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En réponse à :

Influence du tutoiement

, par Michel

Bonjour, Margot.

C’est toute la question.

Ce qui ne me va pas, c’est que dans la majorité des cas le tutoiement est la marque d’un positionnement irréfléchi. Une fois que le tutoiement a été décidé dans le cadre d’un projet de soins, il peut se faire qu’il reste inadéquat, mais au moins l’équipe s’est posé la question. Quand le tutoiement est resté à la fantaisie du soignant, le risque est grand que l’ensemble de la prise en charge soit inadapté. En somme ce n’est pas le tutoiement qui est dangereux, mais l’attitude générale du soignant. C’est d’ailleurs ainsi que les soignants se défendent : "Oh, mais ça ne change rien". Si, justement : le tutoiement ne change rien ; la familiarité qu’il implique change tout.

J’ai ce souvenir terrible d’une démente que nous avons dû prendre en charge et qui était une ancienne collègue de l’équipe. J’étais d’avis que nous refusions de la prendre, mais l’équipe me l’a imposé. Du coup la situation était intenable : j’ai posé comme condition que nous ne la tutoyions pas, pour forcer à une prise de distance thérapeutique ; mais c’était dramatique parce que la patiente, elle, ne comprenait pas pourquoi elle n’était pas tutoyée. Nous nous en sommes sortis, mais réflexion faite je regrette ce refus de tutoiement.

Bien à vous,

M.C.

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