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En réponse à :

Les troubles psychiatriques du sujet âgé

, par Michel

Bonjour, Michel.

Pour vous répondre de manière pertinente il faudrait en savoir beaucoup plus.

Visiblement elle a fait un accident vasculaire cérébral en deux temps : une sorte de syndrome de menace, accident réversible et de courte durée, suivi d’un autre, définitif celui-là.

En théorie il aurait été possible de s’alerter du syndrome de menace et de prendre des mesures préventives ; à ceci près que pour cela il faut avoir le temps de faire calmement les examens nécessaires et de se retourner, ce d’autant plus qu’à 89 ans on ne va pas se précipiter sur ces mesures préventives, qui ne sont pas anodines.

Bon. Tout est rentré dans l’ordre, mais depuis quelques jours son état se dégrade. Mais la question est alors d’essayer de se faire une idée de ce qui se passe. Et là nous ne savons rien. Je ne peux que vous énumérer quelques hypothèses, que délibérément je ne classe pas par ordre de pertinence :
-  Elle n’allait pas si bien que ça, et vous prenez conscience, au moment où elle se prépare à sortir, que ce qui paraissait sans importance dans le cadre de l’hôpital ne va pas l’être quand elle sera à la maison.
-  Elle présente une pathologie nouvelle qui, fortuitement, se déclare peu de temps avant la sortie.
-  Elle récidive son accident vasculaire, là aussi fortuitement à peu de jours de sa sortie.
-  Elle a peur de sortir.
-  En réalité elle donnait l’illusion d’une belle amélioration, mais elle avait obtenu ce résultat au prix d’un effort désespéré qu’elle n’a plus les moyens de consentir.
-  Etc. J’y ajouterais cette malédiction particulière à la gériatrie qui fait qu’on reçoit des malades dans des états catastrophiques, qu’on les sort de là, et que peu à peu on les voit se dégrader inexorablement, et mourir sous nous yeux sans qu’on ait la moindre idée de ce qui peut se passer. Erreurs de gestion de ma part ? Manque de lucidité ? C’est possible. Mais ces situations, j’en ai trop vécu pour ne pas me questionner.

Du coup, je n’ai guère les moyens de vous en dire plus. Et vous comprenez sans peine que je n’ai aucun avis sur ce qui va se passer. Mais je sais quatre choses.

La première est qu’on ne peut pas exclure que les choses aillent encore plus mal que vous ne pensez ; et on ne peut pas l’exclure parce qu’on ne sait pas ce qui se passe, et qu’on aura du mal à la savoir.

La seconde est que rien ne permet de parler de démence vasculaire. Cela se peut, bien sûr, et notamment il se peut que sous le vernis d’un état psychique d’allure normale vous soyez passés à côté d’une dégradation intellectuelle. Mais actuellement vous avez affaire à une altération non spécifique de l’état général.

La troisième est qu’il y a peu à attendre des examens projetés. Non qu’ils soient inutiles, mais ils sont assez peu rentables.

La quatrième est que, dans ce contexte instable, il est très prématuré d’envisager une institutionnalisation. Il est certes utile de faire l’inventaire des structures disponibles, mais tant que vous n’aurez pas une idée du pronostic vous ne pourrez rien faire de pertinent.

Je comprends que je vous tiens là un propos décevant ; mais...

Bien à vous,

M.C.

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