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En réponse à :

Alzheimer : le grand leurre ?

, par Michel

Bonjour, Olive verte.

Je n’aurais aucune raison de ne pas publier votre message. Il est très rare que je refuse de publier, et il faut des circonstances très particulières. Par contre je commente. C’est ce que je vais faire ici, un peu au fil de la plume. Je n’aime pas trop cette méthode, car elle ne permet pas de faire des synthèses, et je ne la trouve pas très courtoise, mais sur votre message il me semble que c’est le plus adapté, ne m’en veuillez pas.

car je vous fais état de méthodes considérées à ce jour non scientifiques (malheureusement pas d’études randomisées en double aveugle),

Ces méthodes ne sont pas considérées comme non scientifiques : elles ne sont pas scientifiques. La science est une technique de pensée qui a ses règles, et notamment elle cherche des preuves de ce qu’elle avance. Dans cette matière la preuve ne peut être que statistique, et un tel domaine scientifique vaut ce que valent ses statistiques. On peut imaginer une science qui relèverait d’une autre méthodologie, mais précisément elle reste à imaginer.

Cela ne veut nullement dire qu’il n’y a rien à voir ailleurs. Je suis personnellement très nuancé sur la question de la pensée magique, à laquelle je donne une grande valeur ; mais je n’oublie jamais que c’est la pensée magique.

Beaucoup d’équipes médicales luttent dans leurs services avec raison et difficultés contre les risques de dénutrition, aussi il est très difficile d’argumenter auprès d’un médecin passé par là au sujet du mode de vie, dont l’alimentation, dans ce type de pathologies. Et ce serait pourtant primordial, très largement au delà de tout protocole médicamenteux existant, dans un certain nombre de cas.

Je ne vous comprends pas très bien. Voulez-vous dire que la discussion serait plus facile si les médecins ne s’occupaient pas de nutrition ?

Je fais état aussi de causes iatrogéniques, bizarrement très très mal connues et mal prises en compte également.

Les risques iatrogéniques en général pour les personnes âgées, soit que des médicaments induisent des troubles cognitifs qui font faussement penser à une maladie type Alzheimer, soit que des patients plus ou moins en démence soient sur-traités avec parfois des conséquences lourdes, ont été évalués par des soignants canadiens, en choisissant quelles molécules ils stopperaient en premier, selon leur expérience clinique :

Ce n’est pas exactement cela. Nous connaissons très bien la iatrogénie, et tout gériatre sait que quand un malade va mal la première chose à regarder est l’ordonnance. Le problème est qu’il faut se mettre d’accord sur les traitements qui sont indispensables et ceux qui ne le sont pas. Pour ma part j’ai été très draconien sur ce point, mais non seulement il faut admettre que c’est très compliqué, mais encore je me demande si je n’ai pas été ici ou là trop restrictif.

http://www.revolutions-scientifique...

Ce lien n’aboutit pas.

Pour la partie "Statines", j’ai tellement rencontré de gens qui avaient eu des troubles cognitifs divers en les prenant qu’il étonnant que ce ne soit pas plus mis en avant.

Tellement n’est pas un chiffre. Les statines sont très prescrites, la démence est très fréquente, il est donc normal que beaucoup de personnes prenant des statines soient démentes. Rien ne peut être dit sans une statistique digne de ce nom. Le problème essentiel est que bien des prescriptions de statines ne sont pas réellement utiles, mais c’est un autre débat.

En termes d’actions possibles, des changements de mode de vie, surtout alimentaires, loin d’être anecdotiques, peuvent renverser une démence en cours d’installation. Soit une alimentation traditionnelle dite méditerranéenne, plutôt préventive, soit encore mieux une alimentation largement proche de l’alimentation japonaise traditionnelle (si vous connaissez, méthode Seignalet ou assimilé), préventive, mais aussi curative.

Les données chiffrées qu’on trouve sur le site de l’association Jean Seignalet sont insuffisantes ; en particulier il existe probablement un biais de recrutement important. Mais ce n’est pas le plus évident. Ce qui tombe sous le sens c’est que l’alimentation occidentale habituelle est inadéquate, et qu’il y a gros à gagner en mangeant normalement. Mais cela, tout le monde le sait (et rares sont ceux qui l’appliquent). Je me borne à noter que sur l’item maladie d’Alzheimer le tableau se garde bien de donner quelque évaluation que ce soit.

Quelles que soient vos convictions à cet égard, prenez le temps de lire les données disponibles, c’est bien sûr insuffisant, mais c’est aussi très bluffant. En distinguant l’aspect préventif de l’aspect curatif, très fortement suggéré aussi.

Précisément, cela ne me donne aucun argument digne de ce nom.

Tout à fait autre chose : une grande partie de ce que vous appelez la chlorose ne peut-elle pas correspondre à des périodes d’usage trop intensif du corset féminin ?

On peut toujours le penser. Mais le piège le plus évident est de croire qu’une relation dans le temps est une relation de causalité. La chlorose était une construction sociale ; le corset était une pratique sociale. Les deux, grossièrement, on disparu ensemble ; mais cela ne permet pas de savoir si l’un est la cause de l’autre ou si les deux avaient la même cause…

Bien à vous,

M.C.

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