d'une emprise qui a duré toute ma jeunesse (j'ai 42 ans). J'habite à Marseille, j'ai longtemps vécu à l'étranger, et j'avoue que pour moi, accepter qu'elle rentre chez elle avec toute une série d'aides est au-dessus de mes forces, car je sais que cela absorberait toute mon énergie et aspirerait ma vie. Or les médecins semblent aller vers cette solution puisque c'est ce qu'elle réclame de toutes ses forces, et ils pensent actuellement qu'une fois l'anxiété prise en charge elle devrait arrêter de m'épuiser de demandes ; pour elle un EHPAD est une solution qui n'existe tout simplement pas et qui, dit-elle, la "tuerait".</p> <p>Je ne sais pas quoi faire dans cette situation, je suis perdue et terrifiée à l'idée de me retrouver engluée dans un duo mortifère si elle sort de l'hôpital pour rentrer chez elle et que je doive de nouveau tout gérer alors que mon maximum de séjour avec elle est de 48h d'affilée pour une fréquence de visite d'une fois par mois maximum, davantage m'étant insupportable. Merci de votre aide,</p> <p>Cordialement,</p> <p>Aurélie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-29T22:51:08Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15444 2017-11-29T22:51:08Z <p><i>Cette discussion n'a aucun lieu d'être relativement à la vidéo en question</i></p> <p>Si, elle a lieu d'être, parce qu'elle tourne autour d'une question-clé : quelle est la légitimité et l'utilité d'une <i>mise en scène</i> lorsqu'il s'agit d'interagir avec une personne "démente" ?</p> <p>Ce qui m'a frappée, moi, dans cette vidéo, c'est le luxe de précautions déployées pour présenter ce qui est décrit comme une "thérapie", pensée en profondeur par un éminent Professeur-Docteur-Gériatre italien, qui s'est déplacé en personne pour l'expliquer, pour laquelle il a fallu former des infirmiers-voyageurs-accompagnants, et dont n'ont bénéficié que quatre patients dûment sélectionnés. Cela rejoint votre analyse, vous expliquez que oui, on essaye de répondre ainsi à telle ou telle manifestation des troubles que l'on constate habituellement chez les vieillards déments, notamment la déambulation.</p> <p>Permettez-moi cependant d'observer que pour le spectateur moyen, éventuellement en charge ou proche d'un vieillard dément, il y a quelque chose d'assez dérangeant dans cette confiscation médicale des relations avec les vieilles personnes démentes : c'est tout le problème des "animations". Je sais que les familles y tiennent en général beaucoup, mais ce n'est pas mon cas ; d'abord, je n'ai pas de pire cauchemar que de m'imaginer un jour en compagnie d'une charmante jeune femme psy-quelque chose qui essaiera de me faire faire du coloriage (pardon, pratiquer avec moi - sur moi ? - de l' "art-thérapie") et ensuite je remercie le Ciel chaque jour que mon père soit mort assez subitement pour que je ne le vois pas "animé", c'est-à-dire poussé dans son fauteuil roulant à la table de l'atelier pompon.</p> <p>Cette histoire de voyage en train virtuel est du même ordre. On a l'impression que ce qui est en jeu, c'est surtout le besoin des soignants (au sens large) de se conforter dans leur rôle de thérapeutes - Sophie remarquait justement que les "yeux pétillants de Marcel" observés par la directrice de la maison de retraite à la fin du reportage relèvent d'avantage de la méthode Coué (c'est-à-dire du satisfecit qu'elle s'adresse à elle-même d'avoir expérimenté cette "thérapie" originale ) que d'une quelconque réalité clinique : nous savons tous que dans la minute où Marcel sera descendu du "train", il demandera à la première personne qu'il rencontrera où se trouve la gare, car il doit rentrer chez ses parents...</p> <p>Or la proximité affective avec un vieillard dément commande bien d'autres comportements, dont la vocation "thérapeutique" est sans doute fort mince : on veut, désespérément, maintenir une apparence de normalité, parce que c'est le seul moyen de "retenir" la personne qu'on aime (ou au moins qu'on connaît, avec toutes les ambigüités émotionnelles que cela recouvre) auprès de nous. Cela va donc du déni pur et simple au "jeu de rôle" - comme celui que j'ai pu jouer, sans doute fort maladroitement, avec la vieille dame égarée que j'ai conduite à la "réception" d'un hôtel imaginaire pour qu'on lui "trouve une chambre pour la nuit".</p> <p>Je crois, sans en avoir aucune certitude, que ce désir de "normalité" est partagé par les vieilles personnes démentes - depuis les tréfonds de leur démence, et au-delà de leurs symptômes et pathologies, si soigneusement analysés par les divers "intervenants professionnels".</p> <p>Et puis, la question éthique reste entière : c'est clair que Marcel n'est sans doute plus en état de "comprendre" qu'on le mène en bateau (ou plutôt en train...), mais est-on vraiment si sûr que c'est utile et/ou efficace de le faire ? (Vous même semblez avoir quelques doutes sur la durée...). Et quand bien même ? Est-ce qu'on en a le droit, même avec les meilleures intentions du monde ? Pourquoi est-il si nécessaire, dans ce cas, qu'il y ait une "caution médicale" ?</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-29T17:13:31Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15443 2017-11-29T17:13:31Z <p>Bonjour.</p> <p>Cette discussion n'a aucun lieu d'être relativement à la vidéo en question, que j'ai fini par regarder.</p> <p>Rappelons de quoi il s'agit.</p> <p>Le problème est celui de la prise en charge de la déambulation chez le dément. Cette déambulation correspond d'abord à une injonction psychomotrice qui devient irrépressible chez certains malades. À son origine elle n'a aucun contenu mental : le dément déambulant déambule parce qu'il a un besoin physique de marcher. Ce n'est que dans un deuxième temps qu'il se pose la question de savoir où il va ; car il ne tarde pas à s'apercevoir que quand on marche c'est pour aller quelque part ; et la meilleure explication qu'il peut se donner est qu'il part pour rentrer chez lui ; c'est si vrai qu'il est très fréquent, quand on lui demande où il veut aller, de s'entendre répondre : « Chez moi, à la maison de retraite ». C'est pourquoi il est inadéquat de parler de fugue : le dément ne veut pas s'enfuir, il veut marcher.</p> <p>On a la même chose avec le dément qui a perdu la parole et qui, rencontrant une autre personne, se met à tenir des propos incompréhensibles. Ce dont le malade se souvient c'est que quand on rencontre quelqu'un on lui parle ; ensuite seulement il se souvient que quand on parle on parle de quelque chose, et qu'il faut donc se mettre d'accord sur un sujet de conversation.</p> <p>La question à laquelle la vidéo tente de répondre est donc celle-ci : y a-t-il un moyen simple de gérer ce besoin de déambuler ? Et elle propose une technique, un peu sophistiquée, un peu lourde, pour détourner l'attention du malade. C'est une technique comme une autre, qui présente l'avantage d'adjoindre à cette lutte contre la déambulation une tentative pour introduire une gestion du fantasme de voyage, tout en plaçant le malade dans un univers qu'il connaît et qui le rassure. Les techniques de diversion font partie de l'arsenal quotidien du professionnel de santé, et c'est avec raison qu'on n'y trouve rien à redire.</p> <p>Pour juger cette technique, il faut simplement considérer ses résultats. Le projet est plus complexe qu'il n'y paraît, car il inclut plusieurs dimensions qui sont assez largement indépendantes. En ce qui me concerne je me demande simplement comment les choses évoluent sur le long terme. Ce que vise la thérapie c'est l'angoisse ; d'une part l'angoisse donne envie de marcher (nous l'expérimentons couramment nous-mêmes), d'autre part le besoin irrépressible de marcher sans savoir où on veut aller est lui-même générateur d'angoisse. Je crois sans peine que la thérapie y parvient ; je suis moins sûr de son efficacité à terme sur, précisément, le besoin de marcher, qui est purement psychomoteur.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-29T04:38:05Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15441 2017-11-29T04:38:05Z <p>Chère Dom,</p> <p>Mais la grande différence entre l'histoire que vous racontez et la vidéo de Télématin est la spontanéité du geste. Dans un premier temps, Dom, vous dites à cette dame qu'il ne faut pas paniquer et qu'on va bien finir par trouver une solution ( d'hébergement) pour la nuit . Je pense vraiment que ce ce sont ces mots là qui ont commencé à dénouer la situation .</p> <p>Après</p> <p>Qui peut vous en vouloir d'avoir chercher une solution ? ... certainement pas ceux qui vivent au quotidien ou ont vécu au quotidien les mêmes difficultés.</p> <p>Et vous n'en avez pas rajouté quant à l'épilogue de l'histoire .</p> <p>La directrice de l'EHPAD finit par croire à son scénario quand elle conclue dans la vidéo qu'au terme de leur voyage , les résidents ont les yeux qui pétillent .</p> <p> Et pendant qu'on y est , vous croyez vraiment qu'une fois sorti de son Wagon , Marcel est allé raconté à ses colocs qu'il vient , pour reprendre votre expression ... de faire ... La Turquie ou Le Costa Rica ?</p> <p>Sophie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-27T10:38:41Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15438 2017-11-27T10:38:41Z <p>Voilà bien ce qui prouve, ce que je continue d'oublier encore et encore à mon âge, que les bonnes intentions ne sont pas forcément le meilleur moyen de bien faire !</p> <p>Car en vous lisant, j'ai tout à coup pensé moi aussi à la fille (ou au fils) de la dame égarée dans les couloirs de l'EHPAD et que je conduisais "à la réception" pour qu'on lui "donne une chambre pour la nuit"... et je me dis que leur réaction aurait pu être bien moins aimable que la vôtre : il serait, somme toute, naturel que cette fille ou ce fils perçoive mon comportement comme prodigieusement agaçant et intrusif ("De quoi se mêle-t-elle, celle-là ? Elle est qui, d'abord ? Et pourquoi se permet-elle de ridiculiser notre pauvre maman en lui faisant croire qu'elle est à l'hôtel ? D'ailleurs, sûrement, ça risque d'aggraver son angoisse quand elle va se rendre compte qu'on s'est moqué d'elle... Et cette fausse bonne humeur, ce sourire imbécile, franchement, il n'y a pas de quoi s'amuser, quel manque de respect pour la souffrance de maman...")</p> <p>Une digne réserve, en faisant comme si cette dame égarée était transparente et en s'abstenant d'intervenir (les professionnels sont là pour ça), aurait peut-être mieux convenu. Pffff, je n'apprendrai jamais...</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-26T03:44:04Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15435 2017-11-26T03:44:04Z <p>Chère Dom,</p> <p> " ... Et je dois vous avouer que... ben si, je "pousse le bouchon" jusqu'à me diriger vers le "guichet" (en l'espèce le comptoir du petit kot-cuisine où se tiennent les aides-soignantes quand elles ne courent pas à droite à gauche) pour leur demander si elles n'auraient pas une chambre où Madame pourrait dormir ce soir car elle a raté son train et est fort émotionnée - et ce qui est magnifique, c'est que les filles pigent au quart de tour : elles se consultent, elles regardent leur registre, et elles annoncent à la dame qu'il y aurait bien en effet une chambre pour elle au 322, et qu'elles vont d'ailleurs l'aider à s'installer..."</p> <p>Dom, je vous fais deux réponses .</p> <p>1 je m'imagine à la place des aides- soignantes.</p> <p>Probablement je serais rentrée , comme elles, dans le délire ( sens commun du terme) parce que vous m ' y embarquez mais je ne vous cache pas qu' intérieurement j'aurais pesté contre vous parce que vous me faites rentrer dans un rôle de composition : concierge d'hôtel qui n'est pas le mien.</p> <p>2 je m'imagine la fille d'une dame perdue dans l'unité et une autre fille d'une autre dame , etc</p> <p>Là , Dom je vous aurais adorée parce qu'une inconnue aurait parlé à ma mère, aurait cherché à la console même au prix d'une scène complètement surréaliste.</p> <p>Sophie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-25T06:11:32Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15434 2017-11-25T06:11:32Z <p>Chère Dom,</p> <p>" ... Premièrement, ce n'est peut-être pas seulement de ses angoisses, qu'il veut parler - c'est peut-être simplement converser, de tout et n'importe quoi, comme tous les gens conversent "dans la vraie vie"... "</p> <p>Entièrement d'accord avec vous. Et j'ai envie de vous répondre : raison de plus .... seulement voilà, qui ? ( je parle essentiellement du personnel soignant) prend réellement le temps de s'asseoir et parler seulement de la pluie et du beau temps avec une personne âgée et je ne parle même pas des personnes démentes parce que là c'est encore pire. Il faut toujours que le soignant se donne un alibi j'allais dire thérapeutique et c'est encore mieux si le malade a exprimé des angoisses, le summum étant atteint et là je suis dans l'ironie , si par chance le patient a parlé par exemple d' un traumatisme lié à l'enfance.</p> <p> Et si en plus on joue à l'accessoiriste ( cf : La nuit Américaine de Francois Truffaut) histoire de créer de toute pièce une atmosphère ce convivialité, le dément ne s'y trompe pas. Le vieil homme du reportage de Télématin fait la remarque que " le verre de l'amitié" proposé par l'animateur n'est pas rempli de vin.</p> <p>Dom, je vous réponds mieux au fil de la journée sur votre hôtel des voyageurs évoqué dans votre post.</p> <p>En attendant ... parce que j'adore Serge Reggiani et que ma mère va se réveiller et que j'adore prendre mon petit déjeuner avec elle même si invariablement la conversation va tourner autour des pruneaux et de la compote qu'i ne faut surtout pas que j'oublie d'ajouter sur son plateau parce que " ça fait six jours ( c'est faux) que je ne suis pas allée " ... comprendre à la selle.</p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=ZAayR8VicMg" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">https://www.youtube.com/watch?v=ZAayR8VicMg</a></p> <p>Sophie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-23T23:42:01Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15433 2017-11-23T23:42:01Z <p>Réponse à Sophie (23 novembre), qui semble sceptique sur le fait d'organiser des "voyages en train virtuels" pour des personnes démentes.</p> <p>Vous notez que le vieux monsieur, dans le reportage que vous citez, dit "J'aime bien parler", et vous vous vous demandez s'il est vraiment nécessaire d'organiser un tel "cirque" si l'objectif recherché est <i>seulement</i> de lui permettre d'exprimer ses angoisses.</p> <p>Premièrement, ce n'est peut-être pas seulement de ses angoisses, qu'il veut parler - c'est peut-être simplement converser, de tout et n'importe quoi, comme tous les gens conversent "dans la vraie vie".</p> <p>Deuxièmement, j'ai repensé, en vous lisant, à quelque chose d'un peu émouvant vécu en décembre dernier. Le contexte, c'est une petite tradition installée depuis la naissance de ma filleule, on "installe", le premier ou le deuxième dimanche de l'Avent, une crèche (qui grossit chaque année de deux santons supplémentaires) avec tous les "enfants", ceux des parents et ceux du parrain, six en tout. En réalité, les enfants sont maintenant vraiment grands, mais ils se prêtent encore à ce rituel, même si je soupçonne qu'ils doivent commencer à trouver ça un peu ringard. Mais l'année dernière, il s'est passé quelque chose d'inattendu, une visite de Saint-Nicolas, lui-même en personne. Soyons clairs : absolument plus aucun des enfants ne croient plus depuis belle lurette à Saint-Nicolas, et il n'y avait d'ailleurs pas de doute possible sur le fait que Saint-Nicolas était le père de ma filleule... et son acolythe au visage barbouillé de noir, l'aîné de ses fils. N'empêche. Saint-Nicolas a ouvert son grand grimoire où se trouve consignés tous les faits et gestes de l'année, et a reçu en audience publique tous les présents, en leur demandant, à chacun (petits et grands), s'ils s'étaient bien conduits pendant l'année. Et à chacun, il a dit qu'il les aimait, et aux enfants qu'il était fier d'eux et qu'ils faisaient le bonheur de leurs parents et de leurs proches. J'ai conscience que ça a l'air assez tarte, raconté comme ça, mais... dans quelles autres circonstances que cette "mascarade" puérile, ce "cirque", un homme aussi réservé et peu communicatif que le père de ma filleule aurait-il pu dire publiquement à sa femme et à ses enfants à quel point il les aimait et était infiniment fier d'eux ? Les yeux qui s'embuaient et les nez qui rougissaient en entendant ces mots qui ne se disent jamais...</p> <p>Vous devinez sans doute où je veux en venir : la "mascarade" du train virtuel n'est-elle pas le moyen que nous inventons pour NOUS autoriser une conversation "normale" avec un vieux monsieur dément, conversation qui demeure, au fond, impossible, ou au minimum totalement artificielle, tant que nous appliquons au vieux monsieur le filtre de notre certitude qu'il ne vit plus dans le même monde que nous ? Faire un voyage en train virtuel avec lui, c'est nous placer dans un monde parallèle qui n'est pas plus ni moins réel pour lui que pour nous, où nous pouvons dire des choses qu'on ne dirait pas "en vrai" - au nom de NOS normes.</p> <p>Et je dois vous avouer que... ben si, je "pousse le bouchon" jusqu'à me diriger vers le "guichet" (en l'espèce le comptoir du petit kot-cuisine où se tiennent les aides-soignantes quand elles ne courent pas à droite à gauche) pour leur demander si elles n'auraient pas une chambre où Madame pourrait dormir ce soir car elle a raté son train et est fort émotionnée - et ce qui est magnifique, c'est que les filles pigent au quart de tour : elles se consultent, elles regardent leur registre, et elles annoncent à la dame qu'il y aurait bien en effet une chambre pour elle au 322, et qu'elles vont d'ailleurs l'aider à s'installer. Cette "tromperie", finalement, nous permet de nous comporter comme nous nous comporterions normalement avec une dame en détresse qui aurait loupé son train et qui ne saurait pas quoi faire dans une ville inconnue, une dame à qui on viendrait en aide normalement si on n'était pas tous coincés dans une défiance inspirée par la violence du monde, et qui (je crois) ressent un très grand soulagement de tomber sur des personnes obligeantes.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-23T09:50:55Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15429 2017-11-23T09:50:55Z <p>Bonjour, et merci de votre message.</p> <p>Quand je l'ai lu la première idée qui m'est venue a été de me dire que j'allais en avoir pour la matinée pour vous faire une réponse correcte. Et puis je me suis rassuré en me disant qu'après tout j'avais bien tort : vous répondez à la question par votre manière de la poser.</p> <p>Je dois d'abord vous dire que je n'ai pas suivi les plus récentes évolutions sur le problème de la dépression ; en particulier je ne me suis jamais intéressé sérieusement aux neurosciences, et il est fort possible que tout ce que je vais vous dire soit un tissu d'absurdités. Mais comme ce ne seront probablement pas les seules qu'on trouvera sur ce site, je prends le risque.</p> <p>Le problème de la dépression s'est trouvé considérablement obscurci par l'irruption de la psychiatrie américaine et de sa terminologie. Il faudrait en parler mais ce serait un peu long ; je soupçonne d'autre part (on se demande où je vais chercher ça) que ce brouillage des lignes sert les intérêts de l'industrie pharmaceutique : il est intervenu au moment tout de même assez précis où elle mettait sur le marché des « nouveaux antidépresseurs », dont on nous serine qu'ils sont au moins aussi efficaces que les anciens, ce qui ne m'a jamais sauté aux yeux ; par contre ils sont quatre fois plus chers.</p> <p>J'ajoute qu'il a toujours été très difficile de définir exactement ce qu'est la dépression. Elle fait partie de ces maladies dont le diagnostic se fait sur l'accumulation d'indices, aboutissant à une plus ou moins forte probabilité (d'autant plus qu'il est un peu illusoire d'espérer trouver un jour une lésion spécifique). Je me demande si la seule définition convenable n'est pas celle de la boutade : <i>la dépression est la maladie améliorée par les antidépresseurs</i>. En d'autres termes la certitude vient du test thérapeutique.</p> <p>Toujours est-il que j'ai tendance à en rester, tout compte fait, à ce que j'avais appris. Il y a trois sortes de dépression. Et là, je dois demander aux psychiatres de cesser de lire mes inepties et de fermer cet écran.</p> <p>La première est la mélancolie. C'est la dépression <i>hard</i>, maladie psychiatrique grave, correspondant par certains côtés (certains côtés seulement) à un délire. La mélancolie est en somme une sorte de délire de dévalorisation : un mélancolique se comporte comme s'il était habité par la conviction délirante qu'il est le plus mauvais des hommes ; remarquons qu'un tel délire n'est qu'une variante d'un délire mégalomaniaque : être le plus mauvais des hommes, c'est détenir un record du monde. Ce délire peut aller très loin. Quand vous lisez dans le journal : <i>un forcené tue sa femme et ses enfants puis se fait justice</i>, il s'agit d'un patient qui est arrivé à la conclusion qu'il est si mauvais qu'il faut qu'il meure, mais que même mort il continuerait à nuire à sa famille ; le seul bien qu'il peut lui faire est donc de l'emmener dans son suicide. La mélancolie est rare, elle est grave, elle engendre souvent une atroce souffrance (et les militants de la mort pour tous seraient bien inspirés de m'expliquer ce qu'ils comptent proposer dans de tels cas quand les traitements ne marchent pas) ; les antidépresseurs agissent le plus souvent très bien, surtout les anciens. Je n'aborderai pas un sujet qui fâche : les électrochocs, qui ont un triple avantage : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ils marchent remarquablement. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ils marchent beaucoup plus vite que les antidépresseurs : il est habituel d'attendre deux mois l'efficacité des antidépresseurs, et pendant ce temps-là le malade souffre. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> <i>Ils sont très bien tolérés</i>. <br class="autobr" /> Cela pose la question de leur utilisation en gériatrie, où on n'a pas toute la vie pour trouver une solution et où les effets secondaires des antidépresseurs sont souvent rédhibitoires. <br class="autobr" /> Mais j'ai dit que je n'en parlerais pas.</p> <p>La seconde est la dépression névrotique. Pour le dire d'un mot (ce qui est aberrant, mais passons), il me faut vivre dans le monde. Quand le monde ne me plaît pas, je peux m'en sortir de trois manières : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je souffre du monde : c'est la névrose. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je me recrée un monde : c'est la psychose. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je nie le monde : c'est la schizophrénie.<br class="autobr" /> Le névrosé déprime alors que sa situation objective ne le justifie pas. C'est plus flou, évidemment, plus compliqué, plus indistinct, et les antidépresseurs sont nettement moins brillants.</p> <p>La troisième est la dépression réactionnelle : il s'agit d'un sujet qui souffre de sa vie, et pour qui, quand on analyse ce qu'il vit on se dit qu'à sa place on en ferait autant. Là les antidépresseurs ont une efficacité très incertaine.</p> <p>Il n'est guère besoin de réfléchir longtemps pour voir que cette tripartition de la dépression ne vaut pas un clou : par exemple c'est <i>moi</i> qui décide que le déprimé déprime à juste titre (dépression réactionnelle) ou que franchement il n'y a pas de quoi (dépression névrotique). Rien ne justifie cela. D'ailleurs supposons que je me casse le col du fémur ; on me met une prothèse et il n'y a pas de quoi déprimer ; sauf qu'à mes moments perdus je suis organiste, et qu'avec une ferraille dans la hanche je vais me retrouver avec un handicap majeur ; comment qualifiera-t-on ma dépression ? Toutefois quand j'aurai diagnostiqué une dépression je vais m'intéresser à la <i>personnalité</i> de mon malade. Et je vais trouver une personnalité normale, ou névrotique, ou psychotique, et cela me permettra de conforter ma théorie ; à charge pour moi de dire ce qu'est une personnalité normale, et de faire l'impasse sur les situations mixtes, sur le fait que la distinction entre névrose et psychose n'est pas si simple, etc., bref qu'il y aura des zones grises ; n'empêche.</p> <p>Alors quand je dis que la dépression est mal prise en charge (et je ne suis pas le seul) je dis : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Qu'on ne dépiste pas assez les mélancolies, il est vrai que ce n'est pas simple. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Que la majorité des dépressions sont névrotiques ou réactionnelles, et que le traitement n'en est pas d'abord les antidépresseurs. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Que du coup les antidépresseurs sont à la fois trop prescrits et mal prescrits. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Et que, je le maintiens, on ne recourt pas assez aux vieux antidépresseurs.</p> <p>Mais nous sommes bien peu de vieux croûtons à camper sur cette position.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-22T21:19:46Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15427 2017-11-22T21:19:46Z <p>Vous dites, Dr Cavey, <i>il me semble que le diagnostic de dépression est fait avec de moins en moins de soin : on trouve des dépressions à des gens qui n'en ont pas, et inversement on passe à côté d'authentiques dépressions.</i></p> <p>... et cette phrase m'intrigue très fort : en effet, comment distingue-t-on une "authentique dépression" d'une dépression qui n'en est pas une ?</p> <p>Etant tombée récemment sur un article</p> <p> <a href="http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/10/13/apres-le-burn-out-et-le-bore-out-voici-le-brown-out_5012742_4497916.html" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/10/13/apres-le-burn-out-et-le-bore-out-voici-le-brown-out_5012742_4497916.html</a></p> <p>qui parle d'une nouvelle forme de souffrance au travail, je me suis sérieusement posée la question de savoir si on pouvait, ou non, diagnostiquer une forme de dépression dans le cas du "brown-out".</p> <p>Dans le même temps, j'ai été témoin d'une scène curieuse : dans un train, un jeune homme d'une vingtaine d'années avait reconnu quelques sièges plus loin un footballeur, gardien de but d'une équipe apparemment connue, et ne se tenait plus d'excitation en l'annonçant à sa mère. A l'arrivée, il s'était précipité sur le quai pour revoir ce héros admirable, mais sa mère avait été moins vive que lui - elle avait laissé descendre les autres passagers avant elle. Quand elle est enfin apparue à la portière du train, le jeune homme était littéralement en transes, et hurlait de rage, parce qu'elle avait "laissé passer tous les vieux fossiles" au lieu de se précipiter à sa suite pour voir le gardien de but en question. Il trépignait, et insultait copieusement tous ceux qui bouchaient le chemin. La mère, fort gênée, s'est un peu tournée vers les autres passagers pour leur dire, à mi-voix : "ne lui en veuillez pas, il a beaucoup de mal à supporter les frustrations, c'est médical"...</p> <p>Et si la "dépression", ce n'était rien d'autre que ça : <i> beaucoup de mal à supporter les frustrations </i> ? La vie ne va (ou ne va plus) comme on voudrait qu'elle aille, et on ne le supporte pas, et surtout on ne voit pas d'issue, on ne trouve pas de solutions pour y remédier. Pour moi, il absolument évident que c'est le cas de la plupart des personnes vieillissantes qui sentent qu'elles perdent leurs moyens. Mais pourquoi ne serait-ce pas aussi le cas du bébé de quatre ans à qui on refuse tel ou tel jouet, de l'adolescent privé d'un selfie avec sa mère et le gardien de but de son équipe de foot préférée, du cadre supérieur qui fait un boulot à la con et ne "tient" que pour le salaire ?</p> <p>Une "vraie" dépression, c'est quoi ?</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-21T10:44:48Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15424 2017-11-21T10:44:48Z <p>Bonjour, Élodie.</p> <p>Pour répondre à votre question il faudrait avoir un diagnostic. Or nous n'en avons pas ; certes il s'agit d'un délire, mais quelle est son origine ? Et il y a quatre types d'hypothèses : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il peut s'agir d'une démence passée inaperçue. C'est une pathologie fréquente, et on comprend aisément qu'un sujet qui perd son aptitude à raisonner soit plus vulnérable qu'un autre à l'envahissement de son cerveau par des pensées irrationnelles, voire délirantes. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il peut s'agir d'une dépression à forme délirante ; j'en parle parce qu'il me semble que le diagnostic de dépression est fait avec de moins en moins de soin : on trouve des dépressions à des gens qui n'en ont pas, et inversement on passe à côté d'authentiques dépressions. La mélancolie délirante est très méconnue. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il peut s'agir d'une authentique pathologie psychiatrique du sujet âgé ; on connaît par exemple une psychose hallucinatoire chronique, qui pourrait très bien correspondre à ce que vous décrivez. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Sans aller jusque là il n'est pas rare de voir des personnes âgées souffrir de troubles olfactifs qui leur font percevoir des odeurs qui n'existent pas ; le délire naît alors de la nécessité de trouver une explication au phénomène.</p> <p>Bien entendu vous avez raison de souligner que si vous répondez trop facilement à sa demande vous risquez de l'entretenir ; ce n'est pas qu'elle s'amuserait à vous faire venir pour rien ; mais si ses inquiétudes lui offrent comme bénéfice secondaire d'être plus entourée, elle aura d'autant plus de mal à se rassurer. Il y a là un équilibre à trouver, et ce n'est pas simple.</p> <p>Mais je me demande aussi ce qu'il faut faire de son désir d'aller en maison de retraite. Car si elle le veut il faut tout simplement qu'elle y aille. Le seul danger c'est qu'on n'a pas la garantie qu'une fois en institution elle cessera d'être obsédée par ces odeurs parasites…</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-19T21:09:23Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15423 2017-11-19T21:09:23Z <p>Bonjour,<br class="autobr" /> Ma grand-mère, âgée de 82 ans, habite seule dans un petit village de 25 habitants, mon grand-père est décédé lorsqu'elle avait 50 ans. Ses 3 enfants habitent à 15 km et elle a toujours une personne de sa famille qui passe chaque jours. Elle a toujours été très débrouillarde, faire le jardin, le foin, soigner les animaux de la ferme.. Depuis quelques mois elle est prise de délire, elle croit que nous l'empoisonnons (enfin un de ses fils qui a une maison dans ce village et qui y dort de temps en temps). Le matin, elle ouvre toutes les fenêtres et part faire le tour du village car elle croit qu'un gaz envahit la maison. Elle appelle ma maman en lui demandant de venir, qu'elle a mal à la tête à cause de ce gaz. Elle a même une fois appelé le Samu... Mais lorsque nous arrivons sur place elle est normale et tout va bien elle n'en parle plus et nous n'abordons donc pas le sujet avec elle. Elle a eu des scanners qui n'ont rien donné, elle a des médicaments pour l'anxiété. Depuis 1 mois, elle ne fait plus rien, elle ne s'intéresse plus à grand chose (elle ne regarde même plus son chat par ex ou en repas de famille, ne parle plus (même si ce n'était déjà pas une grande bavarde) et elle veut aller en maison de retraite, elle dit qu'elle a trop peur de rester chez elle. Nous avons pensé à rester dormir avec elle quelques nuits pour lui montrer que tout va bien mais on a peur qu'elle prenne l'habitude, serait-ce une bonne idée ? C'est surtout le matin au réveil et le soir avant de se coucher. Merci d'avance de votre réponse. Elodie</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-18T11:08:35Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15421 2017-11-18T11:08:35Z <p>Bonjour, Jocelyne.</p> <p>Je ne peux pas vraiment vous aider car nous n'avons pas vraiment de diagnostic.</p> <p>Vous vous orientez vers une pathologie psychiatrique, et vous n'avez probablement pas tort. Mais il faut toujours se souvenir que la démence, quelle que soit son origine, est aussi une grande pourvoyeuse de délires et d'hallucinations. C'est de cela dont il faudrait avoir le cœur net : certes l'histoire de délire ancien que vous rapportez oriente plutôt vers un trouble psychotique, mais les maladies psychiatriques ne protègent pas contre la démence ; par ailleurs il faudrait éliminer une dépression délirante, plus facile à traiter. Un avis gérontopsychiatrique ne serait pas de trop.</p> <p>Ensuite le problème est de savoir si on traite.</p> <p>Il y a deux raisons de traiter : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Si la malade souffre de ses troubles. Ce n'est pas certain, il y a des personnes qui sont très à l'aise avec leur délire ; il y en a d'autres qui certes souffrent de leur délire mais dont le délire est un compromis qui sert à masquer une souffrance qui serait encore plus grande si elle se révélait : il est plus économique pour le dément de m'accuser de lui avoir volé ses affaires que de se confronter à l'idée qu'il se sait plus où il les a mises. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Si c'est la condition pour que l'entourage (ici les voisins) supporte la situation.</p> <p>Elle ne veut pas de Solian. Soit ; on pourrait discuter, mais je suppose que ce serait peine perdue. Ce ne sont pas les neuroleptiques qui manquent, il suffit d'en changer. Je note simplement que si elle arrive à se préoccuper d'une contre-indication somme toute légitime, cela fait présumer qu'intellectuellement elle n'est pas si mal que ça.</p> <p>Le principal problème est celui des voisins. En passant il faudrait se demander si ses craintes relatives à une éventuelle institutionnalisation ne sont pas une manière d'exprimer un désir, mais laissons cela. Il faut tenir compte du fait que ce genre de situation est effectivement invivable. Mais que pouvez-vous faire, sinon traiter ?</p> <p>Ce qui par contre ne peut pas se produire, c'est ce que vous écrivez : <i>J'ai peur qu'à terme, une procédure soit lancée à son encontre par la copropriété afin qu'elle soit internée d'office</i>. La copropriété peut toujours essayer, on n'interne pas les gens comme ça. Ce qu'elle peut faire, par contre, c'est appeler la police pour tapage nocturne, ou engager une procédure contre elle au motif qu'elle n'occupe pas son appartement "en bon père de famille".</p> <p>Mais pour agir de manière efficace, il faut un diagnostic.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-11-17T11:00:20Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15419 2017-11-17T11:00:20Z <p>Bonjour,</p> <p>Je vous adresse à mon tour ma situation en espérant que vous pourrez m'apporter soutien...</p> <p>Ma mère a 75 ans. Je l'ai toujours connue ou moins dépressive. Elle m'a élevée seule (je suis fille unique).<br class="autobr" /> Elle a toujours vécue seule, en autarcie, recluse. Très tôt je me rendais compte qu'elle était différente des autres parents.</p> <p>Il y a une dizaine d'années, elle a vécu quelques épisodes schizophréniques (sentiment de persécution, hallucinations auditives)... traités de manière ponctuelle avec du Solian. Or, depuis peu, les crises délirantes ont recommencé.</p> <p>Elle est locataire d'un appartement depuis plus de 40 ans et rencontrent systématiquement des soucis de voisinage avec les différents locataires de l'appartement situé au-dessus du sien.<br class="autobr" /> Elle est persuadée que ses jeunes voisins veulent la chasser, qu'ils font du bruit chaque nuit (juste au-dessus de sa tête précise-t-elle), qu'ils ne dorment jamais et qu'ils recoivent beaucoup de monde chaque week-end.</p> <p>Elle les épie et connais leurs horaires ainsi que leurs moindres faits et gestes.<br class="autobr" /> Elle téléphone au Syndic chaque semaine pour que ces bruits cessent.<br class="autobr" /> Elle utilise un vocabulaire grossier qui ne lui ressemble pas.</p> <p>Bien entendu, j'ai immédiatement prévenu notre médecin généraliste qui lui a de nouveau prescrit du Solian. Or, elle refuse de prendre ce médicament arguant du fait qu'il est contre-indiqué dans les cancers du sein, ce qui est son cas, puisqu'elle a subi une mastectomie il y a presque 2 ans, suite à un cancer invasif du sein droit.</p> <p>Elle est encore autonome grâce à la mise en place de passages quotidiens d'auxiliaires de vie et de ménage ainsi que d'infirmières pour la prise des constantes (car de plus, elle fait de l'hyper tension depuis plusieurs années et est dans l'obligation de prendre un traitement à vie).</p> <p>La situation devient très délicate me concernant car les voisins en question se plaignent de ses crises (ma mère hurle la nuit, les guette dans l'escalier et dès qu'ils descendent le matin et les insultent...). Les voisins ont peur d'elle, certains me téléphonent pour me demander de "faire quelque chose".</p> <p>Ma mère quant à elle, me dit qu'il y a maltraitance à personne âgée, que les voisins veulent la chasser de chez elle... elle me demande de monter les voir, de porter plainte, d'aller voir un avocat...</p> <p>Je précise qu'à chaque visite, je n'entends aucun bruit mais si je le lui fais remarquer, elle me répond en murmurant qu'ils m'ont entendue arriver et que par conséquent ils n'en font plus.</p> <p>Vérification effectuée auprès de l'ensemble des voisins de ce petit immeuble, ils m'ont tous confirmé que c'était un immeuble très calme et que hormis les bruits de vie, aucun trouble, aucune nuisance sonore n'était à signaler... Confirmation donc que ma mère est malheureusement victime de nouvelles hallucinations auditives.</p> <p>Tout ceci me perturbe énormément et j'avoue ne plus savoir comment gérer la situation.</p> <p>J'ai peur qu'à terme, une procédure soit lancée à son encontre par la copropriété afin qu'elle soit internée d'office.</p> <p>Merci par avance d'avoir pris le temps de me lire.</p> <p>Cordialement.</p> <p>Jocelyne</p> Délire de persécution ou maladie d'Alzheimer 2017-06-29T15:48:50Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15276 2017-06-29T15:48:50Z <p>Bonjour, David.</p> <p>Malheureusement je ne peux rien d'autre que répéter ce que j'ai déjà dit : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Oui, il s'agit d'un délire du sujet âgé. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Oui, il faut envisager au premier chef une démence, notamment de type Alzheimer. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais on ne peut pas aller plus loin sans un examen médical.</p> <p>C'est donc la seule chose à faire. L'imagerie n'a aucun intérêt, elle ne sert qu'à dépister des troubles (tumeurs, infections, traumatismes...) qui pourraient expliquer la situation ; mais s'agissant d'une démence c'est l'examen neuropsychologique qui compte.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Délire de persécution ou maladie d'Alzheimer 2017-06-28T17:32:50Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment15275 2017-06-28T17:32:50Z <p>Bonjour,</p> <p>Votre article me fait hésiter quant à la solution que je dois apporter afin d'aider ma mère vis à vis de son comportement.</p> <p>Cela fait maintenant quelques mois que ma mère de 77 ans à un comportement erratique. Elle vie seule en appartement (veuve de mon beau-père depuis 2010) et à déménagé de son ancienne maison de campagne qu'elle ne pouvait plus entretenir. L'année d'avant (2009) nous avions perdu ma sœur de 44 ans (embolie). Peu de temps après (2012) nous avions perdu mon père (80 ans - cancer généralisé) qui s'était séparé de ma mère vers la fin des années 90.</p> <p>Elle vie dans le stress continuel de sa faire voler par sa voisine de palier qui est aussi une personne âgée. Elle est persuadée que malgré les verrous qu'il y a un peu partout dans son appartement (même de sa chambre), l'alarme à l'entrée et la caméra espion, sa voisine ou son fils et sa fille, viennent chez elle pendant son absence pour lui voler ses affaires, quelles qu'elles soient. Pots de miel, nourriture, clés, couverts de table, argenterie, vaiselle, bijoux, papiers importants ou non, albums photos, médicaments, bouteilles d'eau (Volvic ou St-Yorre), tout chez elle disparait pendant son absence. Elle est allée jusqu'à me dire qu' " ils " ont des brouilleurs pour désactiver son alarme, des passes pour ouvrir tous ces verrous, qu' " ils " vont même fouiller dans son ordinateur, qu'elle est " sur écoute " et qu' " ils " entendent tout ce qui se dit chez elle. Qu' " ils " effacent le contenu de sa clé USB caméra espion.Elle chuchote pour ne pas qu' " ils " entendent où elle cache certaines affaires. Elle possède chez elle une innombrable quantité de choses qu'elle veut se débarrasser pour ne pas se les faire "piquer". Elle en vient à nous confier ses affaires dans des cartons et des sacs que nous lui gardons ou qu'elle nous donne. Malgré ça, elle a encore tout un bazars chez elle.</p> <p>Se les fait-elle piquer réellement où est-ce un " oubli " de sa part de ne pas savoir où elle range ses affaires, à force de les déplacer ou cacher dans des endroits insolites ? Nous retrouvons certaines affaires (ma femme et moi) qu'elle nous dit avoir été volée, après l'avoir convaincu que nous avons entre les mains ce qu'elle croyait avoir perdu ! Nous ne retrouvons pas tout car nous n'osons pas fouiller dans son bazars, tellement elle a de choses. Mais parfois, nous retrouvons dans ses affaires que nous avons chez nous, des choses qu'elle nous dit aussi avoir été volées.</p> <p>Ne s'imagine t'elle pas des choses irréelles pour expliquer sa perception erronée de la réalité ? Ce qui me fait dire qu'elle peut avoir un problème de mémoire à court et moyen terme. S'imaginant des choses car convaincue que ses perceptions ne la trompe pas. Est-ce psychiatrique ? Est-ce physiologique ?</p> <p>Elle a passé un IRM récemment. Une leucoaraiose sus-tentorielle s'est révélée. Mais peut-on voir par IRM autre chose qui pourrait expliquer un tel comportement ou est-ce psychologique ? Comment peut-elle oublier si facilement ou s'imaginer que ça ne peut pas être elle qui ait déplacé un objet ? Elle a peur de sortir de chez elle, de peur qu' " ils " viennent tout lui piquer. Ou imagine t'elle la présence récente d'objets, soit disant volés, qu'elle possédait il y a longtemps ?</p> <p>Est-ce la maladie d'Alzheimer ou un délire de persécution ?</p> <p>Dans les deux cas, quelles démarches doit-je suivre, car je suis très inquiet ? Elle dit pouvoir être encore autonome mais j'ai peur du contraire. Et je ne voudrais pas la brusquer, ni la forcer à faire des choses contre son grès. Que dois-je faire ?</p> <p>Je vous remercie de tout cœur de votre aide.</p> <p>Cordialement.</p> <p>David.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-02-06T23:24:19Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14948 2017-02-06T23:24:19Z <p>Bonjour, Nadine.</p> <p>Je vais devoir avant tout vous dire ce que je répète sans me lasser : on ne peut guère parler d'un malade qu'on n'a pas vu.</p> <p>Ceci posé, nous avons affaire à un patient qui présente une maladie de Parkinson évoluée. Notamment je n'aime pas ces troubles de la déglutition.</p> <p>La maladie de Parkinson occasionne des troubles du système nerveux végétatifs, ce qui permet d'imaginer en effet que son système de régulation thermique se trouve en difficulté. Même si ce ne serait pas la seule explication il vaudrait la peine de regarder sa température.</p> <p>Mais surtout il présente des troubles du comportement : même avec un trouble thermique, on ne se conduit pas ainsi. Et il y a là trois pistes au moins : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Un traitement, surtout s'il a été récemment introduit ou modifié. Ce peut être le cas, mais pas seulement, des antiparkinsoniens. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Un délire du sujet âgé, mais je ne lis pas que vous décrivez un délire. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Une démence. non pas tant la démence de la maladie de Parkinson, mais une démence de la maladie d'Alzheimer, dont il faut rappeler que c'est la plus fréquente, y compris chez le parkinsonien.</p> <p>Il n'y a donc rien d'autre à faire que poser la question à un gériatre...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2017-02-05T15:31:04Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14945 2017-02-05T15:31:04Z <p>Bonjour</p> <p>Mon papa agé de 83 ans (il les aura demain) est atteint de la maladie de Parkinson et est soigné pour cette maladie depuis 3 ans. Il a des difficultés pour marcher, ne plus plus s'habiller ni se laver tout seul. Il faut l'aider au lever et au coucher. Il commence à avoir des problèmes de déglutition et a du mal à parler. Il bave beaucoup. Tous ces symptomes me semblent liés à l'évolution de sa maladie, mais depuis quelques temps est apparu une autre chose que je ne sais comment interpréter : il quitte ses vêtements (tant bien que mal) et se promène tout nu dans la maison en ptrétextant qu'il a chaud. Que penser de ça ? est-ce normal ou fréquent ?</p> <p>merci de votre réponse</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-12-18T15:46:37Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14792 2016-12-18T15:46:37Z <p>Bonjour, Annick.</p> <p>Je ne vais pas pouvoir vous aider beaucoup. Car la situation que vous décrivez peut correspondre à une foule de mécanismes. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> L'angoisse peut amplement suffire : délirer est un bon moyen d'échapper à la réalité. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Mais je note que votre père prend de l'Effexor, qui est un antidépresseur. L'anxiété et la dépression ne sont pas la même chose, et il faut en tenir compte. Mais il existe des délires liés aux dépressions. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il y a des troubles psychiatriques du sujet âgé qui peuvent également donner des délires. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> On n'est jamais à l'abri d'une démence, même si les apparences sont celles d'une performance cérébrale normale. La difficulté sera d'évaluer les fonctions intellectuelles, sachant que l'existence d'une anxiété majeure suffit à les perturber. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Et je ne vous parle pas des multiples causes physiques qui peuvent se manifester sous la forme d'un délire.</p> <p>Bref il n'est pas possible de vous dire quoi que ce soit sans un examen gériatrique et neuropsychologique complet.</p> <p>Vous ne m'expliquez pas pourquoi votre tante quitte son frère...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-12-16T15:36:42Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14787 2016-12-16T15:36:42Z <p>Bonjour<br class="autobr" /> mon père agé de 87 ans, a été traité pour les troubles de l'anxiété généralisée sous Effexor depuis 14 ans 75 Mg sans interruption et surtout depuis le décès de ma mère en 2002.<br class="autobr" /> il est également traité et suivi pour une hypertension et diabète<br class="autobr" /> depuis 5 ans il a successivement été opéré de polypes du colon et gist, puis de la hanche. Les suivis opératoires ont toujours été problématiques avec des délires, fuites dans les couloirs de l'hôpital etc etc<br class="autobr" /> début 2016 ma sœur qui vit avec lui depuis 45 ans lui a annoncé laconiquement qu'elle allait s'en aller..je l'ai eu en totale dépression au téléphone. curieusement à cette époque, il s'est mis à dire, que lors de l'enterrement de la mère de son "future gendre", ce dernier avait voulu l'étrangler .. cette assertion avait été défendue fermement... a l'époque je n'avais rien lu sur les délires et avait interprété cela comme un reve. <br class="autobr" /> bien entendu l'enterrement dont il était question ne venait pas de se produire mais eu lieu il y a 4 ans ..<br class="autobr" /> En mai 2016 mon père a été opéré d'un hématome sous dural chronique (suite à chute dans baignoire) et bien entendu des délires ont suivi. La résorption de l'hématome s'est faite sous 2 mois et il était à nouveau très bien.<br class="autobr" /> un épisode dépressif a eu lieu à partir de juillet où ma sœur, a dit qu'elle ne voulait plus s'occuper de lui..<br class="autobr" /> il me disait sans cesse se demander ce qu'il allait devenir, et que cette menace devait se réaliser sous 2/3 mois certainement. Bien entendu je lui soutenais du contraire. <br class="autobr" /> il a des angoisses continuelles : se demande s'il a bien géré ses affaires, celles de ses parents, etc etc<br class="autobr" /> il souffre de solitude en journée et ne voit personne, d'autre part il y a une mauvaise ambiance en continu..<br class="autobr" /> Fin septembre il s'est mis a raconter toutes sortes de choses bizarres du type :je suis allé me promener cet après midi ou bien des personnes sont venues me chercher etc etc : j'ai lu que ce type de délire pouvait correspondre à la décompensation de l'ennui prolongé..<br class="autobr" /> Mais cela s'est amplifié courant octobre et novembre, surtout lorsqu'il est seul. il me parle d'angoisses telles qu'il pourrait - et c'est bien là le problème à mon sens : se sauver.<br class="autobr" /> En ma présence, il ne se passe pratiquement rien. Il peut toutefois demander s'il doit aller dormir dans sa chambre ou bien "là bas", dans un autre immeuble, ou qu'il doit acheter le terrain de sa maison. En dehors de ma présence les délires ont été " je ne suis pas chez moi", je suis : et il nomme un ou 2 endroits de son enfance ou il était souvent seul..<br class="autobr" /> En lui demandant s'il pouvait m'en dire plus, il dit que c'est parce que les endroits se ressemblent et que c'est du ..à l'age.. Dans le meme temps, il n a pas de désorientation réelle, car il peut se diriger immédiatement dans les lieux de son habitation à la demande, m' indiquer ou se trouvent tel ou tel objet inhabituel, régler la télécommande, plus tard faire mentalement des soustractions, il lit son journal tous les jours, mais :<br class="autobr" /> tout dernièrement m'a confié qu'il "est pétrifié de peur de se retrouver tout seul ou d'aller à l'hospice.<br class="autobr" /> le scanner a montré un vieillissement général avec un système ventriculaire de grande taille, un élargissement des sillons sous corticaux et des cornes temporales mais avec des hippocampes peu atrophiques.<br class="autobr" /> organiquement il a les pb dus à l'age. Je suis plus perplexe pour les effets de l'anti dépresseur compte tenu des pb de sevrage d'effexor au long cours (et de ses effets secondaires pouvant aussi etre de la confusion et des délires)<br class="autobr" /> Je lis avec grand intérêt vos écrits, mais reste démunie surtout pour expliquer la situation à mon entourage.<br class="autobr" /> le médecin généraliste a prescrit un léger calmant loxapine 5 gouttes 3 x jour.<br class="autobr" /> qu'en pensez vous et quel serait le type de réponse le plus adapté aux délires : dernièrement il a dit qu'il avait cherché des vêtements pour aller se marier : j'ai répondu qu'à mon avis c'était une histoire ancienne et qu'il valait surement mieux passer à autre chose ; il n'a pas insisté.<br class="autobr" /> Merci beaucoup<br class="autobr" /> Annick</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 23 ans 2016-11-23T22:13:30Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14728 2016-11-23T22:13:30Z <p>Bonsoir, Renata.</p> <p>Je ne peux rien vous dire. Vous postez sur un forum consacré aux troubles psychiatriques en gériatrie ; ceux-là j'ai appris à les connaître un peu. Mais je ne suis nullement psychiatre, et je ne peux absolument pas me prononcer sur le trouble psychiatrique d'un sujet jeune.</p> <p>Je n'ai qu'une certitude : le tableau que vous dressez est effectivement celui d'un jeune homme qui va mal. il peut s'agir de troubles bénins, mais tout de même ils durent, et il se peut aussi qu'on ait affaire à une pathologie psychiatrique plus compliquée.</p> <p>Il faut donc absolument qu'il soit examiné, et peut-être assez rapidement. Et même si c'est très dur, si vous ne trouvez aucune autre solution je crois qu'il pourrait valoir la peine d'utiliser une procédure de soins sous contrainte.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 23 ans 2016-11-21T02:50:29Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14720 2016-11-21T02:50:29Z <p>Bonjour ,Mr Docteur, Permette moi de vous ecrir Ma situation Avec Mon fils Agee de 23 ans.Depuis bientot 2 ans et Demi,je ne sais pas qu est qui lui est arriver ,que il as plus tous ces facultai intelectuales.Il oublie,il est reagis pas quand Je lui<br class="autobr" /> dis que il dois Allee chercher du travail,il est desinteserser par la vie que dois il avoir un Jeune de 23 ans.Ces occupations c'est fair Le sport 3 heures par jours et c'est occuper de ce deux chats.Antierieurement il ia 3 ans il as Perdu un Bonne amie dans un accident ,parfois il consumer des tigaretes Avec des Copins. Acuellement est solitaire et il est plus motivee pour alle travailee au autre. Parfois quand Je lui parle j'ai l'impression que il est retarder mental.Que est il peux avoir ? Je n'arrive pas a Le convancre pour Allee consulter un specialist.Il me dis que tout va bien pour lui.Il fait 3 fois la douche par jours,il se lave les dents 2 heures.C'est ca ces journee.Que est que Je pourrais fair pour l'aider ?? Avant faisait la peinture ,jouer la guitar.Mercii et Cordialement</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-22T20:38:37Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14624 2016-09-22T20:38:37Z <p>Bonsoir..</p> <p>Alors il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre.</p> <p>Deux détails cependant.</p> <p>Le premier est que je déteste qu'on survalorise les imageries dans les troubles intellectuels. Il n'y a aucune corrélation sérieuse entre les images qu'on découvre et les troubles qu'on cherche à expliquer ; ce n'est pas sérieux. L'imagerie ne sert pas à affirmer, ou même à suspecter une démence, elle sert à vérifier qu'il n'y a pas une autre cause sur laquelle on pourrait agir. Si on me faisait une IRM de la tête, le plus probable est qu'on en trouverait de belles.</p> <p>Le second est qu'il faut absolument réagir très vite contre les troubles auditifs. C'est dès le début qu'il faut appareiller, sinon il se passe ce que vous observez : plus on attend et plus il est difficile de s'adapter aux prothèses. Il faudrait essayer, cependant...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-21T05:16:24Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14620 2016-09-21T05:16:24Z <p>Bonjour<br class="autobr" /> Comme vous dîtes si bien il a un gros problèmes de surdité. Mais il a essayé quelques prothèses auditives mais il ne les supporte pas. Ses colères ne sont pas du fait de sa vieillesse car 'il a toujours été assez virulent même plus jeune. Aujourd'hui il se parle beaucoup à lui même. Il marmonne quelques minutes et arrête.<br class="autobr" /> Il a rendez vous avec un spécialiste en octobre pour interpréter son scanner de la tête.</p> <p>Merci pour votre réponse</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-16T04:58:25Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14606 2016-09-16T04:58:25Z <p>Bonjour, Frédérique.</p> <p>Je comprends votre situation et vos inquiétudes. Il vaudrait effectivement mieux que votre mère reste encore un peu en sécurité. Cela dit il n'est pas certain que si elle sort, et moyennant l'organisation d'une surveillance minimale, elle soit réellement en danger.</p> <p>L'idée de la calmer par un médicament est à envisager : on peut s'y trouver amené, et cela peut permettre de tenir la situation. Je le dis avec un peu d'hésitation, car cela comporte un risque : si votre mère est dans cet état, et si (ce qui reste à prouver, je n'ai pas vu la situation) la cause en est l'anesthésie, alors le phénomène est dû à ce que son cerveau est en somme placé dans de mauvaises conditions de fonctionnement (avez-vous lu <i>La confusion mentale</i><a href="http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article122" class="spip_url spip_out" rel='nofollow external'>http://michel.cavey-lemoine.net/spi...</a> ?). Le risque est alors que le traitement rajoute un dysfonctionnement supplémentaire ; mais après tout si c'est le cas on le verra vite.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-15T11:07:39Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14604 2016-09-15T11:07:39Z <p>Merci encore de votre analyse de la situation.<br class="autobr" /> Je viens d'être appelée par le médecin du service où Maman est en rééducation, qu'elle voulait quitter ne se sentant pas en sécurité.<br class="autobr" /> Il a pris en compte les éléments que je lui ai rapportés, a revu son dossier, <br class="manualbr" />dans lequel figurait la nécessité d'un suivi en CMP (qu'elle a interrompu il y a quelque temps)<br class="autobr" /> Il va lui prescrire un médicament pour tenter de la rendre plus sereine et l'a persuadée de rester jusqu'à ma venue, samedi.<br class="autobr" /> J'espère ensuite la convaincre de rester jusqu'à la fin de la période de rééducation<br class="autobr" /> Mais suis assez inquiète pour son retour au domicile</p> <p>Bonne journée</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-15T10:17:06Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14603 2016-09-15T10:17:06Z <p>Bonjour, Frédérique.</p> <p>Ce que vous observez, notamment la variabilité des symptômes, la recrudescence nocturne, mais aussi le fait que la malade se rende compte que quelque chose est anormal et qu'elle puisse au besoin les critiquer elle-même, va tout à fait dans le sens d'une confusion post-anesthésique.</p> <p>Il est difficile de dire quelle sera la durée de l'épisode ; non seulement parce que la vitesse d'élimination des drogues anesthésiques varie selon les individus, mais aussi parce que la confusion, une fois installée, évolue pour son propre compte, et que cela prend du temps. Mais il n'y a pas d'inquiétude à avoir avant une quinzaine.</p> <p>Il faudra faire un bilan cognitif. Personnellement je suis hostile à l'idée de le faire rapidement, car on ne saurait pas faire la différence entre ce qui revient aux stigmates de confusion et ce qui revient à une pathologie sous-jacente. Six mois me semblent un délai raisonnable, en se disant que si pendant ce temps une éventuelle pathologie démentielle évolue trop, il n'y aura pas de regret à avoir : dans ces formes d'évolution rapide il n'y a guère à attendre des traitements...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-15T07:12:40Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14602 2016-09-15T07:12:40Z <p>Bonjour Docteur <br class="autobr" /> et merci de votre réponse claire et concise<br class="autobr" /> Effectivement, Maman ne semble dans ses moments de délire pas accessible à la raison<br class="autobr" /> Quant à trouver le bon ton et le bon rythme de parole, c'est un apprentissage.</p> <p>Dès le lendemain de son premier délire, elle a pu le critiquer, et tenter d'en effacer les traces (elle avait noté des choses dans un carnet qu'elle a ensuite biffées)<br class="autobr" /> Mais après cette période d'accalmie, elle a recommencé, à deux reprises… <br class="autobr" /> Vous parliez de structures archaïques en jeu, et cela se passe lorsque le soir arrive, la nuit activant les angoisses il me semble.</p> <p>Quelle est la durée d"élimination des produits anesthésiants à votre avis ?<br class="autobr" /> J'envisage de demander une évaluation par un gériatre lorsque ce délai sera passé, qu'en pensez-vous ?</p> <p>Maman vit à 650 km de chez moi, et, égoïstement je l'avoue, j'appréhende la sortie de la clinique de rééducation…</p> <p>Bien cordialement</p> <p>Frédérique</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-13T19:14:11Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14597 2016-09-13T19:14:11Z <p>Bonsoir, Florence.</p> <p>Vous avez tout à fait raison, et cela pose un problème intéressant. Car le délire se définit comme une interprétation irréaliste de ce qui se passe. Si je vois un tigre dans mon jardin, ce n'est pas un délire mais une hallucination : il n'y a pas de tigre. Si je regarde la pie qui est sur mon bouleau et que je dis qu'elle est là parce que qu'on l'a envoyée pour m'espionner, c'est un délire : il y a bel et bien une pie. Il se peut donc fort bien que votre mère ait réellement entendu quelques remarques ; le problème est dans les conclusions qu'elle en tire. Il fat donc faire la part des choses, et même garder un œil, car cela se produit nécessairement, sur d'éventuelles réactions inadaptées des professionnels. Et ce n'est pas commode : si votre mère fait du chahut la nuit leur rôle est de le lui faire remarquer, tout le problème est de savoir comment ils le font.</p> <p>Sur la répugnance… vous avez raison : ce point une fois noté il n'y a pas lieu de s'y étendre ; je vous en parlais parce que je pensais aux miennes.</p> <p>Quant aux neuroleptiques, c'est délicat, en effet. Il est rassurant de lire que les médecins sont soucieux de ne pas en faire trop ; mais le problème est que dans ces conditions un bon résultat pourra se révéler hors de portée. Nous verrons bien.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-12T20:31:08Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14592 2016-09-12T20:31:08Z <p>Bonsoir, Frédérique.</p> <p>Je ne vais certainement pas me risquer à votre faire un diagnostic : vous donnez trois pistes et les trois sont exactes.</p> <p>La première piste est celle de la confusion mentale post-anesthésique. C'est un grand classique, et normalement les choses rentrent dans l'ordre, à plus ou moins bref délai.</p> <p>La seconde est celle d'une maladie neurodégénérative sous-jacente ; on sait malheureusement que les confusions liées à l'anesthésie sont beaucoup plus fréquentes chez le dément, ce qui fait que quand on les constate on s'attend toujours à de vilaines surprises.</p> <p>La troisième est celle d'un trouble délirant plus ou moins préexistant. Cela se peut, et vient compliquer encore les choses. Mais cela ne fait peut-être que donner la <i>forme</i> de la confusion, et non pas véritablement la causer.</p> <p>Toujours est-il que je nuancerais les conseils que je donnais à Florence : votre problème à vous est celui d'une pathologie aiguë et probablement réversible. Les préconisations que j'ai faites à Florence sont certes valables pour vous, mais l'essentiel est bien plutôt de <i>rassurer</i> votre mère, en sachant que, si j'ose parler ainsi, ce qui la perturbe ne se situe pas dans son cortex mais dans des structures cérébrales très archaïques, ce qui fait que son trouble doit s'analyser en termes de comportement animal. Autant dire que ce qui va fonctionner est bien plus, par exemple, le ton et le rythme de votre voix que le contenu de votre message.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-12T09:27:41Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14590 2016-09-12T09:27:41Z <p>Bonjour,<br class="autobr" /> Merci de me donner plusieurs pistes intéressantes qu'il est plus ou moins possible d'aborder ici.<br class="autobr" /> Effectivement j'ai creusé la 'réalité' de son délire, et arrive à me décaler pour le voir différemment.<br class="autobr" /> Ceci grâce à un petit événement : ma mère a perdu sa canne. Je propose que l'on fasse tout le tour de la maison de retraite à sa recherche. Ça n'a pas trainé : avec l'aide de la dame de service nous avons trouvé 4 cannes dans la chambre de la voisine ! Après avoir étiqueté sa canne à son nom, je me suis interrogée sur la part de réel dans le délire des voix qui disent du mal dans son dos. Il semble tout à fait possible que l'ambiance puisse être parfois celle de la cour de récré ; et je vois d'un autre œil certaines de ses plaintes. Par exemple "ah non, vous ne pouvez pas vous asseoir sur ce fauteuil, la place est prise." me paraît tout à coup plus que plausible. Je ne vais pas aller enquêter de près mais il me semble pouvoir changer d'écoute à partir de là. " Il y a des chipies partout. Essaie de faire comme si tu ne les entendais pas." sera peut-être ma prochaine ligne, plutôt que qu' "arrête de voir des méchants partout."<br class="autobr" /> Nous avons totalement oublié l'épisode de la robe de chambre. Passons à autre chose.<br class="autobr" /> Cependant j'entends bien votre remarque sur la répugnance. Je l'ai déjà identifiée ainsi que son origine. <br class="autobr" /> Aller plus loin ici serait trop personnel.<br class="autobr" /> Pour ce qui est des neuroleptiques, elle est prend, et le problème est pour les médecins de trouver le bon équilibre entre le trop et ses effets négatifs et le trop peu.<br class="autobr" /> Cordialement<br class="autobr" /> Florence</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-12T02:15:31Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14587 2016-09-12T02:15:31Z <p>Bonsoir Docteur<br class="autobr" /> Je suis, comme Florence, complètement désemparée par le comportement de ma mère, âgée de presque 80 ans.<br class="autobr" /> Sa personnalité n'a jamais été simple, beaucoup de plaintes somatiques depuis toujours avec des maladies réelles et d'autres plus difficiles à objectiver… parlant sans s'arrêter dès qu'elle a un interlocuteur, dormant peu, désagréable voire insupportable avec sa famille, souvent perçue comme charmante par les personnes extérieures…<br class="autobr" /> Des deuils, ses parents, évidemment, celui de ma soeur cadette, qui s'est suicidée à 35 ans,il y a 19 ans, puis la mort de mon père, d'un glioblastome en trois mois, il y a 4 ans <br class="autobr" /> Elle vit seule à 600 km de moi, dans un village où elle connaît beaucoup de monde<br class="autobr" /> Mes enfants et/ou moi avons passé quelques semaines près d'elle cet été et elle est de nouveau seule depuis… 1 semaine<br class="autobr" /> Dernièrement en hyperthyroïdie, puis après prise d'iode radioactif , aujourd'hui en hypothyroïdie avec traitement par Lévotthyrox débuté hier.<br class="autobr" /> Cela alors que Maman est hospitalisée pour une fracture du col du fémur depuis avant hier, elle a été opérée hier et présente depuis aujourd'hui un délire paranoïaque, me semble t-il<br class="autobr" /> (Pas de morphine)</p> <p>Et cela est parti d'un conversation entre soignants qu'elle aurait entendue, critiquant le fait qu'elle aurait dit des choses désagréables en remplissant le questionnaire de satisfaction lorsqu'elle était hospitalisée au même endroit l'an dernier pour une prothèse de genou</p> <p>Elle suppose que toutes les bribes de conversation du personnel soignant qu'elle perçoit sont dirigées contre elle, pense que l'on va lui faire “une injection létale dans la nuit, ne veut pas manger ce qu'on lui apporte de peur que ce soit empoisonné, refuse de prendre les médicaments, souhaite signer une décharge pour que je la ramène chez elle, elle voulait que je reste dormir avec elle, …<br class="autobr" /> Elle m'a laissé un message d'une voix sépulcrale cet après midi pour me demander de venir immédiatement, elle ne pouvait pas me parler <br class="autobr" /> Lorsque je suis arrivée elle était très angoissée et en boucle, et avait noté sur son carnet d'adresse les choses entendues d'une écriture que je n'ai pas reconnue, <br class="autobr" /> de plus je me suis rendue à son chevet hier matin avant l'opération, elle m'a assaillie d'une foule de demandes de tout ordre, à tel point que je n'ai pu tout mémoriser ! J'ai comme Florence eu conscience que cela devait masquer une angoisse de mort à la veille de cette intervention non programmée</p> <p>Toutefois, depuis cet été, elle semble un peu plus parano qu'avant : quelqu'un lui aurait échangé son tuyau d'arrosage à son insu, elle perçoit des odeurs d'égout, régulièrement ; elle a même été surprise de se voir sur une photo avec des chaussures bleues qu'elle ne reconnaissait pas et pensait que le photographe avait retouché le cliché !<br class="autobr" /> J'ai conscience que cela peut-être dû aux produits anesthésiants, mais dans la mesure où quelques éléments sont apparus avant l'intervention, cela peut-il être le signe de l'entrée dans une maladie neurodégénérative ou psychiatrique, précipitée par les médicaments ?</p> <p>Je vais tenter d'appliquer les conseils que vous avez donnés à Florence en attendant de voir comment son état évolue afin de ne pas nourrir son délire</p> <p>Merci de ce blog</p> <p>Cordialement<br class="autobr" /> Frédérique</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-07T19:31:35Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14576 2016-09-07T19:31:35Z <p>Bonsoir, Florence.</p> <p>Pas du tout facile de vous répondre : vous n'avez pas envie de devenir la psychanalyste de votre mère, et vous avez totalement raison ; mais je ne suis pas davantage en position de le devenir, et si je peux vous donner quelques éléments théoriques je suis un peu à bout de ressources pour vous parler de cette situation que je ne connais pas. Je ne peux que commenter ce que vous me dites, c'est en somme le rôle du coryphée dans la tragédie grecque.</p> <p>Il ne faut pas oublier que le délire est avant tout un discours, et que ce discours a besoin de se dire. Cela signifie que l'idée de trouver une solution, une attitude qui permettraient de couper l'herbe sous le pied du délire est totalement illusoire : à supposer que vous puissiez supprimer l'objet sur lequel votre mère délire elle n'aurait rien de plus pressé que d'en trouver un autre ; à la limite on se demande si ce ne serait pas contre-productif. C'est pourquoi la bonne attitude est probablement de tâcher de le contenir dans des « limites raisonnables », en faisant la part du feu.</p> <p>Si j'applique cette théorie à l'affaire de la robe de chambre, je me dis que le plus simple est précisément de ne pas en faire une affaire : « Je peux te la prendre, si tu veux » ; cela ne vous oblige nullement à entrer dans son propos, dans son délire, mais permet de neutraliser la robe de chambre tout en l'autorisant à dire son désir que vous l'acceptiez. Quelle interprétation en donner ? Je ne sais pas. Mais j'attire votre attention sur deux points : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Dans cette stratégie de pilotage à vue, cette interprétation n'a aucune importance. Vous en auriez besoin si vous décidiez, précisément, de devenir sa psychanalyste : cela vous servirait à élaborer votre attitude. Mais dans le cas présent cette interprétation ne vous aiderait en rien à organiser voter stratégie. À part quoi votre proposition : elle vous refile ses problèmes avec la robe de chambre, me convient tout à fait ; ce n'est pas la seule. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Votre première réaction a été une réaction de refus. Ceci interroge votre propre ressenti. Il vaut la peine de vous demander pourquoi. À titre d'exemple (je dis bien : à titre d'exemple, car moi ce n'est pas vous) si j'avais dans une telle circonstance une telle réaction je prends le pari qu'elle témoignerait d'une <i>répugnance</i> dont je connais les origines.</p> <p>Vous indiquez que « les voix lui donnent des ordres ». Vous devriez approfondir : il se peut fort bien qu'effectivement elle ait fait un peu de bruit la nuit, et qu'un agent de nuit l'ait rappelée à l'ordre : même les meilleurs font de telles erreurs (à supposer que c'en soit une). Mais si ce n'est pas le cas, il faut savoir qu'il existe des formes de délire qui comportent ce type d'hallucination auditive ; on appelle cela l'automatisme mental et c'est une forme (les psychiatres me pardonnent ce charabia !) d'organisation de certaines psychoses délirantes. C'est important car cela pourrait inciter à penser que tout de même elle se trouverait mieux avec un peu de neuroleptique ; enfin, je dis ça… il faut qu'un médecin le décide.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> Les troubles psychiatriques du sujet âgé 2016-09-05T09:45:29Z https://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article66#comment14574 2016-09-05T09:45:29Z <p>Bonjour,<br class="autobr" /> J'ai testé tous vos conseils. Pour les choses qui "manquent" en permanence, votre suggestion de " je te promets que j'en achèterai en temps voulu mais là je vois qu'il y en a encore" a très bien fonctionné. Et nous sommes parties marcher au parc.<br class="autobr" /> Ma mère m'a raconté qu'elle avait renversé du café sur l'une de ses 2 robes de chambre, et qu'elle était fichue et trouée. J'ai dit que l'on regarderait ça et que je la mettrais d'abord au linge sale. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Non, non il faudra que tu la prennes, tu peux t'en servir le matin dans le jardin. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> ????!!!!! Non je ne ferai pas ça. Si elle est vraiment fichue, on la jettera.<br class="autobr" /> Arrivées à la chambre, les 2 robes de chambres à plat sur le lit : pas super propres retour lessive, mais ni grosse tache, ni trou. Je mets la plus sale au panier lessive. Panique à bord, déni, il faut retourner chercher celle qui est dans le panier pour re-chercher le trou et la tache. Constat. Panique. <br class="autobr" /> Il faudra demander à Nabila car elle, elle l'a vu le trou. <br class="autobr" /> Je n'ai pas su la consoler de cette immense détresse de prendre le réel en pleine figure.<br class="autobr" /> Autre plainte : il y a des gens/femmes/un groupe qui dit du mal de moi/nous pendant le repas. Ils sont dans mon dos. <br class="autobr" /> Ca ce n'est pas nouveau, ce qui est nouveau c'est que maintenant les voix lui donnent des ordres : il ne faut pas qu'elle se lève la nuit, ni tire la chasse, ni ouvre les volets avant 9h car elle dérange les autres.<br class="autobr" /> J'affirme qu'elle a le droit de faire ce qu'elle veut dans sa chambre car elle est seule et ne dérange personne. "Tu as le droit, tu peux, c'est permis...", et même que je vais demander à la directrice de lui redire le règlement. (C'est fait.)<br class="autobr" /> Même demande que l'autre jour : <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il faudrait que tu sois là pour constater. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Et si je viens déjeuner et que je constate que personne n'est méchant avec toi ? <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Bien-sûr, si tu es là ils ne diront rien. Ils n'oseront pas. Il faudrait que je déménage ailleurs plus près de chez toi. <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Pas possible, tu es très bien ici. Et on ne peut pas faire plus près de chez moi comme maison de retraite ! <br /><img src='https://michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> C'est vrai ici, tous les gens qui travaillent ici sont parfaits mais il y a ce "groupe" dans la salle à manger.<br class="autobr" /> Il n'y a pas de solution. Il vaudrait mieux que je meure.<br class="autobr" /> La demande est assez claire. Que je sois avec elle en permanence pour la protéger... de la mort. <br class="autobr" /> C'est vrai qu'il n'y a pas de solution, avais-je très envie de répondre.<br class="autobr" /> J'ai juste renchéri sur les points positifs.<br class="autobr" /> En revanche l'épisode robe de chambre me laisse perplexe. Il y aurait donc un trou et une tache. Mais je ne vais pas devenir le psychanalyste ma mère, et j'étais totalement désarmée dans cette situation.<br class="autobr" /> Est-ce que c'est l'objet transitionnel à l'envers ? Si je prenais chez moi la robe de chambre abimée, ça réparerait quelque chose, ça fonctionnerait comme un gris-gris protecteur ? Ou c'était juste un 'cadeau' ! Me refiler son problème en quelque sorte. En tout cas la suggestion de la jeter a provoqué une réaction violente.<br class="autobr" /> Vous m'avais déjà beaucoup aidée à mettre un peu de distance, et je me suis sentie moins violemment atteinte que les autres fois.<br class="autobr" /> Florence</p>