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En réponse à :

Vincent Lambert : Enfin (suite)

, par Michel

J’ai compris la mécanique, elle est en principe satisfaisante. Mais les abus de procédure ne me paraissent pas aberrants non plus. SI l’on dit que les parents ont une position légitime, je ne vois pas comment leur reprocher d’utiliser tous les moyens possibles. Et je crois qu’en ce qui concerne le sujet de la fin de vie, les juges peuvent examiner favorablement les abus dans les cas exceptionnels (acte d’euthanasie par un médecin ou par un proche).

Mais je ne leur reproche pas. Je relève seulement qu’il y a une manière d’utiliser les ressources du droit qui confinent à l’obstruction, et qu’il existe des sanctions pour procédure abusive. Le problème est que la possibilité de ce mésusage du droit est indispensable à la vie démocratique.

Je me garderai bien d’ajouter que parmi ceux qui injurient la mère parce qu’elle a osé s’adonner à ce dévoiement de la procédure, il y en a un nombre significatif qui font la fête parce que ce même dévoiement a fini par avoir la peau de Notre-Dame des Landes (à part quoi je suis contre les aéroports, mais ce n’est pas le sujet).

Intuitivement, ma position, mais vous l’aurez compris, serait de modifier légèrement la mécanique. Celle-ci est tenable relativement simplement dans la plupart des cas d’un malade en fin de vie ou d’un malade conscient ou d’un entourage qui n’est pas en désaccord ou d’une situation d’urgence dans laquelle le médecin ne peut être contesté.

Je l’ai compris. Mais je crois, moi, que la modification que vous proposez n’est pas légère mais majeure, et que ce changement d’équilibre causerait autant de problèmes qu’il en résoudrait. D’où ma méfiance.

Pourquoi n’est-on pas satisfait ? A cause de la longueur de la procédure ? A cause de l’absence de certitude médicale ? Ou parce que malgré des motivations qui semblent partisanes, la position des parents est défendable parce qu’elle est cohérente avec le principe d’une interdiction de l’euthanasie et que la supériorité de l’argumentation des moyens contraires est discutable, ce qui ne devrait pas être le cas pour ce sujet et en tant qu’exception à un principe ?

Je n’ai rien à dire sur ces points :
- La longueur de la procédure : on ne peut rien contre cela ; je ne sais pas si la mère a été prise en charge avec suffisamment de vigilance au début de son intervention, il se dit qu’elle était peu présente dans les premiers temps, ce qui me fait penser à ce que j’ai appelé le phénomène de « la belle-sœur de Mulhouse » ; je ne sais pas dans quelle mesure elle a agi de son propre chef et dans quelle mesure elle était sous l’emprise d’une secte intégriste.
- L’absence de certitude médicale : tout ce que je sais, c’est que si les soignants en charge de Vincent Lambert n’en avaient pas eu de solides, ils auraient jeté l’éponge depuis longtemps. Après il y a des points sur lesquels j’aimerais qu’ils me donnent des précisions.
- La position des parents est défendable parce qu’elle est cohérente avec le principe d’une interdiction de l’euthanasie : à condition qu’il s’agisse d’euthanasie.
- La supériorité de l’argumentation des moyens contraires est discutable : nous n’en savons pas assez pour le dire.

Bien à vous,

M.C.

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