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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonjour, Claudia.

Que vous dire qui vous soutienne un peu ?

Le cancer du pancréas est un des plus agressifs qui soient, et les survies sont rarissimes. Ici vous me donnez l’impression qu’il n’y a pas grand-chose à espérer en effet : votre père a été opéré, la chimiothérapie n’a rien donné, votre père a décidé de l’arrêter, il a eu raison.

Mais alors le cancer va aller son train, et c’est un cancer qui va vite. Qu’est-ce à dire ? Je ne peux pas le savoir, je ne connais pas le cas précis. Si je laisse courir mon intuition (mais ce n’est que mon intuition), je dirais que je serai heureux si votre père voit Noël.

Les stades des cancers n’ont aucun intérêt ; la seule chose réaliste est de dire que la situation est grave, et qu’il n’y aura pas de rémission. Il faut donc s’organiser en vue de la fin de vie. Mais comme vous dites, cela fait trois mois qu’on vous en parle ; c’est que l’expression est ambiguë : le plus souvent pour un oncologue cela veut simplement dire qu’il n’a plus de traitement curatif à proposer ; cela ne dit rien sur la durée du temps restant à courir.

Je n’ai donc, là aussi, que mon intuition ; et si vous constatez une altération de son état général, c’est en effet un signe assez fiable que les choses vont se précipiter. Mais quand ?

Trois choses sont indispensables :
- Ne pas se faire d’illusions : tout peut arriver, et à tout moment, car à côté de l’évolution du cancer lui-même il peut se produire des événements inattendus, infection, embolies, etc, que le cancer va favoriser mais qui surviennent de manière aléatoire ; il est sage de se dire que le pronostic se compte en semaines.
- Garder chevillée au corps l’idée que ce qui compte n’est pas le temps qui reste (il y en a peu) mais ce que vous allez pouvoir en faire pour que cette fin de vie se passe dans la dignité et l’amour.
- Vous organiser : le cancer du pancréas est source de multiples inconforts ; ces inconforts ne sont pas très difficiles à gérer, mais ils demandent souvent l’utilisation de techniques particulières qui demandent une compétence particulière. Je serais rassuré si un médecin de soins palliatifs pouvait faire la connaissance de votre père et se tenir prêt à intervenir si nécessaire.

Bien à vous,

M.C.

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