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En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Michel

Bonjour, Anna.

Je crains de ne pas pouvoir, malheureusement, vous aider beaucoup. Car votre situation est difficile.

Tout est dit dans votre phrase : L’Assistante Sociale va faire un signalement au Tribunal pour dire qu’il est en danger mais qu’on ne peut rient faire sans son accord, et en plus il faut trouver un établissement qui le voudra car il mettra les autres patients en danger. Or, pour le dire vite, c’est faux.

Je pars du principe, comme toujours sur ce site, que votre description est réaliste et que vous ne vous trompez pas sur la réalité.

Il y a trois possibilités.
1°) : Votre père souffre de troubles psychiatriques. Il est alors possible de procéder à une hospitalisation sous contrainte. Je suppose qu’il a un médecin traitant, et qu’il est facile de démontrer, avec le témoignage au besoin du service d’aide à domicile, et compte tenu des antécédents d’hospitalisation, que quelque chose ne va pas.
2°) : Votre père souffre d’une maladie de type démentiel. Vous pouvez alors faire une demande de tutelle et envisager une entrée en maison de retraite dans un établissement spécialisé. La loi sur les tutelles a beau dire que la personne protégée continue d’être libre de choisir son lieu de résidence, dans les faits c’est une plaisanterie : les personnes qu’on met sous tutelle sont précisément celles qui ne sont plus en état de prendre ce genre de décision.
3°) : Votre père est un sale type. Il n’y a rien d’autre à faire que de le laisser subir les conséquences de son comportement.

Naturellement, ça, c’est la théorie. En pratique il y a d’autres questions :
- Existe-t-il des sales types ? On peut très bien soutenir que personne n’est méchant volontairement, et que ceux qui se comportent ainsi sont, par définition, des malades.
- Et si les choses étaient mélangées ? Il y a des gens qui ont un sale caractère, et quand ils deviennent déments cela ne s’arrange pas.
- Mais surtout, vous, que devez-vous faire ? Est-ce à vous d’agir ? Il faut bien considérer que si vous employez, comme je vous le propose, la manière forte, vous allez vous fortement compromettre votre relation avec lui. Ce sont des choses qu’il faut savoir faire, mais pas sans réflexion.
- Et n’oubliez pas que la question posée est celle de la liberté. Si votre père est malade ou dément, alors il n’est pas capable d’agir librement. Mais s’il n’est pas malade, alors il est un citoyen libre de gérer sa vie comme il veut, libre de se faire éjecter du service de soins à domicile, libre de se faire des ennemis partout, libre de créer les conditions d’une vie très dégradées, voire de se mettre en danger de mort faute de soins. C’est dramatique mais vous n’y pouvez rien.

Mais je crois qu’il est malade. Il a donc besoin d’être soigné. La plus grosse difficulté sera de trouver des médecins qui acceptent de prendre toutes leurs responsabilités.

Bien à vous,

M.C.

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