Bonsoir, et merci de votre message.
Il est très difficile de vous répondre, il vaudrait même mieux ne pas le faire du tout : car la situation dont vous parlez est compliquée, et la moindre des choses est de ne pas parler de ce qu’on n’a pas vu.
Que peut-on dire ?
Une dame qui a un Alzheimer et qui est en maison de retraite a probablement une forme évoluée de la maladie. Si je comprends bien elle a été mise en maison de retraite après un séjour en gériatrie, ce n’est donc du plein gré de personne qu’elle est allée en institution.
La maladie de Horton n’est pas nécessairement très grave, mais survenant chez un sujet âgé elle est certainement source (la maladie mais aussi le traitement) de troubles, notamment de fatigue et de dénutrition.
La maladie de Bowen est un état précancéreux qui n’entre ici en ligne de compte que si les lésions sont majeures. Sinon elle ne mérite aucune attention particulière.
Le refus de s’alimenter et de boire peut être la conséquence de la maladie qui l’a conduite à l’hôpital. Mais ce ne serait pas la première fois qu’on verrait une malade démente, après avoir lutté de toute son énergie pour ne pas perdre pied et sauver les apparences, cesser le combat et décider que la suite ne l’intéresse pas. Dans ces situations je dirais que la question n’est pas de la renutrir mais de savoir si elle va retrouver une raison de manger. Si oui elle vivra, si non elle mourra. Mais si c’est sa volonté, que dire ?
Je parle bien de volonté. Car contrairement à ce qu’on s’imagine je ne crois pas que la démence affecte l’essentiel de la lucidité : j’ai toujours trouvé ces malades capables de tenir des propos particulièrement élevés sur les sujets importants, et notamment sur la mort.
Il faut que les médecins fassent leur métier, il faut par exemple que le refus alimentaire ne soit pas bêtement lié à une bouche enflammée ou infectée ; je passe, les gériatres connaissent bien ces pièges. Mais si on ne trouve rien, alors il vous faudra envisager l’hypothèse que votre mère a parfaitement compris ce qui se passe et qu’elle ne souhaite pas que les choses se prolongent.
Les perfusions sous-cutanées sont en général composées simplement d’eau, et visent à assurer une hydratation minimale. Peu importe ce qu’on rajoute dans l’eau, il s’agit d’eau.
Est-ce utile ? Chaque cas est particulier, et là je vois pas comment je pourrais prendre position. Tout ce que je sais c’est que ce n’est pas cela qui fera le pronostic à moyen terme.
Voilà. Je sais bien que cela ne répond pas à tout, et que ce n’est guère réconfortant. A moins que nous ne puissiez trouver un peu de paix dans l’idée que votre mère, là, exprime quelque chose, et que la position que vous prendrez pourra l’aider à décider pour elle-même.
Tenez-moi au courant.