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En réponse à :

Le diabète en fin de vie ( Diabète comateux)

, par Michel

Bonsoir, Simone.

La situation que vous décrivez est très délicate, et il manque des informations essentielles. Je dois par ailleurs vous redire que si on pouvait faire de la médecine par Internet, si on pouvait se prononcer sans voir le malade, c’est qu’on aurait affaire à des problèmes si simples que vous n’auriez guère besoin de moi.

Ce que vous me décrivez c’est la situation d’une dame qui est en acidocétose diabétique (il est probable qu’elle doit sa déshydratation à sa poussée diabétique et non l’inverse). S’il n’y avait que cela on ne voit guère pourquoi on ne la traiterait pas comme n’importe quelle poussée de diabète ; l’âge n’entre pas en ligne de compte. Pour que les médecins se posent la question il faut donc qu’il y ait d’autres éléments.

On devine aisément lesquels : les complications, notamment rénales, dont vous parlez, ne sont probablement pas liées à l’épisode actuel, et il est plus réaliste de penser qu’on a affaire en réalité à un diabète multicompliqué. Ceci est d’autant plus probable que vous indiquez plus loin qu’il s’agit d’une personne grabataire présentant des escarres qui ne guérissent pas depuis deux ans.

Dans ce contexte, et même si je vous répète que je ne peux rien dire d’une malade que je n’ai pas vue, la position des médecins est malheureusement très réaliste : la question est double :
- Sachant que le pronostic n’est sans doute pas très bon, où commence l’acharnement thérapeutique ? Si, pour venir à bout de cette poussée diabétique, il faut employer des armes dont l’usage va impliquer des souffrances non négligeables à la patiente, qu’est-ce qui est légitime ?
- À supposer qu’on puisse sortir de cette crise, dans quel état la malade va-t-elle se trouver ? Ne risque-t-on pas de regretter de ne pas l’avoir, comme vous dites, laissé partir ?

C’est évidemment terrible à décider. Il n’en reste pas moins que le risque essentiel est de la retrouver dans un état encore plus dégradé, avec des inconforts qu’on pourrait avoir du mal à maîtriser. On pourrait alors en venir à penser que le coma diabétique aurait au moins conduit à un décès confortable.

D’où sans doute la sage position moyenne des médecins : tenter d’inverser le cours de la poussée actuelle, en posant comme limite que les choses doivent s’arranger vite, montrant ainsi que la patiente a encore une capacité de réaction ; et si ce n’est pas le cas, proposer, oui, de limiter les soins. En tout cas, si la situation correspondait à ce que je suppose, et si j’étais en charge de ce cas, c’est sans doute une position que je pourrais adopter.

Bien à vous,

M.C.

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