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En réponse à :

Soins palliatifs et pensée magique

, par Michel

Bonsoir, Bruno.

En fait je ne pensais pas à cet aspect des choses. Car je ne mettrais pas la différence essentielle dans le degré de certitude.

Il est tout à fait possible d’avoir une attitude scientifique dans un contexte d’incertitude. Non seulement, quel que soit le contexte, il y a des choses que le scientifique peut légitimement dire, et plus encore des choses qu’il peut légitimement refuser de dire, mais vous savez qu’il existe des travaux, en mathématiques comme en logique, pour raisonner sur des quantités imprécises ou des données floues. Le degré d’incertitude est un handicap, pas un obstacle.

Non ; ce qui me fascine c’est que dans des situations où il n’y a aucune incertitude les professionnels arrivent à oublier tous leurs devoirs de scientifiques pour s’en remettre à la pensée magique.

Un exemple banal : comment hydrater un malade qui a des troubles de la déglutition ?

Les professionnels, médecins compris, prescrivent énormément d’eau gélifiée, ou pour mieux dire de gélatine hydratée, quelque chose comme ces desserts anglais qu’on nomme jellies.

Et je les vois régulièrement tomber des nues quand je leur fais observer que pour espérer un minimum d’hydratation il faut que le malade boive un litre, que cela correspond à 8 pots d’eau gélifiée, et que je n’ai jamais vu un malade absorber 8 pots d’eau gélifiée dans la journée.

Et naturellement, une fois tombés de leurs nues, il n’ont rien de plus pressé que d’y remonter : même ayant admis l’évidence ils s’empressent de retourner à leur pensée magique. Alors qu’une bonne perfusion sous-cutanée...

Bien à vous,

M.C.

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