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En réponse à :

Que faire quand on est inquiet ?

, par Michel

Bonsoir, Pilpous.

Je crains que votre message ne soit incomplet.

Mais tel qu’il est il suffit à se faire une idée de ce que vous voulez dire.

Il faut que vous sachiez que cette procédure est une des premières que j’ai écrites. Elle date de 1997, et il est bien certain que depuis les conditions ont changé.

Mais quel était son but ?

Il s’agissait pour moi de remettre en cause un comportement très répandu chez les soignants, qui est de s’inquiéter (souvent d’ailleurs à tort), et de ne pas tirer les conséquences de cette inquiétude.

L’exemple le plus banal est l’utilisation de l’oxygène par les équipes de nuit. Un malade respire mal, les soignants s’en aperçoivent, ils mettent de l’oxygène les choses s’arrangent, et le médecin apprend cela aux transmissions du matin.

Ce comportement est une catastrophe. Car de deux choses l’une : ou bien le malade n’avait pas réellement besoin d’oxygène et le geste des soignants n’a servi à rien ; ou bien le malade en avait besoin et l’urgence était de faire le diagnostic : un malade qui se met brutalement à avoir besoin d’oxygène est un malade qui est en train de faire une embolie pulmonaire, ou une défaillance cardiaque, ou un infarctus... Bref si on se contente de lui donner de l’oxygène le plus probable est qu’il va tout simplement mourir.

Heureusement, le plus souvent il n’avait nullement besoin d’oxygène.

De même, l’idée de cette "procédure d’inquiétude" est double :
- L’expérience montre que quand les soignants s’inquiètent, ils ont toutes les peines du monde à faire partager cette inquiétude au médecin. Il s’agit donc de poser que le soignant qui s’inquiète a raison jusqu’à preuve du contraire, et que le médecin lui doit une réponse.
- Dans un grand nombre de situations gériatriques, le diagnostic peut se faire par des moyens assez simples. Il s’agit donc de mettre ces moyens en œuvre de manière systématique.

Évidemment, la stratégie perd de sa pertinence s’il n’est pas possible d’avoir rapidement un médecin. Mais outre qu’il faut adapter la procédure aux particularités locales, il reste que si le soignant a raison de s’inquiéter et qu’on ne peut avoir de médecin, alors le malade risque tout simplement sa vie...

Bien à vous,

M.C.

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