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En réponse à :

L’agonie.....Que faire pour ceux qui restent ?

, par Michel

Bonjour Caroline, et merci de votre message.

Je crois qu’il y a deux points à considérer.

Le premier est le problème d’une fin de vie qui s’éternise. C’est très difficile à supporter, et il n’y a pas vraiment de solution. Mais il faut surtout s’entendre sur ce qu’on appelle une fin de vie.

Il y a le patient qui est à sa toute fin, dont on n’attend plus guère que l’agonie terminale ; elle devrait se produire d’un jour à l’autre et pourtant, inexplicablement, jour après jour les choses s’éternisent. C’est un supplice.

Et il y a le patient que rien ne menace à court terme, mais qui est dans un tel état qu’on se demande si cette vie a encore un sens. C’est un autre supplice, différent. Soyons rigoureux dans notre analyse, car d’une certaine manière, à l’âge que j’ai je suis en fin de vie : je vais très bien mais il y a des choses qu’il n’est plus temps pour moi d’entreprendre.

Nous sommes tenus de distinguer entre ce dont le patient a besoin et ce dont son entourage a besoin. Dans les deux cas que je vous ai décrits, la seule question que nous avons le droit de nous poser est : le patient est-il confortable ? Si oui, alors ils n’ont besoin de rien. Dans le premier cas on pourrait à la rigueur discuter une sédation, si on pense que le malade aussi trouve le temps long. Dans le second il peut très bien se faire que la personne ne demande rien, auquel cas on n’est pas autorisé à agir ; tout au plus peut-on proposer de limiter les soins en cas de maladie, par exemple aiguë, qui pourrait survenir ; en effet, si une euthanasie signifierait notre volonté positive que le malade meure (et je n’en veux pas), un traitement de l’affection aiguë signifierait notre volonté positive qu’il vive, et c’est là une option très discutable.

Bref, nous sommes sans moyen d’agir, et sans véritable raison de le faire. Par contre ce qu’il faut garder en tête, c’est qu’il est normal de trouver le temps long, normal de vouloir que cela cesse, normal de s’impatienter. Ce sentiment d’impatience est très culpabilisant, alors que dans ces situations personne n’y échappe.

Se pose ensuite la question du deuil.

Je vous recommande, si vous ne l’avez déjà fait, de lire le début de http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article21 . Nous pourrons en parler ensuite. Car les mécanismes du deuil sont intéressants à connaître, mais leur maniement suppose des précautions, et je serais plus utile en vous accompagnant qu’en vous laissant seule avec ces notions.

Bien à vous,

M.C.

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