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En réponse à :

La dyspnée terminale

, par Michel

Bonsoir, Sonia.

Je serais bien imprudent d’avoir une opinion : c’est une situation très délicate, et si les médecins qui sont au chevet de votre mère sont dans l’embarras, je suis encore plus mal placé.

Ce que nous savons c’est qu’il s’agit d’une dame qui n’est pas très vieille et qui pourtant est confinée au lit depuis plusieurs années. Autant dire qu’elle est lourdement handicapée : il n’y aurait aucune raison pour qu’elle ne se soit pas relevée de quelque chose d’aussi banal qu’une fracture du col du fémur. De ce point de vue la notion de maladie de Parkinson est une très mauvaise chose, mais elle ne suffit pas non plus à tout expliquer.

Bon. Voilà qu’elle fait une infection pulmonaire suffisamment grave pour nécessiter une hospitalisation. Là les choses se passent mal, au point qu’elle perd connaissance, sans doute par détresse respiratoire. On la réanime, et les choses durent ; il lui faut une ventilation artificielle. C’est donc une situation très inquiétante. Elle s’améliore un peu, on essaie de la sevrer de la ventilation, on voit qu’on ne peut pas.

L’IRM cérébrale n’a pas d’intérêt dans cette discussion. D’abord parce que l’IRM ne montre que des images, cela ne dit en rien quelle est la réalité des dégâts cérébraux, car tous ne se traduisent pas par des modifications à l’imagerie ; et inversement, de nombreuses images anormales n’ont aucune conséquence. L’IRM n’est donc qu’un élément de la discussion. Et ici il est sans importance, car ce n’est pas le sujet.

Le sujet est celui-ci : quelles chances a-t-on de sortir de cette impasse ? Et si on en sort, dans quel état la malade va-t-elle se trouver ?

C qui est certain c’est que le temps travaille contre vous. Plus il passe et plus l’espoir de permettre à votre mère de survivre s’amenuise, et plus l’espoir de la voir survivre dans des conditions acceptables se réduit. C’est une discussion sur l’acharnement thérapeutique.

Ce que je crois comprendre (mais avez-vous vous-même bien compris ?) c’est que les réanimateurs commencent à se dire qu’ils sont en train de faire de l’acharnement thérapeutique.

La décision est évidemment très difficile. Et je n’en dirai rien car je n’ai pas vu la situation. Mais il faut rappeler que la question de l’acharnement thérapeutique est terrible : ce n’est pas que la malade n’a aucune chance : si elle n’en avait aucune, alors le fait de le réanimer serait simplement une faute professionnelle. Le problème est pire : votre mère a une chance de survivre. Mais cette chance est probablement très faible, et la chance de la voir survivre avec une vie acceptable l’est sans doute encore plus. Et on ne peut donc pas se borner à conclure qu’il faut tenter cette chance, même minime, parce qu’en attendant elle subit toutes les souffrances de la réanimation.

Voilà où vous en êtes.

La seule chose à faire est d’en discuter avec les médecins. Eux seuls pourront vous expliquer ce qui vaut encore la peine.

C’est très dur, et très difficile. Parlons-en encore, si vous le voulez.

Bien à vous,

M.C.

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