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En réponse à :

Ethique et dignité : la pudeur

, par Michel

Bonjour, Paulette.

Je crois que vous ne vous rendez pas très bien compte de la montagne que vous proposez d’escalader.

Et je n’ai pas envie de vous répondre, parce que je n’ai jamais réfléchi formellement à cette question. Je vais me la mettre au programme, mais quand on entame une réflexion, on ne sait jamais si, et encore moins quand, elle va aboutir.

Provisoirement, ce que votre remarque m’inspire est assez simple.

Quand vous vous demandez si les professionnels ne prennent pas prétexte de la pudeur pour imposer des décisions qui relèvent d’un autre registre, je ne peux que vous approuver.

Mais quand vous écrivez que l’avancée en âge fait qu’on les voit nus, et ça ne gêne pour ce qui concerne ma situation, ni mes parents devenus dépendants, ni moi, qui ait compris que la dépendance bouscule, voire renverse l’ordre des priorités qu’on avait dans le passé. Il semble que la pudeur devienne la dernière de leurs préoccupations, je me demande si vous n’allez pas un peu vite ; ou pour être plus dur encore, je crains que vous ne soyez en train de faire exactement la même chose que ce que vous reprochez aux professionnels : décider à la place de l’intéressé ; je ne méconnais pas que vous pouvez avoir le sentiment de savoir ce que votre mère en pense, mais j’attire votre attention sur le fait qu’il s’agit là d’un point très subtil, très complexe, et qui demande une grande prudence dans l’interprétation et la compréhension de ce qui se dit et se montre.

Mais laissons cela ; ce sur quoi il nous faut nous accorder c’est sur un point, qui me paraît central : c’est la personne qui décide des limites de sa propre pudeur.

Sauf que cela n’épuise pas le sujet.

Par exemple, j’aime bien qu’on ne soit pas habillé n’importe comment quand on se met à table. Je peux tolérer qu’on soit en maillot de bain sur la terrasse de la maison au bord de la mer, mais en général cela me choque. La manière dont l’autre s’habille heurte ma pudeur.

Ou encore j’ai une excellente amie musulmane. Elle ne porte pas le voile, mais elle se couvre soigneusement les cheveux. Et elle commente en disant : « Si je ne me couvrais pas les cheveux j’aurais l’impression d’être nue ». Bref, la question est de savoir s’il existe un absolu de la pudeur, un socle minimum sur quoi on pourrait s’appuyer. Tout le monde, je crois, pense que oui. Mais quand il s’agit de le définir, ce socle…

Bien à vous,

M.C.

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