Médecin coordonnateur en Ehpad j’observe avec beaucoup d’inquiétude le comportement des soignants à l’égard des "déments". (je n’aime pas ce mot qui dévalorise beaucoup les résidents et qui témoigne d’un passé obsolète)
Je serai personnellement enclin à penser que nous avons à faire à des personnes présentant un handicap de la pensée mais qu’il persiste en eux des capacités intellectuelles beaucoup plus importantes qu’on ne le croit notamment dans le domaine de l’imaginaire et de l’affectif comme certaines contributions le relatent.
Le soignant, en gardant ses schémas de communication habituels, n’arrive pas à se placer dans le champ de la communication possible avec ces résidents de sorte qu’il en résulte de part et d’autre frustration et agressivité latente.
Par ailleurs "la camisole" iatrogène imposée est proprement révoltante et constitue une atteinte flagrante à la dignité humaine.
J’ai conscience qu’être capable d’écouter, de comprendre et de rassurer est extraordinairement difficile et exige disponibilité et humilité.
En un mot, il y a de l’humain qui mériterait qu’on s’y attache et ce n’est pas dans et par les mots qu’on lui permettra d’exister.