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En réponse à :

Objectif du site

, par Michel

Bonsoir, Anonyme.

Je comprends et je partage votre questionnement (vous ne me facilitez pas la réponse en disséminant vos commentaires sur divers articles ; il m’aurait été plus simple de vous répondre si vous aviez choisi, par exemple, de poster sur http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article74).

Vous soulevez essentiellement trois problèmes distincts.

Le premier est celui du contenu. Et comme vous le soulignez si les directives anticipées se bornent à dire qu’on ne veut pas d’acharnement thérapeutique, elles ne servent absolument à rien. D’ailleurs je n’ai jamais connu personne qui dise qu’il veut de l’acharnement thérapeutique. L’acharnement thérapeutique, tout le monde est contre, y compris ceux qui en font (« Moi ? mais non, ce n’est pas de l’acharnement thérapeutique »…). Il ne sert donc à rien de dire qu’on est contre ; le problème serait de le définir, et nous ne savons pas le faire, voyez http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article78.

Pour ma part je suis choqué de voir la légèreté avec laquelle on traite cette question des directives anticipées : excellente idée, mais pratiquement inapplicable, tant leur rédaction s’avère un exercice redoutable ; et les modèles proposés par exemple à https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fichedirectivesanticipe_es_10p_exev2.pdf sont d’une pauvreté désolante. Quand on rédige des directives anticipées, il ne faut pas écrire ce qu’on veut, il faut écrire des choses qui peuvent guider le médecin dans ses choix. Et quand le médecin apprend que le malade « ne veut pas d’acharnement thérapeutique », le voilà bien avancé.

Bref si les directives anticipées du malade ne contiennent que ce que vous décrivez, elles seront très bien à la poubelle.

Le second est celui de l’utilisation. Je vais aller vite : nous avons déjà parlé de ce patient, et il semble dans une situation difficile ; je ne sais pas quel est son avenir à court terme mais il est évident que les directives anticipées dans une telle situation devraient être systématiquement remises au médecin, car tout porte à croire qu’on pourrait en avoir besoin à tout moment. Si la personne de confiance refuse de les présenter, c’est qu’elle n’a rien compris à son rôle.

Le dernier est celui de leur validité. Et vous doutez, probablement à juste titre, que le patient ait été en état de les rédiger, soit parce que ses fonctions intellectuelles étaient déjà dégradées, soit qu’il ait été sous influence. Mais ici nous sommes impuissants : s’il y a des directives anticipées signées, il faut les respecter, on ne peut pas commencer à discuter leur validité. Une telle discussion pourrait résoudre les problèmes de quelques personnes, mais ce serait au prix de la mise en doute d’une foule d’autre directives anticipées…

Ah, vous demandez aussi si tel ou tel geste est ou non de l’acharnement thérapeutique.

Je n’en sais rien.

Les gestes que vous rapportez sont anodins. Ils ne sont pas source de souffrance pour le malade. Cela relativise l’importance de la discussion. Mais je crois que cela ne suffit pas. Tout geste pratiqué alors que le bénéfice espéré ne le justifie pas est un geste d’acharnement thérapeutique : il n’est pas grave de réhydrater un malade en agonie ; par contre c’est absurde et en ce sens c’est de l’acharnement.

Bien à vous,

M.C.

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