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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonsoir, Jérôme.

Le cancer de l’ovaire n’est pas de bon pronostic. Il ne l’est pas parce que les ovaires étant situés là où ils sont le cancer a toute la place pour se développer avant qu’on s’en aperçoive. Qui plus est il ne réagit, quand il réagit, qu’à des chimiothérapies agressives, et dont la tolérance laisse souvent à désirer. C’est ce qui vous arrive.

Que sait-elle ? Je ne peux rien en dire, car cela dépend bien évidemment de ce qui lui a été dit (et de ce qu’elle a bien voulu entendre). D’un côté on trouve de moins en moins de médecins malhonnêtes qui s’arrogent le droit de ne pas dire au malade ce qui tout de même le concerne au premier chef ; de l’autre on trouve encore des médecins timorés qui craignent de nuire au malade en lui disant qu’il a un cancer. Pour ma part je détiens une solide liste de malades révoltés du silence de leurs thérapeutes ; elle est incomparablement plus longue que celle des malades victimes d’un médecin trop sincère.

Par ailleurs j’attends qu’on m’explique, en dehors de l’existence indiscutable de quelques mécanismes protecteurs (et qu’il faut alors respecter) pourquoi on se figure que les seuls malades qui ne pensent pas au cancer sont ceux qui en ont un ; pourquoi on se figure qu’on pourrait administrer à un malade une chimiothérapie sans qu’il se doute de ce qu’on lui fait.

Ce n’est pas la loi Léonetti qui est ici à l’œuvre, d’ailleurs la loi Léonetti ne parle pas de cette question. Mais c’est le simple bon sens et l’honnêteté intellectuelle.

Après, comment vous comporter ? Difficile, il faudrait y être. Je dirais comme ça que vous n’avez surtout pas à prendre position ; d’ailleurs la question est de savoir, non ce que vous êtes capable de dire, mais ce que vous êtes capable d’entendre. Si elle veut parler, s’y sent-elle autorisée ? C’est la seule chose qui compte.

Quant à savoir si on peut espérer qu’elle se réalimente, oui, bien sûr. Mais cela aura-t-il une influence sur le pronostic final ? Je ne sais pas. Si vous me parlez d’horizon vraisemblable, il est, comme je vous l’ai dit, préoccupant. Et ceci sans tenir compte du stade, qui m’intéresse d’autant moins qu’on ne semble pas envisager de chirurgie. Et il y a trop d’éléments à prendre en compte pour que les statistiques puissent avoir une valeur prédictive quelconque pour un sujet donné.

Bien à vous,

M.C.

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