Poster un message

En réponse à :

Les soignants et la famille

, par Michel

Bonsoir, Amanda.

Votre question demanderait de longs développements.

Je crois que ce comportement des soignants s’inscrit dans le cadre de ce que j’évoque dans l’article.

C’est en premier lieu une réaction de peur. Les soignants ont peur des familles, et ils en ont peur plus que du malade. Du coup le plus simple pour eux est de se soumettre à la volonté de l’entourage. Ajoutons qu’il y a là un effet pervers de la loi du 4 mars 2002 (mais pas seulement) : on reconnaît des droits à cet entourage, et c’est fort bien ; notamment on admet qu’il est bien placé pour parler du malade, de ses désirs, de ses conceptions, et on a raison. Mais on en arrive à oublier que, tout de même, le malade est encore mieux placé pour parler de lui. Et tout comme on connaît des parents qui savent mieux que l’enfant quels sont ses goûts et ses désirs, on constate souvent que, si on la laisse parler, la vieille personne a des désirs et des goûts que ses enfants ignorent ou dénient.

C’est en second lieu un processus d’identification. Je me souviens d’un service où, quand la volonté du malade contredisait par trop celle de la famille, l’équipe s’arrangeait pour que la volonté de la famille passe en premier. Il y a des raisons à cela, notamment le réalisme (mais que signifie être réaliste quand on meurt ?). Mais je crois que la vraie raison est que le soignant s’identifie tout de même plus facilement à ceux qui vont survivre, tout simplement...

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.