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En réponse à :

Les troubles psychiatriques du sujet âgé

, par Michel

Bonjour, Catherine.

Je ne peux rien vous dire de précis sur cette question, qui semble très difficile.

Sur les douleurs, tout d’abord. Il faut savoir que le tube digestif n’est pas facile à explorer, parce qu’ils donnent peu de troubles biologiques, que les examens radiologiques sont très souvent normaux, et que les signes fonctionnels (douleurs, nausées...) restent souvent sans explication précise. On sait par ailleurs que l’abdomen est le siège de nombreuses projections de troubles psychologiques, ce qui fait que la stratégie d’exploration est souvent très délicate à envisager : va-t-on réellement imposer des examens compliqués et peu informatifs, surtout chez une très vieille dame, quand on sait que dans la moitié des cas il n’y a rien à découvrir ? Bref, s’il est un domaine dans lequel l’expression "tout est normal" doit être remplacée par l’expression : "je ne vois rien", c’est bien la gastro-entérologie. Donc nous restons avec notre question : douleurs d’origine physique ou douleurs d’origine psychique ?

Pour aggraver la situation, quand une douleur persiste un peu longtemps, elle finit toujours par avoir une composante psychogène qui l’entretient.

Sur les hallucinations, maintenant. Il y a au moins quatre directions à explorer.

1°) : Comme d’habitude en gériatrie : l’explication peut-elle se trouver dans un médicament récemment introduit ?
2°) : S’agit-il d’une réaction liée à la douleur persistante ?
3°) : S’agit-il d’un délire du sujet âgé ?
4°) : S’agit-il de la manifestation d’une démence passée inaperçue ?

Rien ne peut en être dit sans une exploration neuropsychologique approfondie. Il faut donc qu’un gériatre intervienne.

Cela dit, je trouve toujours un peu vain de parler de démence chez les très vieilles personnes. Il arrive un âge où l’acte de penser lui-même tend à devenir un effort, et un effort que la personne peut juger futile. On peut alors voir se produire des manifestations étranges, éventuellement une perte de contact avec le réel qui favorise les délires ou les hallucinations. C’est un peu par paresse intellectuelle qu’on pose des diagnostics de démence qui me semblent abusifs. Mais ce la n’aide en rien à trouver une réponse, bien sûr.

En tout cas je crois qu’il importe de faire un bilan neuropsychologique, au moins pour essayer de comprendre ces hallucinations.

Bien à vous,

M.C.

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