Merci Michel,
J’en suis arrivée à me demander si son placement définitif en USLD ne nécessite pas de sa part (et de la mienne) une grande adaptation aux nouvelles conditions de vie = règles et procédures de ce lieu.
Croyez-vous que ma présence régulière à ses côtés lui soit au fond bénéfique ?
Qu’elle ne lui rappelle pas trop sa vie antérieure récente, dans laquelle il gardait une certaine autonomie (voulue par nous deux, lui donnant sourire et bonne humeur à chaque succès, se réduisant peu à peu, mais sécurisée bien sûr par moi) ?
Son autonomie est devenue absente en USLD puisque tout y est fait à sa place = toilette au lit (il la faisait lentement avec un siège adapté), déplacements en fauteuil (il les faisait en s’appuyant à mon épaule, avec ses béquilles, lentement et prudemment), assistance à manger à la cuillère (il le faisait seul avec mon aide discrète pour couper les morceaux et l’acceptation d’un temps long), contention physique par attaches et barrières pour éviter les chutes (sécurise les soignants, mais ne lui était pas nécessaire à lui, puisqu’il contrôle encore bien ses mouvements, assis ou alité) ... etc ... Il me semble que tous ces changements sont difficiles à vivre pour lui, même s’il en parle peu (aphasie progressive). Ils le seraient pour moi si je devais m’y adapter ....
Je ne sais plus et imagine donc de temps en temps que me tenir à distance, tel qu’imposé actuellement par les soignants, traduit bien sûr leur désarroi face à la DFT (qu’ils connaissent peu voire pas du tout malheureusement) mais aussi son besoin à lui de s’intégrer à cette nouvelle vie très cadrée, aux soins, aux rythmes, aux équipes, au groupe de patients placés là comme lui .... et d’oublier son ancienne vie plus souple .... dont je fais partie ....
Qu’en pensez-vous ? Qu’est ce qui vous semble le mieux pour lui ?
C’était un homme intelligent, qui s’était peu à peu adapté à la réduction de ses capacités, tout en souffrant psychiquement lorsqu’il réalisait ses dégradations (que je minimisais toujours pour qu’il garde le moral le plus possible) ...
Bien à vous.
Carole