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, par Dom

Cher hôte,

Je trouve important d’insister sur le fait que ce débat est un débat de riches qui crachent dans la soupe.

Sans remonter très loin dans le temps (je pense à la génération de mes grands-parents), on n’appelait pas le toubib pour un oui pour un non, et on ne fonçait pas aux urgences au moindre bobo. Et oui, on gardait les vieux déments à la maison, on les posait au coin de la cheminée jusqu’à ce qu’ils s’éteignent tranquillement, entourés des trois générations suivantes, et oui, c’était vachement plus humain. (Ici, parenthèse : il y avait aussi le papy qui se prenait mystérieusement les pieds dans l’escalier et terminait mort en bas des marches, on le pleurait beaucoup. Il y avait aussi le bébé prématuré qui ne survivait pas sauf si la grand-mère décidait de le mettre dans la couveuse à poussins (ça a été le cas de ma mère), et la jeune mère qui se vidait de son sang dans le lit conjugal. Et - autre souvenir personnel - la cousine idiote qu’on parquait dans un coin en l’attachant sur sa chaise pour qu’elle n’en tombe pas.)

Notre rapport à la médecine a changé, et toutes les situations décrites ci-dessus sont aujourd’hui considérées comme inacceptables. Je doute qu’il existe encore en France des parents qui veillent leur enfant à la maison en alternant douches tièdes et enveloppements humides (c’est ce qui est recommandé dans le "Livret de Famille" au chapitre "Soins des enfants" que j’ai retrouvé chez mes grands-parents, mariés en 1930) tandis qu’il escalade le thermomètre. Non, passé 39° de fièvre, ils se précipitent à l’hosto, où on leur prescrira des antibiotiques. Mourir ne fait plus partie des options possibles.

Sauf que. La condition humaine étant ce qu’elle est, il faut quand même bien mourir un jour. Alors on invente une usine à gaz pour mourir quand même. Mais attention, hein ? Mourir dignement, mourir proprement, mourir sans douleur, mourir discrètement, mourir médicalement.

Moi, quelque part, ça me révolte. Il me semble que les médecins ont d’autres immenses chantiers que la "mort confortable" de nantis qui réclament le droit à une mort douce voire "consentie", quand tant de leurs semblables se battent pour simplement survivre. Enfants gâtés, suivis, soignés, dorlotés, et ce quasi-gratuitement (qui, en France, a la moindre conscience de ce que représente, financièrement, les soins qu’on lui prodigue ? ) qui veulent toujours plus - en l’espèce, mourir à la carte, quand ils le décident.

Ô simplets ! Souvenez-vous des papys qui décédaient mystérieusement en tombant dans l’escalier ! Que croyez-vous qu’il se passera quand on excipera de vos directives anticipées ? Ou que vous baverez dans votre fauteuil roulant depuis trop longtemps ? Ou qu’il faudra entamer votre "capital" pour payer l’EHPAD ?

Colère, vraiment.

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