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En réponse à :

Conduite à tenir devant une anorexie

, par Michel

Bonjour, Antoine.

Je n’ai pas vu votre mère. Vous répondre dans ces conditions, c’est prendre le risque de me tromper lourdement. Acceptez-vous ce risque ?

Si oui, alors le tableau que vous dressez est celui d’une vieille dame qui, au sortir d’une hospitalisation, se comporte comme si elle avait choisi de ne plus manger. Il n’y a que deux bémols :
- Le premier est que nous ne savons pas pourquoi elle a été hospitalisée : les choses ne se présentent pas de la même façon selon que le motif de cette hospitalisation était une maladie grave dont elle a peu de chance de guérir ou qu’il s’agissait d’une affection plus bénigne pour laquelle elle a été tirée d’affaire.
- Le second est que vous parlez d’une dépression, affection dont, si elle est prouvée, il est possible de la sortir.

Mais dans ce second cas il faut considérer que la guérison d’une dépression prend du temps, et que vous dressez le tableau d’une situation très dégradée (escarres notamment), ce qui fait que la course contre la montre a de fortes chances d’être perdue.

Dans ces conditions (mais votre description n’est-elle pas trop pessimiste ? Je ne peux rien en savoir), il y a lieu de ne pas se faire trop d’illusions.

Par ailleurs ce que votre mère dit, c’est qu’elle a pris sa décision et qu’elle ne veut plus vivre. Faut-il respecter cette décision ?
- Si cette décision est ferme, tout ce que vous ferez pour vous y opposer échouera et ne servira qu’à prolonger une situation de souffrance, voire à en ajouter d’autres.
- Vous n’avez pas de moyen réaliste de peser sur le cours des choses. Par exemple une alimentation parentérale est une décision lourde, complexe, qui suppose pratiquement une réhospitalisation, ne serait-ce que pour se procurer une voie veineuse suffisamment solide.
- J’espère bien que, quand mon tour viendra, mes proches auront la sagesse de ne pas s’opposer à ma décision de ne plus vivre si jamais je la prends. Il ne s’agira nullement d’une non-assistance à personne en danger, mais du respect des volontés de la patiente, conformément à la loi du 4 mars 2002 ; et au simple bon sens.

C’est tout cela qu’il vous faut peser. C’est horriblement difficile, mais c’est le prix que vous devez payer. Nous pouvons continuer à en parler, bien sûr.

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