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Conduite à tenir devant une anorexie

, par Nina

Bonjour,
J’ai 67 ans, je vis seule et très isolée. Suite à d’importants problèmes, tant physiques que psychologiques, j’ai décidé de ne plus me nourrir pour en finir avec la vie. Pour ne plus penser et que toutes ces souffrances se taisent enfin.
J’ai deux enfants qui ne m’appellent jamais pour prendre de mes nouvelles, en trois ans j’ai subi deux interventions chirurgicales de la colonne vertébrale. Je vis dans une telle solitude que mis à part "bonjour", "merci" aux caissières où je faisais mes courses, je ne parle à personne, pourtant je vis dans une petite résidence de 26 petites villas, mais personne ne se parle.
J’ai eu une enfant comme on vit un enfer, anorexique dès l’âge de 6 ans.
Mon petit frère à l’âge de 22 ans s’est suicidé, ne parvenant pas à vivre après avoir subi comme moi autant d’humiliations, de coups abominables, de sévices innommables et de l’inceste.
Je n’ai jamais eu de réelle vie de "FEMME", persécutée par mon père jusque dans mon intimité.
Durant toute ma vie, j’ai tenté de mourir, par médicaments, défenestration et j’ai traversé des périodes aiguës d’anorexie, tombant jusqu’à 38kg.
Aujourd’hui, j’en suis parvenue depuis plus d’un mois 1/2 à rester couchée 24h sur 24. Parfois mes volets restent fermés durant deux jours, mais personne ne frappe à ma porte pour me demander si j’ai besoin de quelque chose. J’ignore même désormais si j’ouvrirais ma porte tellement je pense être au bout du tunnel.
Je suis dans une dépression totale... J’ai un traitement pour l’hypertension, un traitement aux opiacés pour les douleurs de mon dos et un traitement pour ma dépression.
J’ai été franche avec mon médecin en lui disant que je n’en pouvait plus et que je préférais me laisser mourir. Elle voulait me prescrire des compléments alimentaires, mais je lui ai dit non, je ne les boirais pas. J’ai refusé l’hospitalisation, car ce serait pire pour moi de me forcer à manger où à survivre. Je souffre aussi terriblement des yeux, suis hyper fatiguée tout le temps.
Je n’ai pas de famille, mes enfants sont au courant de mon état, mais ne m’appellent jamais.Jusqu’ici ma seule balle salvatrice était l’écriture, mais je ne peux plus et ne veux plus écrire, je veux tout simplement en finir, et ne plus rien manger je sais me fera disparaître de ce monde qui m’est hostile et dans lequel je ne suis plus rien.
Pour tous ceux et celles qui me liront, merci de ne pas me juger. Mais si vous avez une maman, un papa, n’oubliez pas tout ce qu’elle ou ce qu’il a fait pour vous.
Avec la douceur, la patience et la tendresse peut-être parviendrez vous à faire quelque chose de vital pour elle, pour l’aider et peut-être la sauver.
Moi, je ne sais connu un geste tendre, une bise avant de m’endormir, un câlin lorsque j’avais mal, on me donnait tout le contraire et toute cette haine donnée avec tant de violence on fait de moi une femme brisée.
Merci de m’avoir lue.
Nina

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