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En réponse à :

L’alimentation du sujet âgé

, par Michel

Bonsoir.

Vous ne donnez pas suffisamment de détails pour qu’il soit vraiment possible de vous aider. Je vais donc me contenter de généralités.

Il arrive fréquemment que les malades atteints de démence de type Alzheimer finissent par présenter des troubles de la déglutition ; il y a à cela plusieurs mécanismes :
- Ils se grabatisent.
- Ils désapprennent à avaler.
- Ils se trouvent dans un environnement qui les déstabilise (nous-mêmes, quand nous avalons de travers, il y a le plus souvent quelque chose qui nous a perturbés).
- Mais aussi, ne l’oublions pas, parce que les lésions cérébrales de la maladie n’ont aucune raison d’épargner les zones motrices ou sensitives ; si on les examine attentivement, ces malades ont des troubles neurologiques.

Mais en ce qui vous concerne, il y a deux points à éclaircir.

Le premier est que vous parlez de risque de fausse route. Si je vous comprends bien, il s’agit d’une crainte, non d’une situation actuelle ; autrement dit votre mère a présenté une ou deux fausses routes, mais la situation n’est pas encore catastrophique de ce point de vue. Si c’est bien ainsi, alors il faut savoir que les soignants ont toujours tendance à surestimer le risque, et qu’il est assez facile de le diminuer en prenant quelques précautions : quand un malade est à risque de fausses routes, il y a des manières de l’installer à table, de le faire manger, de l’aider. C’est de la technique, cela s’apprend.

Le second est que d’un autre côté vous parlez de déshydratation sévère et de manque de protéines. Quels sont les éléments, notamment biologiques, qui permettent de le dire ? Cette situation dure-t-elle depuis longtemps ? Bref le danger existe, mais est-il là, imminent ?

Si on savait cela, alors il resterait à se poser une question, la plus redoutable peut-être : que voulez-vous ?

Car je suppose (enfin, il faut se méfier) que votre mère n’est pas en état d’exprimer sa volonté. C’est donc la vôtre qui va dire ce qu’il faut faire.

Si votre volonté est que votre mère vive le plus longtemps possible et à n’importe quel prix, alors il faut la réhydrater par perfusion, et envisager une alimentation artificielle. Je dis tout de suite que je suis farouchement contre l’alimentation artificielle dans une telle situation :
- Parce qu’elle suppose des actes agressifs.
- Mais plus encore parce qu’elle ne permet presque jamais de rétablir un état nutritionnel correct.
- Et plus encore parce que l’alimentation par sonde n’évite pas les fausses routes, et que l’alimentation intraveineuse est impraticable sur le long terme.
- Enfin et surtout parce que quand les malades en sont à ce point c’est que leur qualité de vie est bien trop altérée pour que l’alimentation artificielle soit autre chose que de l’acharnement thérapeutique.
Mais à tout cela il y a des exceptions.

C’est donc à ces trois questions :
- Qu’en est-il des fausses routes ?
- Qu’en est-il de son statut nutritionnel ?
- Que voulez-vous pour elle ?
qu’il faut répondre avant d’aller plus loin dans la discussion.

Bien à vous,

M.C.

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