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En réponse à :

L’alimentation du sujet âgé

, par Michel

Bonjour, Valérie.

Vous apportez aujourd’hui de bonnes nouvelles : soit qu’elle reprenne confiance, soit que le traitement antidépresseur commence à faire son effet, elle recommence à manger. J’ai bien noté qu’on est loin du compte, et que rien n’est gagné, mais cela va mieux.

Pour une fois cela donne envie de faire une exception et de voir ce qu’il est possible de faire de matière de compléments alimentaires. Je le redis : je n’aime pas ces produits, qui sont bien plus chers et guère plus efficaces que les desserts que vous feriez vous-même ; je redis aussi qu’ils ne servent qu’à compléter une alimentation qui est presque normale, et non à suppléer l’absence d’alimentation. Ici, ce qui m’y fait penser, c’est que visiblement votre grand-mère aime plutôt les choses sucrées. Il n’est pas très bon de manger trop de sucré, mais dans ce cas particulier on s’en moque complètement.

Qu’entendez-vous par elle est nourrie également par voie entérale ?

Les médecins ont raison de dire que ce n’est pas assez, sauf que ça ne sert pas à grand-chose de le dire. D’abord parc qu’il faut être patient ; ensuite parce qu’il faut être sûr que tous les traitements inutiles ont été enlevée, qu’on s’est occupé de son état buccal, qu’on a bien pris en charge la douleur, etc. Et il y a tout de même quelques médicaments qui sont capables de stimuler un peu l’appétit.

Je ne sais pas ce qui est possible à domicile ; il faut faire l’inventaire des ressources disponibles, il faut mieux connaître votre grand-mère, et il faut avoir visité le domicile. Mais j’ai une intuition : tout le monde est inquiet, et tout le monde est crispé sur cette histoire d’alimentation. Je le serais sans doute aussi, mais :
- Qu’est-ce qui prouve que si elle rentre chez elle, retrouvant ses habitudes, elle ne va pas se remettre à manger ?
- Quelle est l’alternative ?

Et il faudrait avoir quelques certitudes sur son état intellectuel exact. Vous indiquez : Je vous précise également qu’elle a des troubles cognitifs de la mémoire depuis qu’elle ne s’alimente pas assez et qu’elle est en dépression. Malheureusement je ne vous crois pas : elle a un trouble cognitif, il est largement passé inaperçu, mais il existe depuis longtemps et l’épisode actuel n’a fait que le révéler. Or le facteur limitant de cette situation, ce n’est pas l’amélioration de l’appétit c’est son aptitude intellectuelle à assumer ce retour à domicile. Et c’est cela qu’il faut évaluer. Rapidement je dirais que je me moque complètement de savoir s’il y aura des moments où elle sera seule. Il y a une foule de déments qui sont seuls chez eux, et tout se passe bien. Si on dit que son état intellectuel ne lui permet pas de vivre sans une présence permanente près d’elle alors c’est qu’elle est terriblement dégradée, bien plus que vous ne le laissez imaginer.

Donc vous avez besoin de cette évaluation intellectuelle. Pour la décision c’est bien plus important que tout le reste. En n’oubliant jamais que le risque de la maison de retraite est au moins aussi important que le risque du domicile.

Bien à vous,

M.C.

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