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En réponse à :

Le tutoiement

, par Michel

Bonsoir, Emeline.

Je ne vous connais pas, mais je crois pouvoir vous rassurer immédiatement : du moment que vous vous posez la question c’est que vous n’êtes pas "dans l’engrenage de la maltraitance" ; vous êtes bien trop scrupuleuse, bien trop soucieuse de bien faire pour que la question seulement se pose.

Si vous m’avez bien lu, il ne vous a pas échappé que je dis des choses somme toute nuancées : non seulement il y a des tutoiements qui ne posent pas de problème, mais il y en a qui sont nécessaires. Tout ce que je dis c’est que je ne veux pas de tutoiement automatique : le tutoiement, quand il existe, doit être resitué dans un contexte de prise en soin, ce qui suppose une réflexion et une décision d’équipe. Pour cette raison il est nécessaire de s’imposer une démarche rigoureuse, et je pense qu’on n’a aucune chance d’assainir la situation dans un établissement si on ne passe pas par une étape de zéro tutoiement.

Mais je dis aussi que quand on sera arrivé à cette étape, alors on sera allé trop loin : il faudra revenir en arrière.

Pour ce qui vous concerne :
- Si l’établissement est en marche pour lutter contre le tutoiement, alors de toute manière il vous faut rentrer dans la démarche. Mais sans vous culpabiliser.
- A titre personnel il vaudrait la peine de vous interroger sur les raisons pour lesquelles vous tutoyez les résidents. Il faudrait vous demander à quoi le tutoiement correspond dans votre vie de tous les jours, comment vous vous comportez avec les vieilles personnes qui ne sont pas dans votre EHPAD, etc. Bref explorer tranquillement les raisons de vos choix.
- Quand tout cela sera éclairci, vous pourrez alors faire observer que selon vous telle ou telle personne nécessite d’être tutoyée. Mais, je vous le répète, c’est pour moi une décision d’équipe. Décision qui peut être modulée : je veux dire qu’il y a le cas de la vieille démente profonde qu’il faut tutoyer parce que si vous ne le faites pas elle ne va rien comprendre à ce que vous lui dites ; il y a cette autre vieille dame qui aimerait être tutoyée, et pour qui il est décidé que ceux des soignants qui le souhaitent peuvent la tutoyer ; il y a cette autre vieille personne pour qui on finit par décider qu’il vaut mieux ne pas entrer dans ce jeu. Il y a...

Bien à vous,

M.C.

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