Oui, Dom, et c’est extrêmement difficile.
Nous sommes ici en pleine éthique téléologique : les conséquences d’un refus systématique du mensonge sont parfois insupportables. Et j’en viens à me dire que quand je brandissais mon éthique déontologique (le dément reste un humain comme les autres qui a droit à mon respect absolu, et je n’ai pas plus le droit de lui mentir qu’à quiconque), j’arrangeais mon problème mais pas le sien. Et que quand j’ai asséné certaines vérités à des malades qui, réflexion faite, n’étaient guère en état de les entendre, j’étais à peu près dans l’état de ce monsieur qui voulait faire voter sa femme.
Tout au plus devons-nous ne pas nous satisfaire d’un mensonge, et nous poser la question à chaque fois.
Bien à vous,
M.C.