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En réponse à :

Le tutoiement

, par Michel

Bonsoir.

A mon tour de trouver très intéressante votre anecdote sur le conseil d’administration.

Il faudrait se demander comment est connotée cette présence d’un résident au CA : comme le lycéen qui représente ses camarades au conseil de classe, mais tout de même avec essentiellement le droit de la boucler ? Comme une aumône, une bonne conscience ?

Quant à l’usage du prénom, il me fait penser encore plus à cette nouvelle coutume par laquelle nos journalistes du poste appellent par leur prénom les SDF ou les membres d’Emmaüs. Ce qui nous distingue, nous, c’est que nous avons un nom de famille, une carte de visite. Nous existons. Pas eux.

Oui, que se passerait-il si nous décidions de laisser le champ libre à la décision et à la délibération des résidents, quoi qu’il en puisse coûter en méandres et en temps "perdu" ? Qui nous dit qu’ils n’en viendraient pas à s’organiser ?

J’ai quitté l’EHPAD au moment où se mettait en place le conseil de la vie sociale. Je n’en ai donc pas d’expérience. Mais je me souviens des "commissions menus". Et de mes agacements parce que les professionnels qui participaient à cette commission n’avaient aucune patience. Pourtant, comme il serait important, sur un tel sujet, de laisser se former la parole, avec tous ses détours !

Sans oublier qu’on part de loin, souvent. J’ai essuyé de beaux échecs en essayant, par exemple, de réintroduire la lecture du journal ; "mes" résidents étaient tellement désinsérés qu’ils ne comprenaient plus rien à l’actualité (j’ai le souvenir d’une séance mémorable, le samedi qui a suivi le 11 septembre, et où j’avais estimé qu’on ne pouvait pas ne rien en dire ; pas moyen de leur faire comprendre ce qui avait pu se passer). Mais il faut absolument s’y atteler ; d’ailleurs nous avons fait un peu mieux pour les présidentielles de 2002...

En ce qui concerne la mystification qui voudrait faire croire que l’ehpad puisse être un lieu de vie j’espère qu’un jour une autre organisation sociale de la dépendance permettra de voir disparaître la notion d’ehpad !!!!

Ce serait une bonne solution. Même si une autre conception de l’EHPAD pourrait peut-être lui donner une légitimité, je ne sais pas. Ce qu’il me semble en tout cas c’est qu’on n’arrivera à rien tant qu’on poursuivra cette lubie de vouloir que l’EHPAD soit un domicile. Non, l’EHPAD est un pis-aller, le tout est de le rendre acceptable.

Bien à vous,

M.C.

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