Nous venons de perdre le 21 mars 2011 notre fille de 37 ans après une lutte de quasiment 5 ans contre un cancer du sein métastasé au foie après 2 ans et demi. Elle ne s’est jamais plainte. Nous l’avons entourée, son père, sa sœur jumelle, et moi-même. Nous ne l’avons jamais quittée pendant les 6 derniers mois. Mon autre fille et moi dormions par alternance dans sa chambre. A la mi-janvier elle a fait une méningite carcinomateuse. Elle a bien récupéré suite à des séances de radiothérapie, nous sommes même partis à sa demande en vacances en Bretagne du 28 février au 8 mars. Elle a voulu aller voir son cheval le lundi 14 mars, elle l’a caressé, lui a donné des pommes. Puis son état s’est soudainement dégradé.
Elle a été hospitalisée en soins palliatifs le vendredi 18 mars à midi et elle nous a quitté le lundi 21 mars à 17h 05.
Je l’ai prise en photo me souriant gentiment le dimanche matin et nous avons échangé jusqu’au dimanche soir. J’ai tenu sa main jusqu’à sa dernière respiration.
Je pense sans cesse à ses dernières heures
Je suis venue sur ce site car je voulais comprendre pourquoi elle avait râler à deux reprises avant de s’éteindre.
La qualité des explications donné par Michel Cavey aux personnes qui s’expriment m’amène à poser les questions qui m’obsèdent.
Nous passions comme musique dans sa chambre un des CD qu’elle s’était confectionnée. La 21ème et dernière chanson de ce CD est Nessum Dorma de Turandot qui, me disait-elle, lui donnait envie de pleurer quand elle l’écoutait
Il est dit que lorsque quelqu’un râle il est alors dans un coma profond.
Après qu’elle ait râler pour la deuxième fois j’ai voulu qu’elle arrête de lutter. Je lui ai alors lu les paroles de la chanson « Vole » écrite par Goldman.
Vole vole petite aile
Ma douce, mon hirondelle
Va t’en loin, va t’en sereine
Qu’ici rien ne te retienne
Rejoins le ciel et l’éther
Laisse-nous laisse la terre
Quitte manteau de misère
Change d’univers
Vole vole petite sœur
Vole mon ange, ma douleur
Quitte ton corps et nous laisse
Qu’enfin ta souffrance cesse
Va rejoindre l’autre rive
Celle des fleurs et des rires
Celle que tu voulais tant
Ta vie d’enfant
Vole vole mon amour
Puisque le notre est trop lourd
Puisque rien ne te soulage
Qu’ici rien ne te retienne
Vole à ton dernier voyage
Lâche tes heures épuisées
Vole, tu l’as pas volé
Deviens souffle, sois colombe
Pour t’envoler
Vole vole petite flamme
Vole mon ange, mon âme
Quitte ta peau de misère
Va retrouver la lumière
Quand je me suis tue Pavarotti chantait Nessum Dorma. La chanson s’est déroulée et à la dernière note, elle a arrêté de respirer, j’ai entendu un petit gargouillis dans son ventre. Le médecin nous a dit qu’elle était partie.
Nous étions, en plus du médecin, six autour d’elle, sa sœur, son père, ses tantes, une amie et moi. Chacun a confirmé la simultanéité de la dernière note de chant et sa dernière respiration à ce même moment.
Comment expliquer cela si elle était dans un coma profond ? Pourquoi nous a-t-elle quitté après la lecture des paroles de "Vole" et la dernière note de Nessum Dorma ? Je vous joins aussi la traduction de Nessum Dorma que j’ai cherché après son décès.
La foule :
Que personne ne dorme !Que personne ne dorme !
Calaf :
Que personne ne dorme !Que personne ne dorme !
Toi aussi, Ô Princesse,
Dans ta froide chambre
Tu regardes les étoiles
Qui tremblent d’amour et d’espérance...
Mais mon mystère est scellé en moi,
Personne ne saura mon nom !
Non, non, sur ta bouche, je le dirai,
quand la lumière resplendira !
Et mon baiser brisera le silence
Qui te fait mienne.
Chœur :
Personne ne saura son nom...
Et nous devrons, hélas, mourir, mourir !
Calaf :
Dissipe-toi, Ô nuit ! Dispersez-vous, étoiles !
Dispersez-vous, étoiles ! À l’aube je vaincrai !
Je vaincrai ! Je vaincrai
Merci de m’aider à comprendre