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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonsoir, Marie-Noëlle, et merci de ce message. J’en suis à me dire que si les textes publiés sur ce site peuvent au moins servir à adoucir la peine et la souffrance de ceux qui sont confrontés à ces instants terribles, cela rachètera un peu des erreurs, lacunes, insuffisances, négligences de ma carrière.

Je voudrais seulement revenir sur cette phrase : le professionnel a parfaitement raison de dire que le malade ne souffre pas et n’a besoin de rien. je la réécrirais telle quelle si c’était à refaire. Mais la scientifique que vous êtes n’est certainement pas dupe de son côté lapidaire et présomptueux. Ce que je dis par là c’est que le professionnel, quand il parle, le fait en fonction de ce que ses connaissances lui permettent de dire. Et en l’état actuel de nos connaissances, soit le scientifique se tait soit il dit que le malade tel que je le décris (je ne méconnais pas qu’il y a les autres) ne souffre pas et n’a besoin de rien. Il n’est pas conforme aux données de la science de dire autre chose.

Précisons. Je comparerais cette position à la question... des extra-terrestres. Que peut-on en dire du point de vue scientifique ? Ceci, à mon sens : nous savons compter le nombre e galaxies, et donc le nombre d’étoiles. Nous avons maintenant une idée du nombre de planètes probablement présentes dans l’Univers. Du coup, compte tenu de ce nombre, la probabilité que l’Homme soit seul dans l’Univers est proche de zéro. Soit donc le scientifique se tait, ce qui est une excellente position ; soit dit que les extra-terrestres ont toute chance d’exister (et il ajoute aussitôt que, compte tenu des distances à parcourir, la probabilité d’en rencontrer est elle aussi proche de zéro, mais c’est une autre affaire).

Mais je m’égare. Tout ce que je veux dire c’est que quand nous affirmons que le malade ne souffre pas, ce n’est pas par sécheresse de cœur, c’est parce que notre savoir nous permet de le dire. Le problème est que cette position de savoir n’est guère partageable par les proches en souffrance. Mais d’un autre côté, si c’est pour récuser le savoir du médecin, pourquoi lui demander d’intervenir ?

Bien à vous,

M.C.

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