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Menaces sur la gériatrie hospitalière

, par Michel

Bonjour, Marylène, et merci de ces nouvelles.

Il est réconfortant, en effet, que vous ayez un bon contact avec l’équipe de la maison de retraite. Les relations sont souvent plus faciles avec des professionnels qui ne sont pas directement impliqués dans la prise en charge médicale.

Ce qui n’excuse en rien les médecins. La communication fait partie de nos obligations.

Je voudrais juste plaider un peu. Car il m’est souvent arrivé de me faire reprocher mes lacunes en communication. Je ne sais pas si j’aurai été un bon communicant. Mais j’attire votre attention sur deux problèmes au moins.
- Le premier est le déni. Pour faire passe une information il faut que le récepteur soit allumé, et ce n’est pas toujours le cas. Il arrive de manière non rare que le médecin ait parlé très clairement mais que ce qu’il a dit était si dur que le patient, ou son entourage, ne pouvait pas l’entendre. Pour faire court, je lui ai dit : votre mère va mal, et la famille me répond : donc elle va bien.
- Le second est légèrement différent, même si, après tout, il s’agit encore d’une forme de déni : vous avez très bien entendu ce que je vous ai dit, mais ce n’est pas la réponse que vous attendiez. Vous me demandez une explication, je vous la donne loyalement, complètement, mais je vous dis aussi que je n’ai pas de solution. Alors vous me demandez quelle est la cause de la maladie ; je vous la donne, mais cela ne donne toujours pas de solution ; et vous me demandez la cause de la cause, puis la cause de la cause de la cause, exactement comme font les enfants qui découvrent le questionnement métaphysique. Et au bout d’une heure de conversation vous me lâchez : « Alors vous ne pouvez rien me dire ? ». Alors que ce n’est pas le sujet : Je peux vous dire beaucoup de choses, mais pas celle que vous vouliez entendre. Du coup vous me dites que je ne veux pas parler.

Et je ne sais pas si le neurochirurgien a de ce point de vue rempli son devoir. Quelques pistes cependant, parmi les plus fréquentes :
- Il n’est pas doué pour la communication.
- Il ne savait pas quoi dire, ou comment le dire.
- Il n’a rien dit parce que la réponse était évidente pour lui.
- Il vous l’a dit, mais vous n’étiez pas prête à entendre ce qu’il a dit.
- Il vous l’a dit dans le charabia professionnel.
- etc.

Ce que je peux faire c’est pointer deux ou trois choses ;

Dernièrement une grosseur est apparue dans sa nuque et il vient de passer un Scanner...

Et vous ne me dites pas ce qu’il en est de cette grosseur. Ce serait important pour savoir si elle a des implications en termes de pronostic.

Durant l’examen, on lui a trouvé un anévrisme important sur la carotide...

Et si c’est un anévrysme carotidien, ce n’est pas lui qui est la grosseur dont vous venez de parler. Il faudrait savoir de quoi il s’agit : si par exemple c’était une tumeur maligne il est évident que cela impliquerait un pronostic qui serait dissuasif pour opérer l’anévrysme.

Donc hospitalisation en urgence au service court séjour en gériatrie...

La seule question qui pouvait leur être posée est de savoir s’ils jugeaient le malade opérable.

Le neurochirurgien ne veut pas l’opérer et je pense qu’il a raison, mais personne ne nous dit ce qu’il en suit...

La question est toujours la même :
- Si on opère on prend le risque d’une complication opératoire.
- Si on n’opère pas on prend le risque d’une complication de l’anévrysme (non point tant la rupture que le risque embolique, par exemple).
Mais vous ne saurez rien de plus parce que nous ne savons rien de plus : c’est le hasard qui décidera.

C’est surtout pour cela que vous n’aurez pas d’informations claires.

Bien à vous,

M.C.

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