Bonjour, Élise.
Je ne vais pas vous raconter que votre père ne souffre pas. par exemple les démangeaisons peuvent effectivement engendrer un lourd inconfort, et ce n’est pas le symptôme le plus facile à gérer : on ne peut guère le faire qu’en recourant à des produits qui ont tous en commun d’être très sédatifs, ce qui pose tout de même quelques problèmes, ou en utilisant des corticoïdes, par voie locale ou générale, ce qui présente d’autres risques devant lesquels je comprends qu’on hésite. Mais je vous le redis : votre principale difficulté dans cette situation va être de faire la part de la souffrance que vous éprouvez et celle de la souffrance de votre père. Votre mot est révélateur : vu sa maigreur il me fait pitié ; je comprends cela, je les ai bien souvent vus, ces malades, et je sais qu’il faut se cramponner à sa raison pour réussir à faire la part des choses. Il le faut néanmoins, et arriver à considérer que, tout bien pesé, et s’il me semble malheureusement probable que l’avenir de votre père est compromis, son niveau de confort a toute chance d’être moins catastrophique que la vision désespérante qu’il vous donne.
Bien à vous,
M.C.