Poster un message

En réponse à :

Le grabataire en fin de vie

, par Michel

Bonjour, Marie.

Difficile de commenter votre message.

Je vais commencer par prendre la défense de l’Établissement : je ne suis jamais allé à La Réunion, mais je crois que d’une manière générale les professionnels font comme ils peuvent et avec les moyens qu’on leur donne ; j’ai eu l’occasion de connaître pendant une quinzaine de jours le CHU de Fort-de France, et si j’ai bien vu que l’immobilier n’y est pas parfait (enfin, si on le compare aux CHU de métropole), si j’ai pris bonne note de la crise d’effectifs qui y était manifeste, ce ne sont pas les murs qui soignent, et je garde une profonde gratitude envers l’équipe qui s’est occupée de la malade.

Maintenant vous me parlez d’une anesthésie qui s’est mal passée, soit que le malade ait fait effectivement un accident vasculaire cérébral en cours d’intervention (c’est imparable), soit plutôt qu’il y ait eu une terrible chute de tension, avec un défaut d’irrigation du cerveau et ses conséquences. Cela se produit aussi, sans pour autant qu’il y ait une faute de l’équipe : il y a pu y avoir une défaillance cardiaque, une intolérance à l’anesthésique, une hémorragie difficile à contrôler. Et s’il n’y a rien de tout cela, je plaide pour qu’on n’oublie pas que la médecine est faite par des humains, que c’est très bien ainsi, mais que cela a des conséquences. Dans un sens on pourrait dire que la grande majorité des malades qui sont décédés alors que je m’en occupais sont morts parce que je n’ai pas vu ce qu’il fallait voir, ou fait ce qu’il fallait faire ; sauf que ce qu’il fallait voir était indétectable, et que ce qu’il fallait faire était hors de portée.

Après, il y a les négligences, les fautes, les défauts. Cela existe, et toute la difficulté est d’être juste : on ne doit pas exonérer les médecins de leurs responsabilités, on ne doit pas leur imputer ce à quoi ils ne pouvaient rien. D’où l’utilité des réclamations, pourvu qu’elles soient faites dans le souci de comprendre et non d’accabler. Le mieux est de contacter le médecin médiateur.

Toujours est-il que les médecins ont (à tort ou à raison, je ne peux rien en savoir), considéré qu’il n’était plus raisonnable de s’obstiner, et que votre parrain ne sortira pas de cette situation.

Dans ces conditions, les décisions prises sont celles que, probablement, j’aurais prises moi-même : le confort du malade, pour peu qu’on sache s’y prendre, ne demande dans cette période de sa fin de vie ni alimentation, ni eau, ni oxygène.

A condition qu’on sache s’y prendre. Peut-être y aurait-il avantage à faire intervenir l’équipe mobile de soins palliatifs.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.