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En réponse à :

La démence : généralités A propos de l’aveuglement des familles

, par Dom

Nous parlions d’aveuglement, j’ai raconté l’histoire du vieux monsieur qui voulait faire voter sa femme, et nous avons fini par en venir aux questions d’éthique que peut poser le débat sur "le droit à mourir dans la dignité".

Je voudrais donc boucler la boucle : 60 % des Français, nous dit-on, sont favorables à l’euthanasie (ou au suicide assisté - et croyez bien que je suis sensible à la différence que vous faites entre les deux).

Mais pour ma part, je constate deux choses :

- d’abord, c’est un débat qui se déroule uniquement entre bien-portants. Pour des raisons évidentes, on n’a pas l’avis de ceux qui sont directement concernés. Moi, je considère que je l’ai eu en posant crûment la question à ma mère, mais ma démarche a été assez unanimement considérée comme "brutale" (d’où je conclus qu’assez unanimement, il n’est pas d’usage de mettre son proche face à ses choix, dont pourtant on ne cesse de se gargariser quand il s’agit de les "endormir"...)

Le vrai problème, c’est que la déchéance et/ou la souffrance de ceux qu’on aime sont insoutenables, et que quand on parle de "dignité", on parle en fait de ce que NOUS ressentons en voyant nos aimés dans cet état dernier ; ce n’est, au fond, pas leur bien qui nous motive, mais le nôtre.

- ensuite, l’incohérence de cette statistique avec tout ce que je lis sur votre site depuis des mois. On y parle dosage de médocs, IRM, hospitalisations, hydratation, négligence des AS, déficit d’information, alimentation par sonde, diagnostics douteux, bref, de tout un tas de choses qui se résument à une seule : "mon parent est en train de mourir", et je ne peux pas le supporter.

Dans le même temps, une ministre de la Santé se bat pour le droit à la seringue libératrice, mais elle engage des poursuites contre une maison de retraite où un pourcentage élevé de résidents sont morts de la grippe - parce qu’elle aurait été négligente dans la vaccination systématique de ses pensionnaires.

Marie de Henezel, dans une chronique récente de Libération, résume cela excellemment : de quoi a-t-on le droit de mourir à 90 ans ? http://www.liberation.fr/debats/2017/02/13/de-quoi-a-t-on-le-droit-de-mourir-a-90-ans_1548188

Et cela, ce n’est ni du déni, ni de l’aveuglement : ça s’appelle surfer sur la vague de l’opinion.

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